Saïed prolonge sine die le gel du parlement tunisien

Une photo fournie par la page Facebook officielle de la présidence tunisienne le 23 août 2021 montre le président Kaïs Saïed (à droite) recevant une lettre du ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra dans la capitale Tunis.
Une photo fournie par la page Facebook officielle de la présidence tunisienne le 23 août 2021 montre le président Kaïs Saïed (à droite) recevant une lettre du ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra dans la capitale Tunis.
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Publié le Mardi 24 août 2021

Saïed prolonge sine die le gel du parlement tunisien

  • «Le chef de l’Etat s'adressera dans les prochains jours au peuple tunisien», s'est contentée d'ajouter la présidence dans un communiqué, sans autre détail
  • Le chef du parti Ennahda, Rached Ghannouchi, décide le remplacement de son bureau exécutif en mettant fin aux fonctions de tous ses membres

TUNIS : Le président tunisien Kaïs Saïed a prolongé "jusqu'à nouvel ordre" le gel du parlement, dont les activités sont suspendues depuis le coup de force du 25 juillet, qui a permis à M. Saïed de s'octroyer tous les pouvoirs.

Le 25 juillet, M. Saïed a invoqué la constitution pour s'octroyer les pleins pouvoirs, limoger le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, et suspendre le parlement durant 30 jours.

Avant même l'expiration de ce délai, M. Saïed "a émis un décret présidentiel prolongeant les mesures d'exception concernant le gel des activités du parlement ainsi que la levée de l'immunité de tous les députés et ce, jusqu'à nouvel ordre", a indiqué la présidence dans un bref communiqué sur sa page Facebook.

Cette décision n'est pas une surprise. Outre le prolongement de la suspension des activités du parlement, des analystes prévoyaient l'annonce de nouvelles mesures par le président pour rassurer l'opinion publique ainsi que la communauté internationale.

Depuis son coup de force, le président Saïed n'a toujours pas nommé de nouveau gouvernement ni dévoilé de "feuille de route", réclamée par plusieurs partis politiques et organisations de la société civile.

"Le président s'adressera dans les prochains jours au peuple tunisien", s'est contentée d'ajouter la présidence dans son communiqué, sans autre détail.

Le 25 juillet, M. Saïed avait annoncé qu'il se chargeait du pouvoir exécutif, avec "l'aide du gouvernement" appelé à être dirigé par un nouveau chef désigné par ses soins.

Sa décision a été dénoncée comme un "coup d'Etat" par certains juristes ainsi que par ses adversaires, en particulier le parti d'inspiration islamiste Ennahda, principale force parlementaire de ce pays en proie depuis des mois à des blocages politiques.

Face à ces accusations, M. Saïed répète régulièrement agir strictement "dans le cadre de la loi" et de la Constitution adoptée en 2014.

Nombre de Tunisiens ont eux accueilli avec enthousiasme les mesures de M. Saïed: exaspérés par leur classe politique, ils attendent des actes forts contre la corruption et l'impunité dans un pays où la situation sociale, économique et sanitaire est très difficile.

Mais si le président bénéficie d'une forte popularité en Tunisie, son coup d'éclat préoccupe la communauté internationale, qui craint que le berceau des printemps arabes ne régresse vers l'autoritarisme.

Régime exceptionnel

La "purge" anticorruption enclenchée par le président depuis son coup de force de juillet suscite inquiétudes et craintes d'un recul des libertés en Tunisie.

Des anciens responsables, hommes d'affaires, magistrats et députés sont visés par des arrestations, interdictions de voyage et assignations à résidence, sur simple décision du ministère de l'Intérieur, sans justification, ont dénoncé des défenseurs de droits de l'homme.

Théoricien du droit, Kaïs Saïed se présente depuis son arrivée au pouvoir en 2019 comme l'interprète ultime de la Constitution, et s'appuie sur l'article 80 de la constitution, qui envisage des mesures exceptionnelles en cas de "péril imminent" à la sécurité nationale, pour justifier les mesures prises.

"La liberté de déplacement est un droit constitutionnel que je m'engage à garantir", a assuré la semaine dernière le président Saïed. "Mais certaines personnes devront rendre des comptes à la justice avant de pouvoir voyager", a-t-il dit.

Le régime exceptionnel instauré il y a un mois par le président tunisien a placé aussi en position délicate les partis politiques, et surtout Ennahda, déjà fragilisé.

Lundi soir, peu avant l'annonce du président tunisien, le parti d'inspiration islamiste a annoncé le remplacement de son bureau exécutif.

Le chef du parti, Rached Ghannouchi, a décidé de mettre fin aux fonctions de tous les membres et de former un nouveau bureau exécutif, "afin de répondre aux exigences de la période actuelle avec l'efficacité requise", a indiqué le parti dans un communiqué.

Le parti n'a pas encore réagi au prolongement du gel du parlement.


Le chef de la lutte antiterroriste irakienne s'entretient avec les émissaires égyptien et jordanien

M. Al-Tamimi a rencontré l'attaché militaire égyptien, le colonel Akram Sharif, et l'attaché militaire jordanien, le général de brigade Anwar Al-Bashbasha. (INA)
M. Al-Tamimi a rencontré l'attaché militaire égyptien, le colonel Akram Sharif, et l'attaché militaire jordanien, le général de brigade Anwar Al-Bashbasha. (INA)
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  • Les réunions ont porté sur le renforcement de la coopération, l'échange d'expertise et le partage des perspectives sur les questions de sécurité
  • Al-Tamimi a rencontré l'attaché militaire égyptien, le colonel Akram Sharif, et l'attaché militaire jordanien, le général de brigade Anwar Al-Bashbasha, selon un communiqué du service de lutte contre le terrorisme

DUBAI : Le chef du service irakien de lutte contre le terrorisme, le général de corps d'armée Karim Al-Tamimi, a tenu lundi des réunions séparées avec les envoyés militaires égyptien et jordanien afin de discuter des moyens de renforcer la coopération en matière de sécurité.

