L'attente du nouvel exécutif taliban se prolonge en Afghanistan, combats dans le Panchir

Les partisans des talibans se rassemblent pour célébrer le retrait de toutes les troupes américaines d'Afghanistan, à Kandahar le 1er septembre 2021 à la suite de la prise de contrôle militaire du pays par les talibans. (Javed Tanveer/AFP)
Les partisans des talibans se rassemblent pour célébrer le retrait de toutes les troupes américaines d'Afghanistan, à Kandahar le 1er septembre 2021 à la suite de la prise de contrôle militaire du pays par les talibans. (Javed Tanveer/AFP)
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Publié le Vendredi 03 septembre 2021

L'attente du nouvel exécutif taliban se prolonge en Afghanistan, combats dans le Panchir

  • Le nouveau gouvernement, sur lequel les talibans sont attendus au tournant après leur promesse d'ouverture, ne devrait finalement pas être dévoilé avant samedi
  • Parmi les scénarios possibles qui circulent, le chef des talibans, le mollah Hibatullah Akhundzada, devrait exercer l'autorité suprême au titre de guide religieux du pays

KABOUL: L'Afghanistan était toujours vendredi dans l'attente de l'annonce de son nouveau gouvernement près de trois semaines après le retour au pouvoir des talibans, dont la reconquête éclair du pays continue de se heurter à une poche de résistance dans la vallée du Panchir. 

Vendredi soir, des rafales ont retenti dans Kaboul, tirées pour célébrer une victoire dans le Panchir que des rumeurs disaient acquise. Mais les talibans n'ont fait aucune annonce officielle, et un habitant du Panchir a affirmé par téléphone que ces annonces étaient fausses.

Pour l'heure, la présentation du nouvel exécutif à Kaboul, qui sera scruté de près par une population afghane et une communauté internationale peu convaincues par les promesses d'ouverture du mouvement islamiste, est attendue samedi au plus tôt, a déclaré un porte-parole taliban. 

De retour au pouvoir 20 ans après en avoir été chassés par une coalition emmenée par les États-Unis, les talibans ont promis, depuis leur prise de Kaboul le 15 août dernier, la mise en place d'un gouvernement "inclusif" et que les droits des femmes seraient respectés.

La composition du nouvel exécutif fera donc figure de test quant à la volonté réelle de changement affiché par les islamistes, dont le premier passage au pouvoir (1996-2001) avait été marqué par une politique brutale à l'égard des femmes et des opposants politiques.

Les appels à intégrer les femmes au sein du nouvel exécutif devraient toutefois rester lettre morte. Interrogé mercredi, Sher Mohammad Abbas Stanekzai, le chef adjoint du bureau politique des talibans au Qatar, a laissé entendre qu'il "pourrait ne pas y avoir" de femmes ministres ou à des postes à responsabilité, jugeant cette option possible uniquement à des échelons inférieurs.

En réaction, une cinquantaine de militantes afghanes sont descendues dans la rue jeudi à Hérat, capitale de l'Ouest, pour réclamer la participation des femmes aux consultations en cours.

Le «chemin de la guerre»

Sur le plan militaire, dans la vallée du Panchir, le Front national de résistance (FNR) emmené par le fils du commandant Massoud a déclaré avoir mené vendredi de "lourds combats" contre les talibans. 

"Les talibans ont proposé d'attribuer deux sièges au FNR dans le gouvernement qu'ils veulent créer, alors que nous demandions un meilleur avenir pour l'Afghanistan", a expliqué Ahmad Massoud. "Nous n'avons même pas considéré" leur offre, a-t-il poursuivi, estimant que les talibans avaient "choisi le chemin de la guerre". 

Ces dernières semaines, les talibans ont noué des contacts notamment avec certains de leurs opposants, comme l'ex-président Hamid Karzaï, ou l'ancien vice-président Abdullah Abdullah. 

Parmi les scénarios possibles qui circulent, le chef des talibans, le mollah Hibatullah Akhundzada, devrait exercer l'autorité suprême au titre de guide religieux, selon la chaîne de télévision privée afghane Tolo News. 

