BAGDAD: Avec l'aide des Nations unies, les autorités irakiennes prennent des mesures pour empêcher la fraude électorale lors des élections nationales du mois prochain, a déclaré mardi l'envoyée des Nations unies en Irak.
Jeanine Hennis-Plasschaert a appelé à des élections libres et équitables. Elle a affirmé que cela impliquait de surveiller les partis politiques et les candidats irakiens, afin qu’ils s’abstiennent d'intimidations, de répression envers les électeurs et de pots-de-vin.
S'adressant à des journalistes à Bagdad, Hennis-Plasschaert a souligné les efforts déployés par les autorités électorales irakiennes, avec l'assistance technique de l'ONU, pour combler les lacunes du passé, qui ont miné la confiance des citoyens dans le processus électoral irakien.
Les élections de 2018 ont enregistré un taux de participation particulièrement bas, avec seulement 44% de votants. Les résultats avaient été largement contestés.
L'Irak a demandé une surveillance de l'ONU le jour des élections, qui aide également la Haute commission électorale irakienne, l'organisme officiel qui supervise le scrutin.
Hennis-Plasschaert a souligné que le déroulement du vote le 10 octobre sera très différent de celui de 2018 en raison de nouvelles mesures strictes. Un cabinet d'audit indépendant effectuera une surveillance sur le décompte des voix, a-t-elle précisé.
Pour limiter la fraude électorale, des résultats provisoires seront affichés dans les bureaux de vote dans tout le pays. Dans le passé, ceux-ci étaient annoncés une fois que les bulletins avaient été transportés et comptés au siège de la Commission.
Par ailleurs, 130 experts internationaux surveilleront le scrutin, ainsi que 600 employés auxiliaires. Pour éviter un emploi abusif des cartes d'électeurs électroniques, celles-ci seront désactivées pendant 72 heures, pour que les personnes ne puissent pas voter deux fois, a-t-elle affirmé.
Les élections se tiendront un an à l'avance, conformément à une promesse faite par le Premier ministre, Moustafa al-Kadhimi, lors de son entrée en fonction en 2020, afin de rassurer les manifestants antigouvernementaux.
L'incertitude a un temps plané sur la date prévue du scrutin, l'influent religieux chiite Moqtada al-Sadr l’ayant contestée. Mais il est depuis revenu sur cette décision.
Les élections se déroulent également en vertu d'une nouvelle loi électorale réformée, qui divise l'Irak en 83 circonscriptions, au lieu de 18.
«Les électeurs voteront pour des individus, pas seulement pour des partis», a affirmé Hennis-Plasschaert. «Il n'y aura pas de place pour les irrégularités, ou les pressions». L'envoyée des Nations unies en Irak a donné quelques exemples, comme la retenue sur les salaires, l'achat et la vente de votes, ou encore l'intimidation des électeurs par la violence et le chantage. Pour la première fois, les téléphones portables et les appareils photo «ne seront pas autorisés à l'intérieur des isoloirs», a-t-elle encore déclaré.
Elle a enfin exhorté les Irakiens à voter, en particulier les jeunes désabusés qui représentent 60% de la population, et a mis en garde contre le boycott des élections. «S’abstenir ne résoudra rien. Ceux qui ne voteront pas favoriseront ceux auxquels ils peuvent s’opposer», a-t-elle assuré.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com