A Pékin, un ciné-club permet aux aveugles de «voir» les films

Le club Xinmu, où des bénévoles s’occupent de faire vivre le film à ceux qui ne voient plus (Capture d’écran, AFP).
Le club Xinmu, où des bénévoles s’occupent de faire vivre le film à ceux qui ne voient plus (Capture d’écran, AFP).
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Publié le Mardi 31 août 2021

A Pékin, un ciné-club permet aux aveugles de «voir» les films

  • Aveugles ou malvoyants, ils «regardent» le film grâce à la narration passionnée de bénévoles qui leur décrivent les scènes
  • Le narrateur dans la salle, équipé d'un micro, décrit ce qui se passe à l'écran: les expressions faciales des personnages, leurs gestes, leurs habits ou encore la météo.

PEKIN: Guidés par leur canne blanche, les spectateurs s'installent dans les fauteuils d'un cinéma du vieux Pékin. Aveugles ou malvoyants, ils "regardent" le film grâce à la narration passionnée de bénévoles qui leur décrivent les scènes.

Zhang Xinsheng, 51 ans, ne manque aucune de ces séances hebdomadaires. Il fait chaque samedi deux heures de trajet en métro, aidé de sa canne et de son application GPS qui lui indique les directions à suivre.

Après avoir perdu la vue vers l'âge de 20 ans à cause d'une maladie dégénérative, il a redécouvert l'amour du cinéma grâce au club Xinmu ("Vue de l'esprit") et son petit groupe de bénévoles.

"La première fois que j'ai écouté un film en audiodescription, c'était en 2014. C'est comme un nouveau monde qui s'ouvrait pour moi", explique-t-il.

"J'avais l'impression de pouvoir comprendre l'intrigue malgré ma cécité. Des images claires se formaient dans mon esprit."

Des dizaines de spectateurs aveugles ou malvoyants assistent aujourd'hui à ces projections gratuites.

Le narrateur dans la salle, équipé d'un micro, décrit ce qui se passe à l'écran: les expressions faciales des personnages, leurs gestes, leurs habits ou encore la météo.

Il détaille également les indices visuels nécessaires à la compréhension du film. Comme le passage d'une scène de chute de feuilles à une scène de chute de neige, qui traduit l'évolution des saisons.

Sueur

Aujourd'hui, Xinmu organise la projection du film britannique "Un chat pour la vie" ("A Street Cat Named Bob"), dans lequel un matou aide un sans-abri à résoudre ses problèmes de drogue.

"La neige tombe sur Londres, une ville en Angleterre. C'est un peu comme Pékin mais les immeubles ne sont pas aussi grands", explique le narrateur, Wang Weili, entre deux dialogues doublés en chinois.

"Un homme avec des jumelles -- des espèces de longs cylindres qu'on utilise pour voir les choses de loin -- observe James qui chante au coin d'une rue avec Bob le chat."

Aucun spectateur ne parle ni ne grignote de pop-corn. Tous écoutent religieusement, les yeux clos.

C'est en racontant à un ami aveugle le film américain "Terminator" que Wang Weili, un ex-homme d'affaires, a eu l'idée de commenter les films à des personnes malvoyantes.

"Je voyais la sueur couler de son front quand je lui décrivais les scènes d'action. Il était vraiment à fond dedans", sourit-il. "Il n'arrêtait pas de me dire: continue à me décrire ce que tu vois!"

Dinosaures

En 2005, avec ses économies, Wang Weili a commencé à louer une pièce d'un logement du vieux Pékin. Avec une petite télé, un lecteur DVD d'occasion et une vingtaine de chaises, le club était né.

Son cinéma de fortune d'alors, de 20 mètres carrés, était plein à chaque séance.

Décrire des films à un public aveugle peut toutefois constituer un défi, surtout ceux avec un fort contexte historique ou des éléments inconnus des spectateurs.

Avant la projection de "Jurassic Park" par exemple, Wang Weili leur donne des maquettes de dinosaures pour qu'ils puissent les toucher et se représenter tactilement ce qu'ils sont.

"Je regarde un film au moins six ou sept fois (...) et j'écris mon propre script, très détaillé", explique-t-il.

En 15 ans, le club Xinmu a projeté près d'un millier de films.

Il organise désormais ses séances dans des cinémas plus grands et modernes. En raison de la pandémie, il diffuse également ses films en audiodescription sur internet.

"Peu d'opportunités"

La Chine compte environ 17 millions de malvoyants, dont huit millions atteints de cécité totale, selon l'Association chinoise des aveugles.

