Solid’Art: une initiative solidaire des artistes algériens

Pour susciter l’adhésion des artistes, les initiateurs du programme Solid’Art ont publié et partagé massivement les liens expliquant la procédure à suivre pour participer à cette action via les réseaux sociaux. Photo fournie.
Pour susciter l’adhésion des artistes, les initiateurs du programme Solid’Art ont publié et partagé massivement les liens expliquant la procédure à suivre pour participer à cette action via les réseaux sociaux. Photo fournie.
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Publié le Mardi 24 août 2021

Solid’Art: une initiative solidaire des artistes algériens

  • De nombreux artistes issus de diverses disciplines ont rejoint l’initiative Solid’Art et mettent leurs talents à contribution pour participer à la lutte contre la Covid-19 en Algérie
  • «L’action est initiée par les artistes et prend forme grâce à leurs contributions, mais elle est aussi menée par leurs fans et les mélomanes», se réjouit le musicien Mehdi Felfoul

PARIS: Toiles, sculptures, photographies et de nombreuses autres œuvres artistiques seront proposées par les artistes à la vente; les fonds collectés serviront à participer à l’acquisition de matériel médical pour la lutte contre la Covid-19.

Depuis l’accélération des contaminations due à la propagation du variant delta, les Algériens se mobilisent pour collecter des fonds. Parmi eux, les artistes de diverses disciplines qui ont rejoint l’initiative Solid’Art. L’idée a naturellement germé dans la tête de Nour el Houda Zghaimi, cofondatrice du magazine culturel Monokrome. Artiste plasticienne, elle souhaite, via cette initiative, sensibiliser le monde artistique aux actions caritatives pour la lutte contre la Covid-19.

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L’idée a naturellement germé dans la tête de Nour el Houda Zghaimi, cofondatrice du magazine culturel Monokrome. Photo fournie.

Très vite, un collectif de cinq personnes, tous artistes et membres de la rédaction de Monokrome, a été constitué pour développer le projet. «Solid’Art est une initiative et une action qui prouve que l’art est toujours au service de la société, et que l’artiste algérien est toujours disponible pour aider son pays dans toutes les situations», affirme à Arabnews en français Nour el Houha Taieb Zghaimi.

Mehdi Felfoul, musicien et chanteur de musique arabo-andalouse, chef de rubrique musique, membre fondateur du magazine Monokrome, chroniqueur culture sur Radio France Maghreb, nous confie que l’objectif de l’opération est de pouvoir rassembler les artistes autour de cette action caritative: «Dans le cadre de Solid’Art, nous souhaitons sensibiliser les artistes, qu’ils soient plasticiens, musiciens, cinéastes ou chorégraphes, afin qu’ils adhèrent à cette action solidaire de lutte contre la Covid-19 dans notre pays. Ils peuvent intervenir de différentes manières, par la collecte de fonds via leurs réseaux respectifs, par la mise en vente d’une de leurs œuvres – tableaux, sculptures ou autres – au profit de Solid’Art, ou encore par l’accompagnement des malades en apportant un soutien moral et matériel.»

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Mehdi Felfoul, musicien et chanteur de musique arabo-andalouse, chef de rubrique musique, membre fondateur du magazine Monokrome, chroniqueur culture sur Radio France Maghreb, nous confie que l’objectif de l’opération est de pouvoir rassembler les artistes autour de cette action caritative. Photo fournie.

De son côté, Kaouter Kiouane, artiste et membre du collectif Solid’Art, elle affirme que la corporation des artistes à travers l’action Solid’Art va apporter «une valeur ajoutée aux actions caritatives déjà entamées pour mener à bien le combat sanitaire auquel l’Algérie est confrontée, cultivant grâce à leurs talents de l’optimisme pour les mois à venir», souligne-t-elle.

