Les étudiants yéménites retournent à l'école car le nombre de nouveaux cas de contamination ralentit

Une salle de classe vide dans une école fermée à Sanaa, au Yémen, le dimanche 15 mars 2020 (AP)
Une salle de classe vide dans une école fermée à Sanaa, au Yémen, le dimanche 15 mars 2020 (AP)
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Publié le Jeudi 10 septembre 2020

Les étudiants yéménites retournent à l'école car le nombre de nouveaux cas de contamination ralentit

  • Le gouvernement reconnu par la communauté internationale a déclaré qu'il avait pris la décision de rouvrir les écoles à la suite des recommandations d'experts de la santé publique et des engagements des autorités scolaires
  • Les responsables yéménites reprochent aux étudiants de ne pas adhérer aux directives de distanciation sociale à l'intérieur des écoles et des campus

AL-MUKALLA: Des milliers d'étudiants yéménites sont retournés dans les écoles et les universités des zones contrôlées par le gouvernement avec de fortes mises en garde contre le non-respect des mesures de sécurité contre le coronavirus.

Vêtus de nouveaux uniformes et portant leurs sacs d’école, les élèves du secondaire sont entrés dans les classes cette semaine pour la première fois depuis mars dernier, lorsque le gouvernement avait fermé le pays et les écoles par crainte du coronavirus.

Le Yémen a enregistré sa première infection le 10 avril au sud-est de la province de Hadramaout.

Le comité national pour le coronavirus, basé à Aden, a annoncé mardi cinq nouveaux cas et trois décès dans les provinces de Shabwa et Hadramaout, portant le nombre total de cas dans les zones contrôlées par le gouvernement à 1 994, dont 576 décès et 1 203 guérisons.

Les cas d’infection ont en grande partie ralenti ; les établissements de santé locaux signalent moins de patients atteints de coronavirus, a déclaré le Comité.

Le gouvernement reconnu par la communauté internationale a déclaré qu'il avait pris la décision de rouvrir les écoles à la suite des recommandations d'experts de la santé publique et des engagements des autorités scolaires d'appliquer la distanciation sociale et d'autres mesures de sécurité, telles que le port de masques.

Toutefois, malgré les avertissements du gouvernement, les mesures de sécurité ont été largement abandonnées dans les écoles et les universités : les étudiants se plaignent de classes surchargées et du manque de ventilation appropriée.

Abdallah, un lycéen d'Al-Mukalla qui préfère rester anonyme, a déclaré que les classes étaient bondées.

« Nous transpirons beaucoup dans les classes encombrées car il n'y a pas d’électricité », dit-il.

À Al-Mukalla, l’électricité est coupée jusqu'à douze heures par jour et les écoles n'ont pas de générateurs.

Les étudiants universitaires semblent également indifférents aux avertissements sanitaires. Ils se sont étreints et se sont rassemblés en grands groupes à l’intérieur des campus, sans masques ni distanciation sociale.

« Personne ne porte de masque ou n'applique les mesures de sécurité. L'université est totalement semblable à la rue », explique, à Arab News, Mohammed, étudiant à l'université de Hadramaout.

Dans les médias d'État, des responsables gouvernementaux ont pris des photos à l'extérieur des écoles où les élèves portent des masques et maintiennent une distanciation physique.

Les écoles privées des zones contrôlées par le gouvernement ont généralement respecté les mesures de sécurité en désinfectant les bâtiments et en demandant aux élèves de porter des masques.

Mais dans un pays où la plupart des gens vivent sous le seuil de pauvreté, acheter un masque quotidiennement pourrait ajouter un fardeau financier aux familles déjà fragilisées. Le coût d'un masque médical est de 300 rials yéménites (30 cents).

Les responsables yéménites reprochent aux étudiants de ne pas adhérer aux directives de distanciation sociale à l'intérieur des écoles et des campus.

