A Grasse, la récolte du jasmin bat son plein pour les 100 ans du Chanel N°5

Un ouvrier ramasse des fleurs de jasmin, utilisées pour le parfum Chanel N°5, à Pegomas, dans le sud-est de la France, le 26 août 2021. Le parfum N°5 de Chanel fête son 100e anniversaire en 2021. (Valéry Hache/AFP)
Un ouvrier ramasse des fleurs de jasmin, utilisées pour le parfum Chanel N°5, à Pegomas, dans le sud-est de la France, le 26 août 2021. Le parfum N°5 de Chanel fête son 100e anniversaire en 2021. (Valéry Hache/AFP)
Short Url
Publié le Vendredi 27 août 2021

A Grasse, la récolte du jasmin bat son plein pour les 100 ans du Chanel N°5

  • Près de Grasse, la cueillette du jasmin bat son plein pour le parfum Chanel le plus vendu au monde, le mythique N°5, qui fête ses 100 ans cette année
  • À Grasse, la production annuelle de jasmin, en perdition dans les années 1980, se limite à 13 tonnes, la majeure partie produite par Mul pour Chanel

PEGOMAS, France : "Légère au départ, l'odeur peut devenir persistante sur la peau avec un côté animal": près de Grasse, la cueillette du jasmin bat son plein pour le parfum Chanel le plus vendu au monde, le mythique N°5, qui fête ses 100 ans cette année.

Cultivée désormais sur moins d'une douzaine d'exploitations autour de cette ville, berceau historique de la parfumerie, la petite fleur blanche --Jasminum Grandiflorum pour les botanistes-- éclot la nuit et se ramasse le matin.

Un labeur éprouvant effectué à 90% par des femmes, courbées ou accroupies sous le soleil entre les rangées d'arbustes, exclusivement à la main et d'un geste répété des milliers et des milliers de fois puisqu'il faut 8.000 à 10.000 fleurs pour faire un kilo à la pesée en fin de matinée.

"Le jasmin, c'est plus délicat, plus long", avoue Colette Mul, 50 ans, dont la famille cultive des plantes à parfum depuis 1840, en exclusivité pour la maison Chanel depuis 1987, sur 20 hectares en passe de s'agrandir.

La récolte de jasmin s'étale de juillet à octobre et le noyau dur des saisonniers, 40 à 45 personnes, "revient chaque année", dit-elle, complété par des familles bulgares pour qui la rémunération est attractive, avec un salaire minimum français (Smic) valant quatre fois celui en cours dans leur pays, plus des primes de rendement.

"C'est de la patience, de la dextérité, de la souplesse", complète le mari de Colette, Fabrice, 56 ans. La fleur, dit-il, est si légère: "Tenez, mettez-la dans la main, vous ne la sentez même pas".

Il caresse un arbuste de la main: "On peut voir tous les stades de maturité des boutons. Les bourgeons sont rouges, ils éclosent blancs. Ceux qu'on va cueillir dans quinze jours ne sont pas encore formés". Sous ses pieds, l'irrigation souterraine au goutte-à-goutte permet une économie d'eau de 20%. Au loin, se dessine le massif du Tanneron où des plantations d'eucalyptus peignent un somptueux camaïeu de verts.

L'usine est à la sortie de la propriété, avec ses cuves en inox où les centaines de molécules composant l'odeur du jasmin sont extraites en plongeant les fleurs, sans les tasser, dans des bains successifs d'isohexane, un solvant chimique non cancérogène pour ceux qui le manipulent et qui a remplacé l'hexane il y a trois ans.

- "Comme un peintre" -

Si Grasse a préservé ses savoir-faire, classés depuis 2018 au patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco, sa production annuelle de jasmin, en perdition dans les années 1980, se limite à 13 tonnes, la majeure partie produite par Mul pour Chanel.

Le jasmin de Grasse reste cependant "probablement l'ingrédient le plus important du N°5", affirme Olivier Polge, le "nez" de Chanel. Il "nous a donné énormément de travail car il a été un peu en danger", ajoute le parfumeur qui ne l'utilise que dans l'extrait de N°5, à savoir "la formule la plus concentrée, la plus haut de gamme et qui est l'identité du parfum", mais pas dans l'eau de toilette.