Ces dernières décennies, les villes ont construit des voies podotactiles pour guider les déficients visuels, ajouté des marquages en braille sur les touches des ascenseurs ou encore autorisé les aveugles à passer des examens de fonctionnaires.

"Mais c'est vrai qu'ils ont peu d'opportunités de participer à des activités culturelles", déclare à l'AFP Dawning Leung, fondatrice à Hong Kong de l'Association de l'audiodescription.

"Même les audioguides dans les musées sont rédigés avec les personnes voyantes en tête. Ils vous parlent de l'histoire d'un objet ou de l'endroit où il a été trouvé, mais décrivent rarement ce à quoi il ressemble."

Des associations militent pour que la loi impose des descriptions audio pour les films ou les émissions de télévision. Sans grand succès pour l'instant.

"Le cinéma permet de rendre la ville plus belle (...) et de mieux comprendre ses défis", explique Zhang Xinsheng, le spectateur malvoyant.

Son film favori est le blockbuster indien "Dangal", où un père-entraîneur encourage ses filles à vaincre les tabous pour devenir des championnes de lutte.

"Parfois, comme les héroïnes du film, je me dis que je peux changer mon destin en travaillant dur", déclare Zhang.


Anthony Hopkins enchante Riyad avec une symphonie onirique

L'icône hollywoodienne Anthony Hopkins a gratifié le théâtre Bakr Al-Shaddi de Boulevard City, à Riyad, d'un spectacle intitulé « La vie est un rêve ». (Photo Fournie)
L'icône hollywoodienne Anthony Hopkins a gratifié le théâtre Bakr Al-Shaddi de Boulevard City, à Riyad, d'un spectacle intitulé « La vie est un rêve ». (Photo Fournie)
Anthony a remercié Turki Al-Sheikh, président de la General Entertainment Authority, de l'avoir invité à se produire à Riyad. (Photo Fournie)
Anthony a remercié Turki Al-Sheikh, président de la General Entertainment Authority, de l'avoir invité à se produire à Riyad. (Photo Fournie)
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  • Présentée par Morgan Freeman, l'icône hollywoodienne se penche sur le langage universel de la musique
  • Un concert en Arabie Saoudite : un honneur inimaginable, dit Hopkins

RIYADH : Dans un mélange captivant d'art et d'humanité, l'icône hollywoodienne Anthony Hopkins a gratifié le théâtre Bakr Al-Shaddi de Boulevard City, à Riyad, d'un spectacle intitulé "La vie est un rêve", dans le cadre des festivités de la Saison de Riyad.

Présenté par son collègue acteur Morgan Freeman, Hopkins a commencé son discours par la salutation arabe "As-salamu alaykum", donnant ainsi le ton du respect culturel et de l'unité.

Hopkins a partagé ses réflexions sur la vie et l'art, s'inspirant des mots d'Edgar Allan Poe : "J'ai toujours cru que tout ce que nous voyons ou semblons être n'est qu'un rêve à l'intérieur d'un rêve".

L'icône hollywoodienne Anthony Hopkins a gratifié le théâtre Bakr Al-Shaddi de Boulevard City, à Riyad, d'un spectacle intitulé « La vie est un rêve ». (Photo Fournie)
L'icône hollywoodienne Anthony Hopkins a gratifié le théâtre Bakr Al-Shaddi de Boulevard City, à Riyad, d'un spectacle intitulé « La vie est un rêve ». (Photo Fournie)

Il a remercié Turki Al-Sheikh, président de la General Entertainment Authority, de l'avoir invité à se produire à Riyad.

C'est avec une grande humilité et une immense gratitude que je présente ma pièce, "La vie est un rêve", dans le cadre de la Saison de Riyad", a-t-il déclaré.

Se remémorant sa vie, il a décrit le chemin parcouru depuis le "fils d'un simple boulanger" du sud du pays de Galles jusqu'à un compositeur et un acteur de renommée mondiale.

"Pour moi, ma vie est un profond mystère", a-t-il déclaré. "Il est impossible de comprendre ou de s'attribuer le mérite des bénédictions qui m'ont été accordées. C'est pourquoi je crois que la vie est un rêve, et cette pièce, "Life is a Dream", m'a été inspirée par mon enfance rêveuse dans le sud du pays de Galles, par ma mère qui m'a merveilleusement soutenu et par mon père, qui était plus grand que nature et qui a travaillé sans relâche tout au long de sa vie.

Hopkins a invoqué la philosophie de Ralph Waldo Emerson, soulignant que la musique et l'art sont des connecteurs spirituels.

