Le Premier ministre libanais Najib Mikati énonce les priorités du nouveau gouvernement

Le Premier ministre libanais Najib Mikati montre la liste des membres du cabinet après avoir rencontré le président libanais Michel Aoun au palais présidentiel de Baabda. (Reuters)
Le Premier ministre libanais Najib Mikati montre la liste des membres du cabinet après avoir rencontré le président libanais Michel Aoun au palais présidentiel de Baabda. (Reuters)
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Publié le Samedi 11 septembre 2021

Le Premier ministre libanais Najib Mikati énonce les priorités du nouveau gouvernement

  • «Nous allons travailler dur pendant huit mois pour réaliser ce qui peut être réalisé », a assuré le nouveau Premier ministre
  • Dans une interview exclusive accordée à Al-Sharq, Najib Mikati a déclaré qu’il œuvrerait pour reprendre contact avec l’entourage arabe

DUBAÏ : Le Premier ministre libanais Najib Mikati a indiqué vendredi à Al-Sharq que les quatre dossiers prioritaires du programme de son gouvernement étaient « la lutte contre la pandémie de Covid-19, la reconstruction du port de Beyrouth, les réformes générales et les élections parlementaires ».

« Nous allons travailler dur pendant huit mois pour réaliser ce qui peut être réalisé », a assuré le nouveau Premier ministre dans une interview exclusive accordée à Al-Sharq. M. Mikati a également affirmé que « des négociations avec le Fonds monétaire international (FMI) » feraient partie des tâches de son gouvernement.

« Nous allons commencer à solliciter les organismes et les fonds internationaux afin de nous ouvrir à nouveau aux autres pays après l’interruption récente », a-t-il déclaré.

 

Reprendre contact avec « l’entourage arabe »

Interrogé sur la première personnalité arabe avec laquelle il communiquerait après l’annonce de la formation du nouveau gouvernement, M. Mikati a répondu : « Nous allons œuvrer pour reprendre contact avec notre entourage arabe. Je vais contacter tout le monde, notamment les pays du CCG, pour mettre fin à la récession au Liban ».

« Nous avons besoin d’actions rapides et je demanderai l’aide de mes frères des pays arabes et du CCG. Nous sommes désireux de coordonner et de coopérer avec tous les pays arabes et nous ne pouvons qu’entretenir des relations étroites avec eux ».

« Je suis pleinement conscient des remarques de certains pays arabes, mais le Liban ne peut être que leur pays sûr et je le leur promets ».

 

Responsabilité des politiciens

Concernant les obstacles auxquels il a été confronté lors de la formation du gouvernement, M. Mikati a lancé : « Que celui qui veut perturber le travail du gouvernement reste dehors ».

« Je vous assure qu’aucun parti ne détient le tiers (de blocage), qu’il soit convaincant ou pas. Je connais très bien la structure de mon gouvernement et nous allons travailler comme une seule équipe ».

À propos de son programme de réforme économique, il a précisé : « Ce plan est prêt, cependant, je ne peux le présenter qu’après l’approbation du cabinet ».

« Nous avons un plan de sauvetage et nous nous efforcerons de le mettre en œuvre. Il comprend huit clauses essentielles pour les réformes ».

Pour ce qui est du choix du nouveau ministre des Finances, Youssef Khalil, largement considéré comme l’un des architectes du programme controversé d’ingénierie financière de la Banque du Liban, M. Mikati a indiqué : « Le ministre des Finances est un expert dans toutes les questions financières. Il ne prendra pas les décisions seul, mais nous lui faisons pleinement confiance pour apporter des changements ».

Selon M. Mikati, « la véritable responsabilité incombe aux politiciens qui n’ont entrepris aucune réforme. Ils se chamaillaient et accusaient la banque centrale. La BDL n’est donc pas la seule responsable de la crise actuelle ».

 

Les réformes prennent du temps

M. Mikati a assuré qu’il « s’efforcerait d’arrêter la chute libre du Liban ». Il a ajouté que son pays « a besoin de tout » et que « les changements au Liban pourraient prendre du temps avant de produire des résultats ».

« Nous devons travailler sérieusement afin de combler le vide causé par 13 mois de perturbations politiques », a-t-il déclaré, notant que « tous les Libanais sont bien conscients que la crise actuelle requiert des solutions ».

En ce qui concerne les aides du FMI, le Premier ministre espère « des progrès dans les négociations avec le FMI ».

Il a de même souligné la nécessité de mettre en œuvre les conditions du fonds, telles que « la libéralisation du taux de change et l’arrêt de la levée des subventions ».

M. Mikati a indiqué qu’il tenterait de conclure « un accord satisfaisant avec le FMI, à condition qu’il soit bon pour le Liban ».

« Nous travaillerons sur ce qui peut être sauvé du Liban et résoudrons les crises le plus rapidement possible. Je ne demande pas une période de grâce de trois mois ou de 100 jours, mais je demande de commencer à travailler immédiatement afin d’arranger les conditions de vie dans le pays ».

M. Mikati a affirmé que les prochaines élections législatives se dérouleraient à temps. « Personne ne peut s’opposer aux élections qui doivent avoir lieu dans les temps et sans hésitation », a-t-il déclaré.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


 


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".