En Afghanistan, la résistance face aux talibans s'organise au Panchir

Les préparatifs défensifs ont déjoué plusieurs assauts soviétiques dans les années 1980 et les tentatives des talibans de prendre la région à la fin des années 1990. (Photo, AFP)
Les préparatifs défensifs ont déjoué plusieurs assauts soviétiques dans les années 1980 et les tentatives des talibans de prendre la région à la fin des années 1990. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 24 août 2021

En Afghanistan, la résistance face aux talibans s'organise au Panchir

  • Ces membres du Front national de résistance (FNR), le principal groupe d'opposition aux talibans qui contrôlent l'Afghanistan depuis bientôt 10 jours, se préparent à lutter à mort face aux nouveaux hommes forts du pays
  • Dans leurs rangs, des miliciens et d'anciens membres des forces de sécurité afghanes préparent leur défense: des mitrailleuses lourdes, mortiers et postes de surveillance ont été disséminés tout au long de cette profonde vallée

AFGHANISTAN: Dans la vallée du Panchir, au sommet d'une montagne escarpée qui a résisté à de nombreux envahisseurs, des combattants anti-talibans tirent à la mitrailleuse lourde, s'entraînant en vue de combats à venir.

Ces membres du Front national de résistance (FNR), le principal groupe d'opposition aux talibans qui contrôlent l'Afghanistan depuis bientôt 10 jours, se préparent à lutter à mort face aux nouveaux hommes forts du pays.

Dans leurs rangs, des miliciens et d'anciens membres des forces de sécurité afghanes préparent leur défense: des mitrailleuses lourdes, mortiers et postes de surveillance ont été disséminés tout au long de cette profonde vallée.

Les combattants, dont beaucoup sont en tenue de camouflage, patrouillent dans la zone à bord de véhicules militaires américains, les fameux Humvees, équipés d'armes lourdes. 

Beaucoup portent des fusils d'assaut, lance-roquettes et talkie-walkies. Certains posent, avec en arrière-plan les sommets enneigés de la vallée escarpée dont l'entrée, un goulet d'étranglement, se trouve à 80 km à peine au nord-est de Kaboul.

"Nous allons leur faire mordre la poussière", lance, bravache, l'un des combattants, citant les victoires passées contre les talibans. Et ses camarades de lever le poing en l'air en hurlant "Allah Akbar" (Dieu est grand).

La vallée du Panchir est un symbole en Afghanistan. Étroite, entourée de cimes escarpées, elle fut le cimetière des ambitions de nombreux envahisseurs.

Ses bas-côtés sont ornés de camions de transport de troupe, tanks et autres matériels soviétiques rongés par la rouille. Signe que la puissante Armée rouge, lorsqu'elle a voulu s'emparer de l'Afghanistan entre 1979 et 1989, a vu ses ambitions stoppées nettes par les redoutables Panchiris, d'ethnie tadjike.

"Si les chefs de guerre talibans lancent un assaut, ils rencontreront bien sûr une résistance acharnée de notre part", a averti la semaine dernière Ahmad Massoud, l'un des leaders du FNR, dans une tribune publiée par le Washington Post.

Ahmad Massoud est le fils du légendaire commandant Ahmad Shah Massoud, révéré par nombre de Tadjiks pour avoir résisté sans jamais mettre genou à terre aux Soviétiques, puis aux talibans.

Pendant les cinq années où ces derniers ont tenu l'Afghanistan, entre 1996 et 2001, le Panchir fut également l'un des rares territoires que les "étudiants en religion" ne contrôlèrent jamais.

Le commandant Massoud fut finalement assassiné le 9 septembre 2001 par des kamikazes d'Al-Qaïda s'étant fait passer pour des journalistes, deux jours à peine avant les attentats du 11 septembre aux États-Unis.

Ce week-end, un porte-parole du FNR a indiqué à l'AFP que son mouvement était prêt à résister à toute agression des talibans, mais aussi à négocier avec ces derniers sur la formation d'un gouvernement inclusif.

Siège taliban

Les talibans disent aussi vouloir parlementer... Même s'ils ont envoyé des centaines d'hommes pour encercler la vallée de trois côtés, selon leur porte-parole Zabihullah Mujahid.

L'ancien vice-président afghan Amrullah Saleh, ennemi intime des talibans, qui ont tenté de l’assassiner à plusieurs reprises, s'est également réfugié dans la Panchir. Un désastre humanitaire y est imminent, affirme-t-il.

"Les talibans ne permettent pas le ravitaillement en nourriture et en essence de la vallée d'Andarab", a-t-il tweeté, en référence à une zone frontalière du Panchir. "Des milliers de femmes et d'enfants ont fui vers les montagnes."

Andarab est sous le contrôle des talibans, assurent ces derniers.

Plusieurs escarmouches ont été recensées ces derniers jours, présentées diversement par les deux parties et impossibles à vérifier.

