Le Liban se plaint auprès de l'ONU des violations israéliennes de son espace aérien

Sur cette photo d'archive, un avion de combat israélien F-16 décolle pour une mission au Liban depuis une base aérienne dans le nord d'Israël. (Photo, AP)
Sur cette photo d'archive, un avion de combat israélien F-16 décolle pour une mission au Liban depuis une base aérienne dans le nord d'Israël. (Photo, AP)
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Publié le Samedi 21 août 2021

Le Liban se plaint auprès de l'ONU des violations israéliennes de son espace aérien

  • L'armée libanaise a enregistré jeudi six violations aériennes israéliennes au-dessus de Beyrouth et de sa banlieue ainsi que dans d'autres zones
  • La population libanaise s'est alarmée du bruit provoqué par le lancement des missiles, croyant qu'Israël attaquait des sites militaires du Hezbollah

BEYROUTH : Le Liban a déposé une plainte urgente auprès du Conseil de sécurité de l'ONU pour les violations par Israël de son espace aérien. Il a déclaré que les survols «violaient la souveraineté libanaise, mettaient en danger la sécurité de l'aviation civile et menaçaient directement la vie des passagers civils, libanais et étrangers».

La ministre par intérim des Affaires étrangères du gouvernement intérimaire, Zeina Akar, a révélé que les avions hostiles avaient lancé des missiles depuis l'espace aérien libanais en violation flagrante et visaient des sites en Syrie, à basse altitude.

Akar a envoyé une plainte par l'intermédiaire du représentant du Liban à l'ONU, l'ambassadrice Amal Moudallali, appelant l'ONU à empêcher Israël d'utiliser l'espace aérien libanais pour mener ses attaques contre le territoire syrien.

Stefano Del Col, chef de mission et commandant de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL), a déclaré : «Les survols du territoire libanais par des avions de chasse israéliens constituent des violations de la résolution 1701 des Nations Unies et de la souveraineté du Liban. J'appelle à nouveau l’Armée israélienne à renoncer à de telles actions, qui sapent les efforts de la FINUL pour contenir les tensions et renforcer la confiance parmi la population locale».

S'adressant à l'agence de presse nationale libanaise, Del Col a appelé toutes les parties à s'abstenir de toute action ou réaction qui pourrait aggraver la situation.

Le président libanais Michel Aoun a demandé à la Coordonnatrice spéciale des Nations Unies pour le Liban, Joanna Wronecka, «de prendre des mesures urgentes de manière à mettre fin à ces violations israéliennes et veiller à ce qu'elles ne se répètent pas».

Jeudi soir, le commandement de l'armée libanaise a enregistré six violations aériennes israéliennes au-dessus de Beyrouth et de sa banlieue ainsi que d'autres zones.

Les avions de combat israéliens qui ont survolé à basse altitude Beyrouth et sa banlieue sud pour bombarder le territoire syrien, ont semé la panique parmi la population, d'autant plus que cela s'est produit quelques heures après que le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah a mis en garde les États-Unis et Israël contre l'attaque d'un Navire iranien chargé de diesel se dirigeant vers le Liban, affirmant qu'une fois qu'il aurait pris la mer, le navire serait considéré comme faisant partie du territoire libanais.

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EN BREF

• La population libanaise s'est alarmée du bruit provoqué par le lancement des missiles, croyant qu'Israël attaquait des sites militaires du Hezbollah.

• La violation par Israël de l'espace aérien libanais a contraint deux avions commerciaux à destination de l'aéroport de Beyrouth à changer de cap.

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La population libanaise s'est alarmée du bruit provoqué par le lancement des missiles, croyant qu'Israël attaquait des sites militaires du Hezbollah.

