TEHERAN : Le président ultraconservateur iranien Ebrahim Raïssi a déclaré samedi que son gouvernement donnerait la priorité à la lutte contre la Covid-19 et à l'accélération des vaccinations avant une reprise économique, alors qu'il défendait ses choix de cabinet devant le Parlement.
Le parlement dominé par les conservateurs a commencé dans la matinée à débattre d’une formation uniquement masculine et largement conservatrice avant un vote de confiance attendu plus tard cette semaine.
« La première priorité du gouvernement est de contrôler le coronavirus, d'améliorer la situation sanitaire et de généraliser la vaccination », dit Raïssi.
« L'économie et la situation des moyens de subsistance sont la deuxième priorité », ajoute-t-il, notant que ce nouveau gouvernement est destiné à apporter « justice et progrès ».
Depuis fin juin, l'Iran a connu ce que les autorités ont appelé une « cinquième vague » d'infections à la Covid-19, la pire du pays à ce jour, qu'ils ont largement imputée au variant delta, plus contagieux.
Les infections et les décès quotidiens ont atteint des records à plusieurs reprises ce mois-ci, portant le nombre total de cas depuis le début de la pandémie à plus de 4,5 millions et les décès à plus de 100 000.
L'Iran, qui lutte contre l'épidémie de Covid-19 la plus meurtrière du Moyen-Orient, a lancé une campagne de vaccination en février, mais elle a progressé plus lentement que ne l'avaient espéré les autorités.
Étouffé par les sanctions américaines qui ont rendu difficile le transfert d'argent à l'étranger, l'Iran dit avoir eu du mal à importer des vaccins.
Raïssi a choisi Bahram Eynollahi, optométriste de 63 ans, comme ministre de la Santé.
Il a défendu son choix en le qualifiant de « personnalité qui peut rallier des forces dans la lutte contre le coronavirus ».
Eynollahi a été cité par les médias locaux comme signataire d'une lettre ouverte en janvier qui mettait en garde l'ancien président Hassan Rohani contre l'importation de vaccins fabriqués par les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France, pour cause de « complications inconnues et irréversibles ».
Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, avait interdit le même mois l'utilisation de vaccins fabriqués par les États-Unis et la Grande-Bretagne, les qualifiant de « complètement indignes de confiance ».
Plus de 16,3 millions de personnes sur les 83 millions d'habitants que compte le pays ont reçu une première dose de vaccin, mais seulement 5,4 millions ont reçu la seconde, a annoncé vendredi le ministère de la Santé.
Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com