« Nous leur avons distribué gratuitement des masques et des désinfectants pour les mains. Malheureusement, ils prennent des masques et les mettent dans leurs poches », déclare, à Arab News, le professeur Mohammed Awadh Barashed, doyen de la faculté des arts de l'université de Hadramaout.

« À partir de la semaine prochaine, nous n'autoriserons pas les étudiants sans masque à entrer dans les salles d'examen. Nous avons ouvert de nouvelles classes pour permettre la distanciation physique entre les étudiants », ajoute Barashed.

Les responsables admettent qu'ils pourraient ne pas être en mesure de suivre les mesures de sécurité en permanence en raison du coût engendré par l’achat de matériel médical.

Selon ces mêmes responsables, les universités yéménites manquent d'espace et font face à une forte augmentation du nombre d’étudiants. Appliquer la distanciation sociale nécessiterait de nouveaux bâtiments et des équipements de sécurité que les institutions à court d'argent ne peuvent se permettre en raison de la guerre.

À Aden, les écoles ont été fermées depuis le début de cette année, même avant l'épidémie de coronavirus, en raison d'une grève des enseignants qui exigent une augmentation de salaire et une revalorisation de milliers de riyals yéménites.

Mardi, le syndicat des enseignants d’Aden affirmait qu’il lèverait partiellement la grève après avoir reçu la promesse du nouveau gouverneur, Ahmed Lamlis, de répondre à leurs demandes lorsque la province recevrait son budget du gouvernement.

Dans les zones contrôlées par les Houthis, les écoles n'ont pas encore rouvert, ont rapporté des habitants à Arab News.

Les rebelles ont distribué de nouveaux règlements aux écoles privées, leur demandant de mettre en évidence les « crimes d'agression » en référence aux opérations militaires de la coalition arabe dans le pays.

Selon Muammar al-Iryani, le ministre de l’Information du Yémen, les Houthis cherchent à recruter de nouveaux combattants grâce à ces programmes.

« La milice soutenue par l'Iran oblige les propriétaires d'écoles privées à mettre en œuvre ses programmes de mobilisation des élèves afin de les jeter sur le champ de bataille, en leur intoxicant le cerveau avec des idées extrémistes et en façonnant une génération de terroristes qui menacent la sécurité du Yémen et du monde entier », a-t-il déclaré sur Twitter.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur ArabNews.com


Le Congrès américain approuve la levée définitive des sanctions contre la Syrie

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
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  • Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar
  • Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis

WASIHNGTON: Le Congrès américain a approuvé mercredi la levée définitive des sanctions imposées par les Etats-Unis contre la Syrie du temps de Bachar al-Assad, devant permettre le retour d'investissements dans ce pays ravagé par des années de guerre civile.

L'abrogation d'une loi dite "Caesar", adoptée en 2019 lors du premier mandat de Donald Trump et qui imposait ces sanctions, figure en effet dans le texte sur la stratégie de défense (NDAA), que le Sénat américain a approuvé mercredi par 77 voix pour et 20 contre.

La Chambre des représentants s'était déjà prononcée la semaine dernière et le texte attend désormais d'être promulgué par le président américain.

Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar. Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis.

Le chef de la diplomatie syrienne, Assaad al-Chaibani, a salué sur Telegram le vote du Sénat comme "ouvrant de nouveaux horizons pour la coopération et le partenariat entre notre pays et le reste du monde".

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars.

Bien que son application soit suspendue, de nombreux responsables américains jugeaient qu'elle pouvait nuire à la confiance des investisseurs tant qu'elle n'était pas abrogée.

Le dirigeant syrien Ahmad al-Chareh a été reçu le 10 novembre à la Maison Blanche par le président Trump, une première pour un chef d'Etat syrien depuis l'indépendance du pays en 1946 et une consécration pour l'ancien jihadiste qui, en moins d'un an au pouvoir, a sorti son pays de l'isolement.

Donald Trump l'avait déjà rencontré lors d'un voyage dans le Golfe en mai, annonçant alors la levée des sanctions américaines.