La violation par Israël de l'espace aérien libanais a contraint deux avions commerciaux à destination de l'aéroport international de Beyrouth-Rafic Hariri à changer de cap. Le directeur général de l'aviation civile, Fadi Al-Hassan, a déclaré : « Le traffic aérien à l'aéroport de Beyrouth ne s'est pas arrêté, mais les tours de contrôle en Syrie et à Chypre ont demandé à deux avions en provenance d'Abou Dhabi et de Turquie à changer de cap à cause des bombardements, néanmoins, les deux avions ont ensuite atterri normalement à Beyrouth».

Aucune position officielle libanaise n'a encore été exprimée sur l’attitude du Hezbollah faisant entrer un navire iranien dans les eaux territoriales libanaises afin d’approvisionner les stations-service, les hôpitaux et les propriétaires de générateurs privés, en diesel.

Paul Morcos, chef de l'organisation de défense des droits de l’homme «Justicia», a averti : «Importer du carburant d'Iran sans obtenir une exemption spéciale du Trésor américain peut exposer le Liban à des sanctions américaines. Cela affecterait directement le mouvement des envois de fonds, des crédits et des expéditions à destination et en provenance du Liban. Les institutions financières internationales et les banques correspondantes internationales pourraient s'abstenir de coopérer avec le Liban afin de ne pas violer ces sanctions».

«Les sanctions américaines contre l'Iran empêchent toute transaction avec ce pays qui contribuerait à générer des revenus, notamment dans l'industrie pétrolière et le commerce des marchandises iraniennes. Les sanctions américaines sont imposées à la fois aux individus et aux entités», a-t-il éclairci.

En plus de la grave pénurie de diesel, de nombreuses stations-service dans les régions du Liban ont cessé de vendre de l'essence vendredi, car les sociétés importatrices de carburant sont en rupture de stock et la Banque centrale n'a pas encore approuvé de nouveaux crédits pour ces importateurs.

Un bidon d'essence de 20 litres se vend 500 000 LL sur le marché noir, tandis que son prix officiel est de 45 000 LL.

Pendant ce temps-là, le Parlement a tenu une session plénière vendredi dans le but de discuter d'une lettre envoyée par Aoun afin de prendre des mesures pour faire face à la décision de la Banque centrale de lever les subventions aux carburants. Des discussions houleuses ont eu lieu entre l'équipe d'Aoun, qui s'oppose à la levée des subventions, et des députés qui soutiennent la levée des subventions et la libéralisation du marché, «car toute loi utilisant la réserve obligatoire est une violation de la constitution et susceptible de recours puisqu’elle affecte la propriété privée inscrite dans la Constitution».

La session s'est terminée par une recommandation unanime "de former un nouveau gouvernement, d'accélérer la distribution des cartes de rationnement et de libérer le marché de tout monopole».

«Personne ne peut voter sur une loi pour voler l'argent des gens, c'est-à-dire les dépôts des gens à la Banque centrale», a confirmé le député du bloc parlementaire du Courant du Futur, Hadi Hobeich.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Syrie: Chareh à Alep un an après l'offensive sur la ville

Le président syrien par intérim Ahmad al-Chareh s'est rendu samedi dans la ville d'Alep, dans le nord de la Syrie, un an après l'offensive éclair menée par sa coalition islamiste qui a conduit à la chute du dirigeant Bachar al-Assad. (AFP)
Le président syrien par intérim Ahmad al-Chareh s'est rendu samedi dans la ville d'Alep, dans le nord de la Syrie, un an après l'offensive éclair menée par sa coalition islamiste qui a conduit à la chute du dirigeant Bachar al-Assad. (AFP)
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  • "Alep renaît, et avec elle, c'est toute la Syrie qui renaît", a lancé l'ancien jihadiste devant plusieurs centaines de personnes rassemblées devant la célèbre citadelle d'Alep
  • Peu après, il est apparu au sommet de la tour de l'édifice près d'un immense drapeau syrien, dans ce site emblématique gravement endommagé durant les années de guerre

ALEP: Le président syrien par intérim Ahmad al-Chareh s'est rendu samedi dans la ville d'Alep, dans le nord de la Syrie, un an après l'offensive éclair menée par sa coalition islamiste qui a conduit à la chute du dirigeant Bachar al-Assad.