"La musique et l'art sont des chemins vers Dieu, le principal moyen de relier toutes les âmes humaines. Emerson a compris que toucher une âme, c'est toucher toutes les âmes et je crois moi aussi que la musique a un pouvoir de transformation", a-t-il déclaré.

L'icône hollywoodienne Anthony Hopkins a gratifié le théâtre Bakr Al-Shaddi de Boulevard City, à Riyad, d'un spectacle intitulé « La vie est un rêve ». (Photo Fournie)
L'icône hollywoodienne Anthony Hopkins a gratifié le théâtre Bakr Al-Shaddi de Boulevard City, à Riyad, d'un spectacle intitulé « La vie est un rêve ». (Photo Fournie)

"J'ai toujours rêvé d'être compositeur, mais je n'ai jamais su comment. Pourtant, donner ce concert en Arabie saoudite, berceau de l'islam, où le prophète Mahomet a reçu ses messages et où se trouvent les villes saintes de La Mecque et de Médine, est un honneur inimaginable".

Abordant les défis mondiaux, M. Hopkins a souligné l'importance de l'unité et de la paix.

"Je ne peux imaginer un meilleur endroit qu'ici pour nous rassembler, surmonter nos différences et envisager un monde de paix, d'équilibre et d'amour", a-t-il déclaré.

"À 87 ans, je comprends parfaitement que la mort est inévitable. Mais le thème de ce concert est que la vie est un long adieu à tout ce que nous aimons, un adieu prolongé, mais rempli de pardon et d'émerveillement".

M. Hopkins a conclu en remerciant l'équipe qui a rendu ce concert possible, en particulier Rakan Al-Harthi, directeur général de Sela, son producteur musical Stephen Barton, le chef d'orchestre Matthew Freeman et le Royal Philharmonic Orchestra. Il a terminé son discours par "Shukran".

Grâce à cet événement, Hopkins a non seulement mis en valeur ses talents musicaux, mais il a également laissé une impression durable sur la Saison de Riyad, en soulignant le pouvoir unificateur de l'art et de la musique dans la promotion de la tolérance, de l'amour et de la compréhension entre les cultures.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

   

Le mouvement Slow Food s'implante à AlUla

AlUla dévoile le centre d'art culinaire de Dadan, qui célèbre le mouvement slow food, la durabilité et les traditions culinaires. (Photo Fournie)
AlUla dévoile le centre d'art culinaire de Dadan, qui célèbre le mouvement slow food, la durabilité et les traditions culinaires. (Photo Fournie)
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  • Le Centre d'art culinaire Dadan est un centre d'éco-gastronomie qui allie patrimoine et système alimentaire durable.
  • Le marché fermier de Dadan, qui met en valeur les richesses agricoles de la ville tous les week-ends avec un éventail de produits frais et saisonniers, est l'un des sites incontournables d'AlUla.

RIYADH : grâce à l'ouverture du Centre d'art culinaire Dadan, la ville d'AlUla accueille un nouveau foyer du mouvement slow food. Ce centre célèbre l'agriculture durable, les traditions alimentaires locales et les repas réfléchis.

Ce mouvement mondial vise à favoriser un lien plus profond entre les consommateurs et leurs sources de nourriture, en prônant l'utilisation d'ingrédients saisonniers et locaux, et en soutenant tous les membres de la communauté, des valeurs qui ont guidé le développement d'AlUla en tant que destination durable.

Le Centre des arts culinaires Dadan est un centre mondial d'éco-gastronomie qui allie l'héritage de l'oasis verdoyante d'AlUla aux valeurs contemporaines d'un système alimentaire équitable et durable.

Situé près du site historique de Dadan, le centre propose des repas, des ateliers interactifs et la possibilité de rencontrer les agriculteurs d'AlUla, le tout dans un cadre naturel d'exception.

Le marché fermier de Dadan, qui met en valeur les richesses agricoles de la ville tous les week-ends avec un éventail de produits frais et saisonniers, est l'un des sites incontournables d'AlUla.

Les familles locales, dont les moyens de subsistance sont étroitement liés à l'agriculture de l'oasis, présentent leurs produits et invitent les visiteurs à découvrir les saveurs authentiques d'AlUla. Les visiteurs peuvent savourer des plats préparés selon des méthodes traditionnelles ou choisir des produits frais à déguster sur l'aire de pique-nique, adoptant ainsi la philosophie « de l'oasis à la table » qui est au cœur de la mission du centre. Chaque achat soutient directement les agriculteurs locaux.