Après 13 ans de guerre civile, la Syrie cherche à garantir des fonds pour sa reconstruction, dont le coût pourrait dépasser 216 milliards de dollars, selon la Banque mondiale.

"L'abrogation aujourd'hui de la loi Caesar est une étape décisive pour donner au peuple syrien une véritable chance de se reconstruire après des décennies de souffrances inimaginables", s'est félicité la sénatrice démocrate Jeanne Shaheen.


Les principales villes du Soudan privées de courant après des frappes de drones sur une centrale

Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
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  • Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale
  • Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des FSR

PORT-SOUDAN: Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP.

Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale.

Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Le gouvernement de l’État du Nil a confirmé la mort des deux secouristes dans un communiqué officiel.

Cette station est un nœud stratégique du réseau électrique soudanais, recevant l’électricité produite par le barrage de Merowe — la plus grande source d'énergie hydroélectrique du pays — avant sa redistribution vers plusieurs régions.

Des témoins ont également indiqué qu’aux alentours de 02H00 (minuit GMT), les forces de l’armée régulière avaient activé leurs systèmes de défense antiaérienne, rapportant avoir vu des flammes et de la fumée s'élever au-dessus de la ville contrôlée par l'armée en guerre depuis avril 2023 contre les FSR.

Les coupures d’électricité se sont étendues à plusieurs États, notamment ceux du Nil, de la mer Rouge — où se trouve Port-Soudan, siège provisoire du gouvernement pro-armée — ainsi qu’à la capitale Khartoum, selon des témoins, l'incendie n'étant toujours pas maitrisé.

Les FSR n’ont jusqu'à présent pas commenté l'attaque.

Ces derniers mois, les FSR ont été accusées de lancer des attaques de drones sur de vastes zones contrôlées par l’armée, visant des infrastructures civiles et provoquant des coupures de courant affectant des millions de personnes.

La guerre, qui a éclaté en avril 2023, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué "la pire crise humanitaire au monde", selon l'ONU.


Série de raids israéliens sur le Liban, Israël dit viser le Hezbollah

Des soldats libanais sécurisent le site d'une frappe israélienne par drone qui a visé un camion dans le village de Jadra, au sud de Beyrouth, au Liban. (AFP)
Des soldats libanais sécurisent le site d'une frappe israélienne par drone qui a visé un camion dans le village de Jadra, au sud de Beyrouth, au Liban. (AFP)
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  • Israël a mené des raids aériens contre le sud et l’est du Liban, affirmant viser des infrastructures militaires du Hezbollah
  • Ces frappes surviennent à la veille d’une réunion du mécanisme de surveillance du cessez-le-feu, toujours fragile

BEYROUTH: L'aviation israélienne a lancé jeudi matin une série de raids contre le sud et l'est du Liban, selon l'agence de presse officielle libanaise, Israël affirmant viser des infrastructures du Hezbollah pro-iranien.

Ces frappes interviennent à la veille d'une réunion du groupe de surveillance du cessez-le-feu en vigueur depuis fin novembre 2024, qui comprend, outre le Liban et Israël, les Etats-Unis, l'ONU et la France.

Selon l'Agence nationale d'information (Ani), des raids ont visé plusieurs régions du sud du Liban, frontalier d'Israël, ainsi que des zones montagneuses de la Békaa (est), un bastion du Hezbollah.

Dans un communiqué, l'armée israélienne a affirmé avoir frappé "plusieurs structures militaires du Hezbollah où des armes étaient stockées, et à partir desquelles les terroristes du Hezbollah ont continué d'opérer récemment".

Deux personnes avaient été tuées mardi dans deux frappes israéliennes qui avaient visé une camionnette au sud de Beyrouth et une voiture dans le sud du Liban. L'armée israélienne avait affirmé avoir visé des membres du Hezbollah.

Malgré le cessez-le-feu qui a mis fin il y a plus d'un an à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier poursuit ses frappes au Liban, qui ont fait environ 340 morts selon une compilation de l'AFP sur la base des chiffres du ministère de la Santé.