Né en 1921 et novateur avec sa grammaire olfactive abstraite de 80 ingrédients, ne rappelant aucune fleur en particulier, le N°5 est le best-seller de Chanel, aux côtés des deux créations récentes, Coco Mademoiselle et Chance.

"Ca a été le premier parfum couturier avec cette idée de Gabrielle Chanel que le parfum pouvait être l'expression de son style", reprend Olivier Polge. A l'époque, le jasmin tapissait la campagne de Grasse qui comptait assez de bras prêts à se louer pour cette cueillette devenue l'apanage de pays à bas coût de main d'oeuvre. L'Egypte et l'Inde, où Chanel se fournit aussi, assurent aujourd'hui 95% du tonnage mondial.

Sur le nombre de flacons vendus, le prix payé au kilo, "on est peu loquace", confesse la directrice du service de presse de Chanel, Sophie Verges.

Plusieurs fois par an, elle entraîne des journalistes du monde entier, quelques influenceurs aussi parfois, dans ce décor champêtre où Chanel peut se vanter de tout faire sur place, de la fleur au flacon d'absolu.

"Dix minutes après la pesée, c'est chargé dans l'extracteur ce qui évite une oxydation et une perte de matière odorante, dit Mme Verges, ça permet aussi à notre parfumeur d'intervenir, un peu comme un peintre qui produirait sa propre palette de couleurs".


Inauguration d'une exposition Christian Dior à Riyad

Une exposition célébrant la vie et l'œuvre du couturier Christian Dior est désormais ouverte au  Musée national d'Arabie saoudite dans le cadre du festival Riyadh Season de cette année. (Photo fournie)
Une exposition célébrant la vie et l'œuvre du couturier Christian Dior est désormais ouverte au  Musée national d'Arabie saoudite dans le cadre du festival Riyadh Season de cette année. (Photo fournie)
Short Url
  • «Christian Dior: couturier du rêve» est une collaboration entre la maison de couture française et l'Autorité générale pour le divertissement d'Arabie saoudite
  • L'événement, qui se tient jusqu'au 2 avril, explore l'héritage de Dior et de ses successeurs à travers un récit inédit

RIYAD: Une exposition célébrant la vie et l'œuvre du créateur de mode Christian Dior est désormais ouverte au Musée national d'Arabie saoudite dans le cadre du festival Riyadh Season de cette année.

«Christian Dior: couturier du rêve», une exposition couvrant plus de 75 ans de créativité et de design, ainsi que les œuvres qu'il a inspirées, est une collaboration entre la maison de couture française et l'Autorité générale pour le divertissement d'Arabie saoudite.

--
«Christian Dior: couturier du rêve» est une collaboration entre la maison de couture française et l'Autorité générale pour le divertissement d'Arabie saoudite. (Photo fournie)

L'événement, qui se tient jusqu'au 2 avril, explore l'héritage de Dior et de ses successeurs à travers un récit inédit spécialement conçu pour l'exposition par l'historienne de l'art Florence Muller et la scénographe Nathalie Crinière.

--
L'exposition couvre plus de 75 ans de créativité et de design et le travail que Dior a inspiré. (Photo fournie)

Parmi les points forts de l'exposition figurent des hommages à certains des grands classiques de Dior, tels que Miss Dior et J'adore, ainsi qu'un hommage au sac Lady Dior, sous la forme du projet Dior Lady Art.

Faisal Bafarat, directeur général de l'Autorité générale pour le divertissement, a officiellement inauguré l'exposition mercredi. Les billets sont disponibles sur la plateforme WeBook.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La diva libanaise Fairouz souffle ses 90 bougies

La diva libanaise Fairuz se produit lors d'un rare concert à Beyrouth le 7 octobre 2010. (AFP)
La diva libanaise Fairuz se produit lors d'un rare concert à Beyrouth le 7 octobre 2010. (AFP)
Short Url
  • Dernière légende vivante de la chanson arabe, Fairouz a soufflé jeudi ses 90 bougies alors que son pays, le Liban qu'elle a tant célébré, est plongé dans une guerre meurtrière entre le Hezbollah et Israël
  • Les internautes ont enflammé la Toile en diffusant les chansons de la diva, rare symbole d'unité nationale dans le pays divisé, alors que les médias de tous bords lui rendaient hommage

BEYROUTH: Dernière légende vivante de la chanson arabe, Fairouz a soufflé jeudi ses 90 bougies alors que son pays, le Liban qu'elle a tant célébré, est plongé dans une guerre meurtrière entre le Hezbollah et Israël.