Dans le milieu artistique, Solid’Art suscite l’adhésion

Pour susciter l’adhésion des artistes, les initiateurs du programme Solid’Art ont publié et partagé massivement les liens expliquant la procédure à suivre pour participer à cette action via les réseaux sociaux. «L’action est initiée par les artistes et prend forme grâce à leurs contributions et leur engagement dans la sensibilisation, mais elle est aussi menée par leurs fans et les mélomanes», se réjouit Mehdi Felfoul. Depuis son lancement, grâce à la mobilisation de l’équipe de Monokrome et ses partenaires des milieux artistique et associatif, l’opération prend de l’ampleur», se félicite-t-il.

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Hazar Kabouche. Révolution Acrylique sur toile. Photo fournie

Un travail de collaboration avec une association caritative nationale.

Issus d’Algérie et de la diaspora, de nombreux artistes proposent des œuvres à vendre - peinture, sculpture, céramique, musique ou autres – à vendre sur une plateforme dédiée dont les recettes seront versées à Wissal, une association caritative qui sera chargée de l’achat de médicaments et de matériel médical. Parmi eux : Mejda Ben avec la mise en vente de son tableau Femmes d’Algérie, Messaoudène Lynda avec son œuvre Libérée (2016), Hazar Kabouche avec son tableau Révolution ou encore Lamine Sarah à travers sa création Coloring rain.

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Femmes d’Algérie de Mejda Ben. Photo fournie.

« Les fonds récoltés seront transmis à notre partenaire Wissal qui sera chargée, elle, de l’achat et de la distribution des concentrateurs d’oxygène ainsi que d’autres produits médicaux qui seront nécessaires et sa distribution dans les structures hospitalières et les centres de santé », confirme Mehdi Felfoul.

Lamine Sarah, Coloring rain
Lamine Sarah, Coloring rain

De son côté, Nazim Mokrani, président de l’association partenaire Wissal salue cette initiative de la part des artistes qui, eux-mêmes, ont subi les contraintes liées au Covid-19, notamment après la fermeture des salles de spectacles et les autres lieux de culture. « Solid’Art démontre l’élan de solidarité qui caractérise le peuple algérien », nous confie-t-il.  

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Messaoudene Lynda. Libérée 2016. Photo fournie.

De son côté, Hazar Saousen Kabouche, artiste plasticienne et chargée de la communication au magazine Monokrome, nous fait savoir que « Solid’Art est une symbiose entre l’art et la solidarité qui ouvre grand les portes d’une union fraternelle entre les artistes algériens au profit d’une grande lutte sociale ».  Idem pour Mohamed Krour, artiste plasticien et sculpteur, qui participe avec son œuvre acrylique sur toile intitulée Résonnance, considère que « l’artiste doit être généreux avec son peuple comme il l’est avec sa peinture ».  


Jean Paul Gaultier nomme Ameni Esseibi première ambassadrice régionale de sa gamme de parfums

Ameni Esseibi, considérée comme la première mannequin grande taille au Moyen-Orient (Photo,  fournie)
Ameni Esseibi, considérée comme la première mannequin grande taille au Moyen-Orient (Photo, fournie)
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  • «Jean Paul Gaultier est plus qu’une marque pour moi», affirme-t-elle dans un communiqué
  • Ameni Esseibi a fait ses débuts internationaux en septembre 2022 en défilant pour la marque française Victor Weinsanto lors de la Fashion Week de Paris

DUBAÏ: La marque de luxe française Jean Paul Gaultier a annoncé que la mannequin tunisienne Ameni Esseibi a été nommée pour la première fois ambassadrice régionale de la gamme de parfums de la marque.

Ameni Esseibi, considérée comme la première mannequin grande taille au Moyen-Orient, a présenté le parfum emblématique Scandal de la marque dans les images de campagne, en portant divers ensembles.

Parmi ces ensembles figurait une robe bleue moulante ornée de motifs floraux roses. Sur un autre cliché, elle est vêtue d’une combinaison de la même couleur, avec des imprimés géométriques jaunes, orange, violets et roses.

Elle a également revêtu une robe noire ainsi qu’une robetransparente beige et or superposée sur une simple base noire.

