MAKUALLA : Le Yémen fait face à une nouvelle catastrophe due aux pluies torrentielles et aux inondations qui ont fait des ravages dans le pays ces trois derniers mois, ont prévenu, dimanche, les Nations unies.
Le bilan des pertes dues à des crues soudaines s’est élevé à 148 morts et a laissé 300 000 personnes sans abri. Les inondations ont détruit des propriétés et emporté cultures et bétail.
Des milliers de Yéménites se sont retrouvés sans emploi à la suite des inondations, lesquelles ont entravé les efforts mis en place pour contenir la propagation du coronavirus, comme l’a annoncé M. Andrej Mahecic, le porte-parole du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).
Le HCR craint que les communautés déplacées ne soient extrêmement vulnérables à la pandémie de Covid-19, « étant donné l’impossibilité de respecter les mesures de prévention contre la propagation du virus, dont la distanciation sociale et l’accès à une eau salubre pour se laver les mains », a confié Mahecic.
Marib, Amran, Hajjah, Hodeidah, Lahj, Aden et Abyan sont les provinces les plus affectées. Des milliers de Yéménites ont été obligés de fuir leurs maisons et de trouver abri dans des mosquées, des centres médicaux et des écoles.
D’après Mahecic : « Plusieurs Yéménites qui se sont déplacés dans le pays vivaient déjà dans des abris surpeuplés, fabriqués à partir de boue ou de bâches en plastique, qui ont été emportés par l’inondation. »
Des barrages se sont effondrés. Le plus grand, à Marib, a été inondé, emportant avec lui des abris et des fermes. On craint à présent que le barrage de Marib, qui n’a pas été suffisamment entretenu, ne s’effondre à son tour.
« Le barrage risque de s’effondrer. Il détruirait les zones d’aval où des milliers de déplacés ont trouvé refuge, ainsi que la partie basse de la ville de Marib », explique Mahecic.
C’est au village de Radfan, à l’ouest du port de Mukalla, que la famille et les proches d’Ahmed Saeed Baamer ont trouvé refuge après une tempête de pluie qui a rendu leur maison inhabitable. De retour chez eux aujourd’hui, ils attendent de l’aide.
« Nous n’avions pas d’autre choix que de rentrer chez nous, explique Baamer, une infirmière, à Arab News. Les maisons de nos proches sont surpeuplées. Le gouvernement n’a rien fait pour nous aider. Un ingénieur, venu nous voir de la part du gouvernement, a inspecté notre maison. Il est reparti sans nous dire si nous serions aidés. Nous ne demandons qu’à être hébergés ! »
Le vice-Premier ministre yéménite, et président du Comité national suprême de crise, a révélé à Arab News que le gouvernement avait alloué 2,5 milliards de riyals yéménites (9,9 millions de dollars) pour la reconstruction et les secours, à la suite des inondations de mars et avril derniers. Quand la pluie a repris, le gouvernement, à court d’argent, s’est retourné vers les donateurs internationaux.
« Quand les inondations et la pluie ont repris, nous n’avions plus la possibilité d’allouer davantage de fonds. Le coût de la reconstruction dépasse les capacités du gouvernement », a-t-il conclu.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com