L'ONG italienne Emergency avait signalé la semaine dernière un "nombre croissant de blessés de guerre" dans son hôpital du Panchir.

La questions de la préparation et de l'approvisionnement du FNR se pose également. Si le Front a stocké des armes et munitions depuis un certain temps, "nous savons que nos forces militaires et logistiques ne suffiront pas" si la vallée est assiégée de longs mois, reconnaissait Ahmad Massoud dans le Washington Post.

"Elles seront rapidement épuisées, à moins que nos amis occidentaux ne trouvent un moyen de nous approvisionner sans délai", ajoutait-il.

Des barbes grises du Panchir auraient rencontré des responsables talibans à Kaboul. Mais les discussions entre les deux parties n'ont pour l'instant accouché d'aucun résultat.

 


Des milliers de fidèles place Saint-Pierre avant les funérailles du pape

Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi. (AFP)
Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi. (AFP)
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  • La file des fidèles et touristes patientant pour rendre hommage au chef des plus de 1,4 milliard de catholiques, décédé lundi à 88 ans, s'étire aux abords du plus petit Etat du monde
  • De mercredi à 09H00 GMT à jeudi 09H00 GMT, plus de 50.000 personnes se sont recueillies devant la dépouille du jésuite argentin dans la monumentale basilique, selon Vatican News

CITE DU VATICAN: Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi.

La file des fidèles et touristes patientant pour rendre hommage au chef des plus de 1,4 milliard de catholiques, décédé lundi à 88 ans, s'étire aux abords du plus petit Etat du monde, dont les accès sont filtrés par un lourd dispositif de sécurité qui ralentit l'avancée des fidèles, a constaté l'AFP.

De mercredi à 09H00 GMT à jeudi 09H00 GMT, plus de 50.000 personnes se sont recueillies devant la dépouille du jésuite argentin dans la monumentale basilique, selon Vatican News. Les portes, qui devaient fermer à minuit, sont finalement restées ouvertes jusqu'à 05H30 du matin pour accueillir le flot de fidèles.

"Ce fut un moment bref mais intense devant sa dépouille", a témoigné jeudi matin auprès de l'AFP Massimo Palo, un Italien de 63 ans vivant à Rome. François "a été un pape au milieu de son troupeau, de son peuple, et j'espère que les prochains pontificats seront un peu comme le sien", a-t-il également confié.

Rupture avec la tradition, le cercueil en bois clair ouvert du défunt pape, vêtu d'une mitre blanche et d'une chasuble rouge, les mains enserrant un chapelet, ne repose pas sur un catafalque, mais est posé sur un support à même le sol, devant le maître-autel, à la demande de Jorge Bergoglio, qui aspirait à plus de sobriété dans les rites funéraires papaux.

Le père des "laissés-pour-compte" 

"C'était un grand homme, c'était le père des laissés-pour-compte, des invisibles", a également confié jeudi à l'AFP Amerigo Iacovacci, un Romain de 82 ans.

Florencia Soria, une Argentine de 26 ans en voyage à Rome pour deux jours avec une amie, n'a pas hésité à rejoindre la file d'attente, armée d'un café, pour vivre ce "moment historique". Surtout pour nous "parce que nous sommes argentines. Nous étions des petites filles lorsque le pape a entamé son pontificat. Nous nous souvenons de ce moment", a-t-elle ajouté.

Les cardinaux, qui rejoignent progressivement Rome, se réunissaient jeudi matin pour la troisième fois, au lendemain d'une nouvelle "congrégation" en présence de 103 d'entre eux - électeurs et non électeurs.

Ces réunions préparatoires fixent les modalités des événements avant le conclave, auquel 135 électeurs - ceux âgés de moins de 80 ans - sont invités à prendre part. Certains ont toutefois déjà annoncé qu'ils ne viendraient pas pour raison de santé.

Mercredi, sur la place Saint-Pierre encadrée par la célèbre colonnade du Bernin, les fidèles ont dû patienter entre trois et plus de quatre heures pour entrer dans la basilique, selon plusieurs témoignages recueillis par l'AFP.

Un important dispositif de sécurité y était déployé, comprenant notamment des équipes de l'armée de l'air et de la défense munies de fusils brouilleurs de drones.

Le Vatican avait annoncé que jeudi, les fidèles pourraient rendre hommage au pape jusqu'à minuit. Mais mercredi, les visites ont finalement pu se poursuivre au-delà. Vendredi, les portes de la basilique seront ouvertes de 07H00 à 19H00.

Funérailles samedi 

L'affluence a également été massive mercredi à la basilique Sainte-Marie-Majeure, dans le centre de Rome, où le pape sera inhumé samedi conformément à sa volonté. Selon le préfet de Rome Lamberto Giannini, plus de 10.000 personnes s'y sont pressées à l'heure du déjeuner.