Il y a un an jour pour jour, cette coalition partie d'Idleb, plus au nord, arrivait aux portes de la deuxième ville de Syrie dont elle prendra le contrôle deux jours plus tard. Le 8 décembre, elle s'emparait de la capitale Damas.

"Alep renaît, et avec elle, c'est toute la Syrie qui renaît", a lancé l'ancien jihadiste devant plusieurs centaines de personnes rassemblées devant la célèbre citadelle d'Alep.

Peu après, il est apparu au sommet de la tour de l'édifice près d'un immense drapeau syrien, dans ce site emblématique gravement endommagé durant les années de guerre.

Alep avait été l'un des premiers foyers de manifestations contre le pouvoir d'Assad en 2011, qui avaient dégénéré en guerre civile.

Pendant quatre ans, la ville est restée divisée entre un secteur loyaliste à l'ouest, où vivait la majorité de la population, et les rebelles dans une zone à l'est.

Avec l'appui de l'allié russe, les forces gouvernementales syriennes avaient repris le contrôle total de la ville fin 2016, avant que la coalition islamiste menée par M. Chareh ne s'en empare huit ans plus tard.

L'offensive de la coalition, lancée le 27 novembre 2024, a mis fin à plus d'un demi-siècle de domination du clan Assad.


Le pape appelle les Libanais à «rester» dans leur pays

Le pape américain a salué la "résilience" d'un "peuple qui ne succombe pas, mais qui sait toujours renaître avec courage face aux épreuves". (AFP)
Le pape américain a salué la "résilience" d'un "peuple qui ne succombe pas, mais qui sait toujours renaître avec courage face aux épreuves". (AFP)
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  • Arrivé de Turquie dans le cadre de son premier déplacement international, Léon XIV est venu porteur d'un message de paix au Liban, qui craint le retour d'un conflit ouvert avec Israël
  • Dans un discours au palais présidentiel peu après son arrivée, il a insisté sur la situation intérieure et la nécessité d’œuvrer pour la "paix" - un mot répété 27 fois - sans évoquer les tensions régionales ni les récents bombardements israéliens

BEYROUTH: Le pape Léon XIV a exhorté dimanche les Libanais à "rester" dans leur pays, où l'effondrement économique a aggravé l'émigration massive, et appelé à la "réconciliation" pour surmonter les profonds clivages politiques et communautaires au Liban.

Arrivé de Turquie dans le cadre de son premier déplacement international, Léon XIV est venu porteur d'un message de paix au Liban, qui craint le retour d'un conflit ouvert avec Israël.

Dans un discours au palais présidentiel peu après son arrivée, il a insisté sur la situation intérieure et la nécessité d’œuvrer pour la "paix" - un mot répété 27 fois - sans évoquer les tensions régionales ni les récents bombardements israéliens.

Léon XIV a également souligné le besoin "d’autorités et d’institutions qui reconnaissent que le bien commun est supérieur à celui d’une partie", et appelé la classe dirigeante à "se mettre au service du peuple avec engagement et dévouement".

La crise économique inédite qui a éclaté à l'automne 2019 et ruiné les Libanais a été imputée en grande partie à la négligence de la classe politique, régulièrement accusée de clientélisme communautaire et de corruption.

Evoquant "une hémorragie de jeunes et de familles" quittant le pays, il a reconnu qu'"il arrive parfois qu'il soit plus facile de fuir ou, tout simplement, plus pratique d'aller ailleurs". "Il faut vraiment du courage et de la clairvoyance pour rester ou revenir dans son pays", a-t-il déclaré.

L'effondrement économique depuis 2019 a accentué l'émigration massive depuis le pays, notamment des jeunes parmi lesquels un grand nombre de chrétiens.