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Ameni Esseibi a présenté le parfum emblématique Scandal de la marque dans les images de campagne. (Photo fournie)

«Jean Paul Gaultier est plus qu’une marque pour moi», affirme-t-elle dans un communiqué. «C’est un peu comme une famille. Son identité incarne tout ce que je représente: la rébellion, la force, l’audace, l’intrépidité, la sensualité et une touche de scandale.»

«En grandissant, le parfum préféré de ma mère était de la marque Jean Paul Gaultier, ce qui en fait un élément précieux de ma vie. Je suis très honorée d’entrer dans l’Histoire en tant que première ambassadrice arabe dans la région et cette marque fera toujours partie intégrante de ma carrière», ajoute-t-elle.

Ameni Esseibi a fait ses débuts internationaux en septembre 2022 en défilant pour la marque française Victor Weinsanto lors de la Fashion Week de Paris.

Elle a ensuite travaillé avec plusieurs marques réputées, dont H&M, et elle a figuré dans les pages de nombreuses publications.

En 2022, l’Arab Fashion Council, une organisation à but non lucratif représentant l’industrie de la mode au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, a nommé la mannequin basée à Dubaï comme ambassadrice.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Algérie: entre hockey et croquet, un jeu traditionnel pour fêter le printemps

Dans les montagnes du nord de l'Algérie, l'arrivée du printemps vient d'être fêtée avec le "thakourth", un jeu traditionnel, mélange de hockey sur gazon et de croquet, qui sert aussi à résoudre les conflits dans les villages berbères (Photo, AFP).
Dans les montagnes du nord de l'Algérie, l'arrivée du printemps vient d'être fêtée avec le "thakourth", un jeu traditionnel, mélange de hockey sur gazon et de croquet, qui sert aussi à résoudre les conflits dans les villages berbères (Photo, AFP).
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  • Ce jeu qui remonterait à l'Antiquité existe avec des variantes dans toute l'Afrique du nord, du Maroc jusqu'à la Libye
  • Il a aussi une connotation religieuse et la prière de la «Fatiha» est récitée avant chaque partie

BLIDA: Dans les montagnes du nord de l'Algérie, l'arrivée du printemps vient d'être fêtée avec le "thakourth", un jeu traditionnel, mélange de hockey sur gazon et de croquet, qui sert aussi à résoudre les conflits dans les villages berbères.

"Nous l'avons hérité de nos ancêtres, il y a longtemps. Il est pratiqué par nos tribus berbères. Nous y jouons chaque année à l'arrivée du printemps, sept fois pendant le mois de mai", raconte fièrement à l'AFP Ahmed Yettou, 22 ans, un jeune villageois.

Il se joue avec le "medjghaf", mot berbère pour désigner la crosse en bois et une balle ("thakourth") balle taillée dans le bois dur de bruyère.

Ce jeu qui remonterait à l'Antiquité existe avec des variantes dans toute l'Afrique du nord, du Maroc jusqu'à la Libye. Il a aussi une connotation religieuse et la prière de la "Fatiha" est récitée avant chaque partie.

"Ce jeu, nous l'avons appris de nos pères et grands-pères dès notre enfance. Aujourd'hui nous cherchons à le faire connaître à la nouvelle génération", confie Rabeh Zaghmim, 68 ans, un joueur de thakourth.

Extension de la nature 

"Nous préparons manuellement les +Medjghaf+, ces bâtons utilisés pour jouer (de taille différente) selon les âges et (qui restent) légers afin que tout le monde puisse jouer confortablement. Si Dieu le veut, eux (les jeunes) et leurs proches continueront à s'entraîner et à jouer", explique M. Zaghmim.

"Nous préférons les petits troncs car ils sont faciles à manipuler, contrairement aux grands", explique Omar Darbal, 50 ans, un autre joueur, qui fabrique "six ou sept balles (par saison) selon le nombre de semaines de jeu".

Le but du jeu, qui se pratique avec une équipe se trouvant à l'est d'un terrain et l'autre à l'ouest, est de ramener la balle dans le camp adverse. Il exige une grande force physique pour courir et frapper fort avec le "Medjghaf" dans la balle en bois.

