TOKYO: Le Japon et les Etats-Unis se sont mis d'accord pour demander à la Chine de contribuer davantage aux efforts mondiaux de réduction des émissions carbone, a déclaré mardi le ministre nippon des Affaires étrangères après une rencontre de haut niveau à Tokyo.
L'envoyé spécial américain sur le climat, John Kerry, se trouvait mardi au Japon pour "renforcer les efforts bilatéraux et multilatéraux", selon les mots du département d'Etat américain, avant la COP26, qui se tiendra en novembre.
"Nous avons discuté de notre coopération sur les efforts pour réduire les émissions des principaux pays émetteurs, dont la Chine", a déclaré le chef de la diplomatie japonaise, Toshimitsu Motegi, lors d'une conférence de presse après la rencontre.
"La Chine est le plus gros émetteur de CO2 de la planète, et elle est aussi la deuxième économie mondiale", a ajouté M. Motegi. "Il est important que nous l'appelions à assumer la responsabilité liée à son statut".
John Kerry devait plus tard rencontrer le Premier ministre nippon Yoshihide Suga avant de s'envoler pour Tianjin (nord-est de la Chine), où il devait notamment rencontrer son homologue chinois.
La conférence sur le climat COP26, qui doit concrétiser les nouveaux engagement rehaussés des pays en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre et finaliser d'importantes questions pendantes de l'accord de Paris de 2015, doit avoir lieu en novembre à Gasgow (Ecosse).
Le Japon s'est fixé l'an dernier un objectif de neutralité carbone à horizon 2050 - la Chine vise elle 2060 - et a renforcé début 2021 sa cible 2030 de réduction d'émissions de CO2 à 46% par rapport à leurs niveaux de 2013, contre un objectif précédent de 26% à même échéance.
Cette nouvelle cible est "une contribution significative aux efforts mondiaux", a salué M. Kerry.
Troisième puissance économique mondiale, le Japon était en 2019 le cinquième plus gros pays émetteur de CO2 au monde, derrière la Chine, les Etats-Unis, l'Inde et la Russie, selon la plateforme en ligne Global CO2 Atlas.
Les experts climat de l'ONU (Giec) ont publié début août un rapport glaçant, selon lequel la planète devrait atteindre le seuil de +1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle "au début des années 2030", soit "dix ans plus tôt" que la précédente estimation.
Les humains sont "indiscutablement" responsables des dérèglements climatiques et n'ont d'autre choix que de réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre, s'ils veulent en limiter les dégâts, affirmaient les experts.