Les internautes ont enflammé la Toile en diffusant les chansons de la diva, rare symbole d'unité nationale dans le pays divisé, alors que les médias de tous bords lui rendaient hommage.

En 2020, le président français Emmanuel Macron, en visite à Beyrouth, s'était rendu au domicile de Fairouz et l'avait décorée de la Légion d'honneur.

"A celle qui incarne l'âme de cette région avec dignité, un bel anniversaire", a-t-il écrit jeudi sur son compte Instagram.

"La voix de Fairouz est mon pays", a pour sa part écrit sur Facebook le célèbre compositeur libanais Marcel Khalifé.

Après s'être produite pendant plus d'un demi-siècle de Beyrouth à Las Vegas, en passant par Paris et Londres, la star n'apparait plus en public depuis plus d'une décennie.

"Quand vous regardez le Liban aujourd'hui, vous voyez qu'il ne ressemble aucunement au Liban que je chante", regrettait la diva dans une interview au New York Times en 1999, en allusion aux décennies de guerres et de destructions.

Au plus fort de la guerre civile, elle avait chanté "Je t'aime, Ö Liban, mon pays" ("Bhebbak ya Lebnane"), une chanson devenue iconique.

Fairouz a exalté son Liban natal mais également l'amour, la liberté et la Palestine.

Elle a donné vie aux paroles de grands poètes arabes --les Libanais Gibrane Khalil Gibrane, Saïd Akl ou l'Egyptien Ahmed Chawki--, tandis que ses chants patriotiques se sont incrustés dans la mémoire des Libanais et du reste du monde arabe.

Nouhad Haddad de son vrai nom, elle est née en 1934 dans une modeste famille chrétienne qui habitait le quartier de Zokak el-Blatt, visé lundi par une frappe israélienne.

Engagée à la radio, le compositeur Halim al-Roumi, impressionné, lui donne son surnom.

Dans les années 1950, elle épouse le compositeur Assi Rahbani qui, avec son frère Mansour, révolutionne la chanson et la musique arabe traditionnelles en mêlant morceaux classiques occidentaux, russes et latino-américains à des rythmes orientaux, sur une orchestration moderne.

C'est après ses premiers concerts au Festival international de Baalbeck, au milieu des ruines de ce site libanais antique près duquel s'abattent actuellement les bombes israéliennes, que la carrière de Fairouz s'envole.

Adulée par les aînés, elle devient l'icône des jeunes lorsque son fils Ziad, enfant terrible de la musique libanaise, lui composera des chansons influencées par des rythmes de jazz.


Message of Love: un concert évènement à Dubaï au profit du Liban

Short Url
  • Avec les prestations de Tania Kassis, Joseph Attieh, DJ Rodge, Michel Fadel et Anthony Touma, le concert présentera une panoplie de succès populaires tels que « Lebnan Rah Yerja3 »
  • Le présentateur Wissam Breidy sera également de la partie, dans le cadre d'une apparition spéciale

DUBAI: Message of Love, en collaboration avec One Lebanon, est un concert qui rassemble des stars libanaises pour une soirée mémorable de musique dédiée au Liban.
Avec les prestations de Tania Kassis, Joseph Attieh, DJ Rodge, Michel Fadel et Anthony Touma, le concert présentera une panoplie de succès populaires tels que « Lebnan Rah Yerja3 », « Watani », « Elle s'appelait Beirut » et « Waynik Beirut », ainsi que des chansons libanaises qui réchauffent le cœur et qui trouveront un écho profond auprès du public.

Le présentateur Wissam Breidy sera également de la partie, dans le cadre d'une apparition spéciale.