Le contact direct est interdit mais il est possible de frapper la crosse de l'adversaire. Si un joueur parvient à faire s'envoler la balle et à l'attraper pour l'envoyer dans le camp adverse, son équipe marque le point. Ainsi de suite jusqu'au score de sept points.

"Ce jeu est une extension de la nature, il symbolise l'accueil et la joie à l'arrivée du printemps", souligne l’historienne et chercheuse en patrimoine, Radhia Beljedoui.

Le jeu peut aussi servir à résoudre des problèmes entre des gens "qui passent parfois un an sans se voir", souligne Omar Hamadouch, 76 ans.


Le film Everybody Loves Touda, présenté à Cannes, est un brillant exemple du travail de Nabil Ayouch

Le film Everybody Loves Touda, réalisé par Nabil Ayouch et projeté dans le cadre du festival de Cannes, raconte l’histoire d’une mère célibataire (Photo, fournie).
Le film Everybody Loves Touda, réalisé par Nabil Ayouch et projeté dans le cadre du festival de Cannes, raconte l’histoire d’une mère célibataire (Photo, fournie).
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  • La projection du film s’est terminée par une standing ovation
  • Comme les autres films de Nabil Ayouch, Everybody Loves Touda fait preuve d’un réalisme fascinant qui peut parfois sembler un peu trop dur

CANNES: Le film Everybody Loves Touda, réalisé par Nabil Ayouch et projeté dans le cadre du festival de Cannes, raconte l’histoire d’une mère célibataire, Touda (Nisrin Erradi), qui estime que «tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir».

Dans la petite ville dans laquelle elle habite, elle apporte de la musique et de la gaieté, et ses danses répandent la bonne humeur parmi son public. Cependant, elle fait bientôt l'objet d'une attention non désirée.

La projection du film s’est terminée par une standing ovation et la quatrième participation de M. Ayouch au festival a semblé susciter bien plus d'intérêt de la part du public que les années précédentes. En 2012, son drame Les Chevaux de Dieu, acclamé par la critique, a été présenté dans la section «Un certain regard», deuxième en importance après la compétition principale et largement considérée comme une plate-forme pour le cinéma expérimental. Mais Nabil Ayouch a également présenté un film dans la section «En compétition» pour la très convoitée Palme d’or : sorti en 2021, son long-métrage Haut et Fort, le premier film marocain depuis 1962 à concourir pour cette distinction, a fait sensation.

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Maryam Touzani et Nabil Ayouch lors de la séance photo du film Everybody Loves Touda au 77e festival de Cannes. (Getty Images)

Comme les autres films de Nabil Ayouch, Everybody Loves Touda fait preuve d’un réalisme fascinant qui peut parfois sembler un peu trop dur. Bien que M. Ayouch ait écrit le scénario avec Maryam Touzani (Le Bleu du caftan), afin probablement d’adoucir son histoire, Touda se caractérise par une détermination exceptionnelle. Cherchant à s’installer à Casablanca, où son fils sourd aurait une meilleure scolarité et où elle pourrait elle-même trouver de meilleures opportunités, Touda se met à chanter dans les boîtes de nuit des villages, supportant avec un sourire le regard lubrique des hommes ivres d’illusion.

Ce n’est pas la première fois que Nabil Ayouch dépeint les femmes dans des situations aussi précaires. Son film Whatever Lola Wants, sorti en 2008, raconte les épreuves d’une employée des postes à New York qui rêve de devenir danseuse orientale en Égypte. Quant à Much Loved (qui a été présenté dans la section «La Quinzaine des cinéastes»), il a déclenché un tollé en raison de son exploration de la prostitution au Maroc.

La musique du film, composée par Flemming Nordkrog, est très entraînante, mais Touda chante aussi des chansons folkloriques sur la libération et sur d’autres formes de droits de la femme. La performance captivante de l’actrice fait briller le récit: Nisrin Erradi a une présence remarquable à l’écran, ce qui rend le film particulièrement agréable à regarder.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com