Le restaurant Diyar du centre, nommé d'après le mot arabe signifiant « maison », offre une expérience gastronomique inoubliable. Chaleureux et accueillant, il surplombe les montagnes majestueuses et sert des plats préparés à partir d'ingrédients provenant de sources durables et cultivés localement. Sous la direction du chef primé Sergio Rama, il redéfinit l'hospitalité en transformant des repas simples en une célébration de la communauté et du patrimoine.

Une autre façon d'en savoir plus sur AlUla et ses habitants est de participer aux ateliers du centre, qui enseignent les pratiques durables et les traditions locales. 

Qu'il s'agisse d'apprendre les principes fondamentaux de la cuisine de la ferme à la table, de maîtriser les arts de la saumure et de la fermentation ou d'explorer les multiples utilisations du moringa dans les huiles et les savons, les participants acquièrent des connaissances pratiques sur de multiples pratiques artisanales et alimentaires.

Grâce au centre d'art culinaire Dadan, AlUla invite le monde à redécouvrir le plaisir d'une cuisine saine et traditionnelle dans son oasis intemporelle.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


« Unstoppable » : Une sortie attendue mais réjouissante

"Unstoppable" met en scène Jharrel Jerome dans le rôle de Robles, Jennifer Lopez dans celui de sa mère Judy et Bobby Cannavale dans celui de son beau-père Rick. (Fourni)
"Unstoppable" met en scène Jharrel Jerome dans le rôle de Robles, Jennifer Lopez dans celui de sa mère Judy et Bobby Cannavale dans celui de son beau-père Rick. (Fourni)
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  • Le film "Unstoppable" raconte l'histoire réelle d'Anthony Robles, un lutteur américain qui a remporté le championnat national de lutte universitaire de 125 livres (57 kg) en 2011 bien qu'il soit né avec une seule jambe
  • Le problème avec les films de sport (ou du moins les bons), c'est qu'il faut vraiment s'appuyer sur tous les clichés et embrasser toutes les expressions qui font chavirer le cœur

LONDRES : Il est facile d'oublier qu'il arrive parfois que l'on attende simplement une dose de bonnes vibrations d'un film — et peu de genres s'y prêtent mieux que le biopic sportif.

Le film "Unstoppable" raconte l'histoire réelle d'Anthony Robles, un lutteur américain qui a remporté le championnat national de lutte universitaire de 125 livres (57 kg) en 2011 bien qu'il soit né avec une seule jambe.

Réalisé par William Goldenberg (scénariste et monteur de renom, qui fait ici ses débuts en tant que réalisateur), "Unstoppable" met en scène Jharrel Jerome ("Moonlight", "When They See Us") dans le rôle de Robles, avec Jennifer Lopez dans le rôle de sa mère Judy et Bobby Cannavale dans le rôle de son beau-père Rick.

Déjà talentueux lutteur au lycée, Robles rate la bourse d'études dont il rêvait, mais choisit de payer pour aller à l'université d'État de l'Arizona et gagner une place dans l'équipe de lutte de l'établissement.

Malgré le comportement abusif de Rick à la maison, Robles continue de gagner la confiance de ses coéquipiers. Soutenu par la foi inébranlable de sa mère et de son entraîneur au lycée (joué par Michael Pena), il se montre non seulement digne de sa place, mais aussi un athlète capable de performer sur la scène nationale.

Le problème avec les films de sport (ou du moins les bons), c'est qu'il faut vraiment s'appuyer sur tous les clichés et embrasser toutes les expressions qui font chavirer le cœur. Parce que, si vous le faites - et si le film a un casting décent qui fait un travail sérieux - le résultat en vaut la peine.

C'est le cas de "Unstoppable", un film aussi déterminé que son protagoniste du monde réel. Bien sûr, il y a quelques éléments de l'histoire qui sont évoqués puis abandonnés. Bien sûr, la montée en puissance de l'épreuve de force est plus que prévisible.

Mais ce film bénéficie de l'excellente performance de Jerome (aidé par des effets et des cascades absolument parfaits, qui voient Robles lui-même exécuter certaines séquences de lutte), et d'une distribution secondaire immensément talentueuse.

Lopez, Cannavale et Peña jouent tous très bien leur rôle, mais Don Cheadle mérite également des éloges pour son interprétation en tant qu'entraîneur et mentor de Robles à l'université.

S'agit-il de l'exploration la plus sophistiquée du monde de la lutte universitaire ? Non. Mais s'agit-il d'un film chaleureux et décent qui vous fera du bien ? Absolument.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com