PARIS: Deux nouveaux vols de personnes évacuées par la France de Kaboul, tombée aux mains des talibans, ont atterri mardi à Paris, transportant 450 personnes dont une grande majorité d'Afghans, a-t-on indiqué de sources officielles.
Selon le colonel Pascal Ianni, porte-parole de l'état-major des armées françaises, le premier appareil, assurant le 8e vol de ce type depuis Abou Dhabi, s'est posé à l'aube à l'aéroport parisien de Roissy, transportant 205 personnes évacuées, dont 204 Afghans.
La ministre des Armées Florence Parly est également rentrée d'Abou Dhabi ainsi que quelques journalistes, par le vol arrivé vers 05H30, selon une journaliste de l'AFP qui a relevé le "calme impressionnant" à bord de l'avion.
En fin de matinée, un 9e vol s'est posé à son tour à Roissy, portant le nombre total de personnes exfiltrées mardi à "plus de 450, parmi lesquelles une grande majorité d'Afghans", a précisé le ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué.
Depuis la mise en place il y a une semaine de l'opération d'évacuation Apagan, "près d'une centaine de Français et plus de 1 500 Afghans ont rejoint le sol français", selon le ministère.
Castex à la rencontre de réfugiés afghans choqués et inquiets
Des "sentiments mélangés": Jean Castex s'est rendu mardi matin à la rencontre de réfugiés afghans, tenaillés entre le soulagement d'avoir pu fuir Kaboul après sa prise express par les talibans mais aussi profondément inquiets du sort de leurs familles et amis.
Apercevant l'écharpe tricolore d'une députée, une jeune journaliste afghane, arrivée dimanche en France après avoir "tout quitté", fond en larmes: "Je ne sais pas si je reverrai un jour mon drapeau", explique-t-elle au Premier ministre.
Dans l'hôtel de banlieue parisienne arrivent des centaines d'hommes, femmes et enfants tout juste débarqués d'Afghanistan, dont la capitale est tombée le 15 août aux mains des talibans.
Accompagné de la ministre déléguée à la Citoyenneté Marlène Schiappa, M. Castex écoute un médecin relatant en français "toutes les catastrophes" vécues à l'aéroport de Kaboul, où il est resté deux jours avec ses proches, jusqu'à être exfiltré par des soldats français au milieu d'un chaos indescriptible.
"La situation à Kaboul reste complexe. L'ensemble des services de l'État concernés et l'ambassade de France sur le terrain restent pleinement mobilisés pour assurer de nouvelles rotations. Deux vols supplémentaires devraient ainsi avoir lieu dans les prochaines 24 heures", a-t-on ajouté de même source.
Mardi, un nouveau groupe de personnes s'étaient réfugiées auprès des autorités françaises à l'aéroport de Kaboul, en attente d'exfiltration, selon l'ambassadeur de France en Afghanistan : "Ce matin les forces spéciales françaises, en liaison avec l'armée américaine, ont pu faire entrer dans l'aéroport 260 collaborateurs de la Délégation de l'Union Europe à Kaboul. Ils sont accueillis dans la zone d'attente de l'ambassade de France avant embarquement. Bravo à l'UE", a twitté David Martinon.
Plusieurs pays de l'UE participent à l'évacuation des collaborateurs de l'Union.
Paris souhaite aider à sortir du pays, outre ses ressortissants, les auxiliaires de l'armée française, les employés d'organisations françaises et des personnalités de la société civile ciblées par les talibans en raison de leurs engagements. Mais les talibans ont prévenu mardi que les occidentaux ne devaient évacuer que des étrangers et non les Afghans les plus qualifiés.
En outre, ce pont aérien est en passe de s'achever si comme prévu, les États-Unis se retirent d'Afghanistan le 31 août. Si les États-Unis suivent leur objectif de retrait total le 31 août, "pour nous, en termes de +rétroplanning+, cela veut dire que notre opération se termine jeudi soir. Donc il nous reste trois jours", a expliqué mardi le directeur de cabinet du ministre des Affaires étrangères, Nicolas Roche, au Premier ministre Jean Castex, en présence de journalistes.
Les talibans ont refusé toute prolongation de ces opérations au-delà du 31 août.