La responsabilité de mener le gouvernement serait confiée à quelqu'un d'autre. Le cofondateur du mouvement, Abdul Ghani Baradar, devrait quant à lui occuper un poste important au sein de l'exécutif, toujours selon la première chaîne d'information afghane.

Pour Martine van Bijlert, du réseau des analystes de l'Afghanistan (AAN), le mouvement "n'était pas du tout préparé au départ soudain du président Ashraf Ghani le 15 août, et à ce que Kaboul tombe entre leurs mains si rapidement".

"Il n'avait jamais préparé de plan détaillé ou de politique gouvernementale", souligne-t-elle dans une note publiée mercredi, estimant les talibans "désormais divisés sur la voie à suivre". 

Corridors humanitaires

Le temps presse pourtant au vu des nombreux défis à surmonter. L'urgence est avant tout économique: l'Afghanistan, l'un des pays les plus pauvres du monde, a vu l'aide internationale dont dépend son économie largement gelée. 

Quelques bonnes nouvelles sont toutefois venues éclaircir légèrement ce tableau. 

En première ligne dans les négociations internationales avec les nouveaux maîtres de l'Afghanistan, le Qatar a indiqué vendredi qu'il espérait voir s'ouvrir des "corridors humanitaires" dans les aéroports afghans d'ici 48 heures. 

L'ONU avait quant à elle fait savoir jeudi que ses vols humanitaires reprenaient dans le nord et le sud de l'Afghanistan. Quant à la compagnie aérienne afghane, Ariana Airlines, elle devait reprendre ses vols intérieurs vendredi. 

Voisine de l'Afghanistan, la Chine a pour sa part promis de maintenir son ambassade à Kaboul et d'augmenter son aide au pays, selon un porte-parole des talibans. "Nous espérons que les talibans mettront en place une structure politique ouverte et inclusive (...) et qu'ils rompront définitivement avec tous les groupes terroristes", a toutefois prévenu un porte-parole chinois.

À Moscou, le président Vladimir Poutine a de son côté dit espérer que les talibans se comporteraient de manière "civilisée". 

Pour leur part, les pays de l'UE ont détaillé vendredi leurs conditions pour leur relation future avec les talibans, et décidé de se coordonner pour assurer une présence civile à Kaboul afin d'aider aux évacuations, sous réserve que la sécurité le permette.

Près d'une semaine après la fin du gigantesque pont aérien mis en place à l'aéroport de Kaboul pour évacuer afghans et ressortissants étrangers, les réseaux diplomatiques s'activent encore pour tenter de venir en aide aux Afghans menacés. 

Les ministres italien et britannique des Affaires étrangères étaient respectivement attendus dans la région ce vendredi et la semaine prochaine. 


Le Parlement ukrainien déserté par crainte de frappes russes

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  • L'Otan et l'Ukraine doivent se retrouver mardi à Bruxelles pour évoquer la situation, selon des sources diplomatiques interrogées par l'AFP
  • La tension ne retombait pas en Ukraine, où le Parlement, la Rada, a "annulé" sa séance en raison de "signaux sur un risque accru d'attaques contre le quartier gouvernemental dans les jours à venir", ont expliqué plusieurs députés à l'AFP

KIEV: Le Parlement ukrainien a annulé vendredi sa séance par crainte de frappes russes en plein coeur de Kiev, au lendemain du tir par la Russie d'un nouveau missile balistique et de menaces de Vladimir Poutine à l'adresse de l'Occident.

Après ce tir, le président russe s'était adressé à la nation jeudi soir en faisant porter la responsabilité de l'escalade du conflit sur les Occidentaux. Il a estimé que la guerre en Ukraine avait pris désormais un "caractère mondial" et menacé de frapper les pays alliés de Kiev.

Le Kremlin s'est dit confiant vendredi sur le fait que les Etats-Unis avaient "compris" le message de Vladimir Poutine.

L'Otan et l'Ukraine doivent se retrouver mardi à Bruxelles pour évoquer la situation, selon des sources diplomatiques interrogées par l'AFP.

La tension ne retombait pas en Ukraine, où le Parlement, la Rada, a "annulé" sa séance en raison de "signaux sur un risque accru d'attaques contre le quartier gouvernemental dans les jours à venir", ont expliqué plusieurs députés à l'AFP.