Plus tôt dans la matinée, la dépouille du pape avait été escortée par des dizaines de cardinaux, évêques, religieux et laïcs depuis la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où il a vécu de son élection en 2013 jusqu'à sa mort, vers la basilique couronnée par la coupole de Michel-Ange.

Le Vatican observera neuf jours de deuil à partir de samedi. Au cours de ces "novemdiales", des célébrations solennelles auront lieu chaque jour à Saint-Pierre, jusqu'au 4 mai.

Le cercueil sera fermé vendredi soir lors d'une cérémonie présidée par le cardinal camerlingue, l'Américain Kevin Farrell, qui gère les affaires courantes jusqu'au conclave.

Les funérailles de François se dérouleront samedi matin à partir de 08H00 GMT sur la place Saint-Pierre, où devraient converger au moins 200.000 fidèles, et 170 délégations étrangères.

"Il est impossible de savoir" combien de personnes seront présentes le jour des funérailles, "quelques centaines de milliers au minimum", a déclaré à l'AFP Pierfrancesco Demilito, chef du service de presse de la Protection civile italienne.

Comme pour Jean-Paul II en 2005, des dizaines de chefs d'Etat et de têtes couronnées assisteront aux funérailles du chef de l'Eglise catholique, sous haute sécurité.

Parmi eux, le président américain Donald Trump, ses homologues français Emmanuel Macron et ukrainien Volodymyr Zelensky ou encore le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

Le roi Felipe VI et la reine Letizia d'Espagne, le prince William, Albert II de Monaco et son épouse Charlène seront aussi présents.


Les marchés agricoles naviguent à vue, chahutés par la guerre commerciale

Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
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  • De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump
  • Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche

WASHINGTON: De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump, même si certains fondamentaux continuent d'influencer les cours.

"Les décisions erratiques" de Donald Trump sur le plan commercial "fragilisent l'opinion des investisseurs: ils ne savent plus trop dans quoi investir", commente auprès de l'AFP Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage.

Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche, provoquant par ailleurs des "craintes financières", selon l'analyste.

A la Bourse de Chicago, les prix du blé et du maïs ont baissé sur la semaine, à cause notamment des incertitudes commerciales. Le soja a pour sa part évolué en dents de scie, pour se retrouver au final à des niveaux proches de la semaine passée.

Sur Euronext, "les cours suivent Chicago, qui est déprimé", résume Damien Vercambre.

La pause de 90 jours décidée par Donald Trump sur une partie des surtaxes à l'importation, à l'exception notable de celles visant la Chine, est à nouveau venue bouleverser la donne après un début d'année agité.

En parallèle, le président américain Donald Trump a évoqué mercredi la possibilité d'un accord commercial "équitable" avec la Chine, sans que les négociations aient toutefois réellement commencé, d'après un ministre de premier plan.

La guerre commerciale initiée par l'exécutif américain depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump a débouché sur 145% de droits de douane additionnels sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, et 125% décidés en représailles par Pékin sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.

"Un jour ou l'autre, un accord sera conclu avec la Chine", assure l'analyste américain Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.

Mais si le ton de l'administration américaine se veut désormais rassurant, les marchés semblent attendre des actions concrètes de la part de Washington.

"Nous sommes dans une phase d'attente et d'hésitation en ce moment", les investisseurs "attendant la moindre avancée en matière de politique commerciale", confirme Rich Nelson, de la maison de courtage Allendale.

"Il y a (cette) peur que l'économie capote, comme (...) en 2018 (sous le premier mandat de Donald Trump, ndlr) où les prix du soja et du maïs aux Etats-Unis s'étaient cassés la figure, avant qu'il y ait une réconciliation avec la Chine", rappelle M. Vercambre.

- Influence des fondamentaux -

Si le spectre de la guerre commerciale occupe une grande partie du paysage, des éléments fondamentaux influencent tout de même les cours, dont la météo ou encore les perspectives de production.

Aux Etats-Unis, les acteurs du marché sont "moins inquiets des conditions météorologiques et de la menace d'un temps sec" notamment "pour la Corn Belt américaine", ce qui pousse le maïs américain à de "nouveaux plus bas sur deux semaines", explique Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting.

"Il y a eu beaucoup de pluie dans le Midwest, en particulier dans les régions du Sud", participant au mouvement baissier du maïs et du blé américain, abonde Dewey Strickler.

Sur le Vieux Continent, "les perspectives de production pour la nouvelle campagne (...) sont aussi meilleures", observe M. Vercambre.

Plus précisément, "le sud de l'Europe a bénéficié de précipitations abondantes, ce qui a amélioré l'humidité des sols et augmenté les perspectives de rendement des cultures", selon un rapport de la Commission européenne.

Selon ce même rapport, néanmoins, dans le centre et le nord de l'Europe, "les conditions sèches prédominent" ce qui pourrait "nuire au développement des cultures d'hiver".


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.