Al-Tamimi a rencontré l'attaché militaire égyptien, le colonel Akram Sharif, et l'attaché militaire jordanien, le général de brigade Anwar Al-Bashbasha, selon un communiqué du service de lutte contre le terrorisme.

Les réunions ont porté sur le renforcement de la coopération, l'échange d'expertise et le partage de perspectives sur les questions de sécurité entre les trois pays.


Le ministre saoudien des Affaires étrangères discute des négociations entre les États-Unis et l'Iran avec son homologue iranien

 Une photo fournie par le ministère saoudien des Affaires étrangères montre le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan (R), rencontrant le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, à Riyad, le 9 octobre 2024. (AFP)
Une photo fournie par le ministère saoudien des Affaires étrangères montre le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan (R), rencontrant le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, à Riyad, le 9 octobre 2024. (AFP)
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  • Le ministre saoudien des Affaires étrangères Faisal ben Farhane a discuté avec son homologue iranien Abbas Araghchi des derniers développements dans les pourparlers entre les Etats-Unis et l'Iran lors d'un appel téléphonique
  • Le prince Faisal a reçu lundi un appel téléphonique de M. Araghchi au cours duquel ils ont discuté du troisième cycle de négociations entre les Etats-Unis et l'Iran, qui s'est tenu samedi à Mascate, la capitale d'Oman

RIYADH : Le ministre saoudien des Affaires étrangères Faisal ben Farhane a discuté avec son homologue iranien Abbas Araghchi des derniers développements dans les pourparlers entre les Etats-Unis et l'Iran lors d'un appel téléphonique, a déclaré le ministère saoudien des Affaires étrangères le 28 avril.

Le prince Faisal a reçu lundi un appel téléphonique de M. Araghchi au cours duquel ils ont discuté du troisième cycle de négociations entre les Etats-Unis et l'Iran, qui s'est tenu samedi à Mascate, la capitale d'Oman.

Les ministres ont également discuté des liens bilatéraux et des questions d'intérêt commun, a ajouté le communiqué du ministère.


CIJ: le représentant palestinien affirme qu'Israël utilise le blocage de l'aide comme «arme de guerre»

Selon les Nations unies, environ 500.000 Palestiniens ont été déplacés depuis la fin du cessez-le-feu de deux mois. (AFP)
Selon les Nations unies, environ 500.000 Palestiniens ont été déplacés depuis la fin du cessez-le-feu de deux mois. (AFP)
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  • "Toutes les boulangeries de Gaza soutenues par les Nations unies ont été contraintes de fermer leurs portes. Neuf Palestiniens sur 10 n'ont pas accès à l'eau potable"
  • "Les locaux des Nations unies et d'autres agences internationales sont vides"

LA HAYE: Le représentant de l'Etat de Palestine a affirmé lundi à la Cour internationale de justice (CIJ) qu'Israël utilisait le blocage de l'aide humanitaire comme "arme de guerre" à Gaza.

"La faim est ici. L'aide humanitaire est en train d'être utilisée comme une arme de guerre", a déclaré devant les juges de la CIJ Ammar Hijazi, représentant de l'État de Palestine auprès des organisations internationales.

La Cour internationale de justice, située à La Haye (Pays-Bas), a ouvert une semaine d'audiences consacrées aux obligations humanitaires d'Israël envers les Palestiniens, plus de 50 jours après l'instauration d'un blocus total sur l'aide entrant dans la bande de Gaza ravagée par la guerre.

38 autres pays présenteront leurs dépositions devant un pannel de 15 juges.

Israël ne participe pas aux audiences mais son allié américain fera une déposition mercredi.

"Toutes les boulangeries de Gaza soutenues par les Nations unies ont été contraintes de fermer leurs portes. Neuf Palestiniens sur 10 n'ont pas accès à l'eau potable", a déclaré M. Hijazi.

"Les locaux des Nations unies et d'autres agences internationales sont vides", a-t-il ajouté.

Israël contrôle tous les flux d'aide internationale, vitale pour les 2,4 millions de Palestiniens de la bande de Gaza frappés par une crise humanitaire sans précédent, et les a interrompus le 2 mars dernier, quelques jours avant l'effondrement d'un fragile cessez-le-feu après 15 mois de combats incessants.

Selon les Nations unies, environ 500.000 Palestiniens ont été déplacés depuis la fin du cessez-le-feu de deux mois.

En décembre, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté à une large majorité une résolution, présentée par la Norvège, demandant à la CIJ de rendre un avis consultatif "à titre prioritaire et de toute urgence".

La résolution demande à la CIJ de clarifier ce qu'Israël est tenu de faire concernant la présence de l'ONU, de ses agences, d'organisations internationales ou d'Etats tiers pour "assurer et faciliter l'acheminement sans entrave des fournitures urgentes essentielles à la survie de la population civile palestinienne".

Les avis consultatifs de la CIJ ne sont pas juridiquement contraignants, mais celui-ci devrait accroître la pression diplomatique sur Israël.

Le chef de l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), Philippe Lazzarini, avait dénoncé vendredi "une famine provoquée par l'homme et motivée par des raisons politiques".