En plein coeur de Kiev, ce quartier où se situent également la présidence, le siège du gouvernement et la Banque centrale, a jusqu'à présent été épargné par les bombardements. L'accès y est strictement contrôlé par l'armée.

Le porte-parole du président Volodymyr Zelensky a de son côté assuré que l'administration présidentielle "travaillait comme d'habitude en respectant les normes de sécurité habituelles".

"Compris" le message 

S'adressant aux Russes à la télévision jeudi soir, Vladimir Poutine a annoncé que ses forces avaient frappé l'Ukraine avec un nouveau type de missile balistique hypersonique à portée intermédiaire (jusqu'à 5.500 km), baptisé "Orechnik", qui était dans sa "configuration dénucléarisée".

Cette frappe, qui a visé une usine militaire à Dnipro, dans le centre de l'Ukraine, est une réponse, selon M. Poutine, à deux frappes menées cette semaine par Kiev sur le sol russe avec des missiles américains ATACMS et britanniques Storm Shadow, d'une portée d'environ 300 kilomètres.

M. Poutine a ainsi estimé que la guerre en Ukraine avait pris un "caractère mondial" et annoncé que Moscou se réservait le droit de frapper les pays occidentaux car ils autorisent Kiev à utiliser leurs armes contre le sol russe.

"Le message principal est que les décisions et les actions imprudentes des pays occidentaux qui produisent des missiles, les fournissent à l'Ukraine et participent ensuite à des frappes sur le territoire russe ne peuvent pas rester sans réaction de la part de la Russie", a insisté vendredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Il s'est dit persuadé que Washington avait "compris" ce message.

La veille, les Etats-Unis, qui avaient été informés 30 minutes à l'avance du tir russe, avaient accusé Moscou de "provoquer l'escalade". L'ONU a évoqué un "développement inquiétant" et le chancelier allemand Olaf Scholz a regretté une "terrible escalade".

La Chine, important partenaire de la Russie accusé de participer à son effort de guerre, a appelé à la "retenue". Le Kazakhstan, allié de Moscou, a renforcé ses mesures de sécurité en raison de cette "escalade en Ukraine".

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky a lui appelé la communauté internationale à "réagir", dénonçant un "voisin fou" qui utilise l'Ukraine comme un "terrain d'essai".

"Cobayes" de Poutine 

Au-delà du tir de jeudi, la Russie a modifié récemment sa doctrine nucléaire, élargissant la possibilité de recours à l'arme atomique. Un acte "irresponsable", selon les Occidentaux.

Interrogés jeudi par l'AFP sur le tir de missile russe, des habitants de Kiev étaient inquiets.

"Cela fait peur. J'espère que nos militaires seront en mesure de repousser ces attaques", a déclaré Ilia Djejela, étudiant de 20 ans, tandis qu'Oksana, qui travaille dans le marketing, a appelé les Européens à "agir" et "ne pas rester silencieux".

M. Poutine "teste (ses armes) sur nous. Nous sommes ses cobayes", a affirmé Pavlo Andriouchtchenko cuisinier de 38 ans.

Sur le terrain en Ukraine, les frappes de la Russie, qui a envahi le pays il y a bientôt trois ans, se poursuivent.

A Soumy, dans le nord-est du pays, une attaque de drones a fait deux morts et 12 blessés, a indiqué le Parquet ukrainien.

Le ministre russe de la Défense, Andreï Belooussov, s'est lui rendu sur un poste de commandement de l'armée dans la région de Koursk, où les forces ukrainiennes occupent, depuis début août, des centaines de kilomètres carrés.

Il s'est félicité d'avoir "pratiquement fait échouer" la campagne militaire ukrainienne pour l'année 2025 en "détruisant les meilleures unités" de Kiev et notant que les avancées russes sur le terrain se sont "accélérées".

Cette poussée intervient alors que Kiev craint que Donald Trump, de retour à la Maison Blanche à partir de janvier prochain, ne réduise ou stoppe l'aide militaire américaine, vital pour l'armée ukrainienne.


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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  • "La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau
  • "Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu

JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.