En l'absence de chiffres officiels, un centre de recherche indépendant, al-Doualiya, estime que 800.000 Libanais ont émigré entre 2012 et 2024. La population actuelle est estimée à 5,8 millions d'habitants, dont plus d'un million de réfugiés syriens.

"Résilience" 

Dans son discours devant les responsables, la société civile et le corps diplomatique, accueilli par des applaudissements, le pape américain a appelé le Liban à "emprunter la voie difficile de la réconciliation" pour refermer les "blessures personnelles et collectives".

"Si elles ne sont pas soignées, si l'on ne travaille pas à une guérison de la mémoire, à un rapprochement entre ceux qui ont subi des torts et des injustices, il sera difficile d'avancer vers la paix", a-t-il mis en garde.

Le pays a connu une longue guerre civile (1975-1990) au sortir de laquelle aucun travail de mémoire ni de véritable réconciliation n'a été fait.

La dernière guerre avec Israël a approfondi les clivages, le Hezbollah chiite ayant ouvert le front contre Israël en octobre 2023 pour soutenir le Hamas palestinien, soulevant l'opposition d'une grande partie des autres communautés, dont les chrétiens.

Le pape américain a salué la "résilience" d'un "peuple qui ne succombe pas, mais qui sait toujours renaître avec courage face aux épreuves".

"Vous avez beaucoup souffert des conséquences d’une économie qui tue, de l'instabilité mondiale qui a également, au Levant, des répercussions dévastatrices de la radicalisation des identités et des conflits, mais vous avez toujours voulu et su recommencer", a lancé le chef de l'Eglise catholique.

Pour sa part, le président libanais Joseph Aoun, seul chef d'Etat chrétien du monde arabe, a assuré dans son discours que "la sauvegarde du Liban, unique modèle de coexistence" entre chrétiens et musulmans, "est un devoir pour l’humanité".

"Car si ce modèle venait à disparaître, nul autre lieu ne pourrait le remplacer", a-t-il ajouté.

"Dites au monde entier que nous ne mourrons pas, nous ne partirons pas, nous ne désespérerons pas et nous ne nous rendrons pas (...) Nous demeurons l’unique espace de rencontre, dans notre région - et si j’ose dire dans le monde entier", a encore dit le président libanais.

 


L’Arabie saoudite fournit plus de 142 milliards de dollars d’aide à 173 pays

Al-Rabeeah a déclaré que le Royaume avait mené à bien 8 406 projets humanitaires, d'aide, de développement et caritatifs d'une valeur totale de plus de 142 milliards de dollars dans 173 pays. (Fourni)
Al-Rabeeah a déclaré que le Royaume avait mené à bien 8 406 projets humanitaires, d'aide, de développement et caritatifs d'une valeur totale de plus de 142 milliards de dollars dans 173 pays. (Fourni)
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  • Al-Rabeeah a ajouté que, sous la direction du roi Salmane et du prince héritier Mohammed ben Salmane, les efforts humanitaires du Royaume s’étaient considérablement intensifiés

LONDRES : Le Dr Abdullah Al-Rabeeah, directeur général de KSrelief, a souligné le rôle de premier plan joué par l'Arabie saoudite dans l'action humanitaire mondiale.

Lors d’une conférence sur l’humanité en médecine au Zayed Centre for Research into Rare Disease in Children, au Great Ormond Street Hospital de Londres, Al-Rabeeah a indiqué que le Royaume avait réalisé 8 406 projets humanitaires, de secours, de développement et caritatifs, pour une valeur de plus de 142 milliards de dollars dans 173 pays.

Cela le classe au premier rang du monde arabe et en fait l’un des principaux donateurs au niveau international.

Al-Rabeeah a ajouté que, sous la direction du roi Salmane et du prince héritier Mohammed ben Salmane, les efforts humanitaires du Royaume s’étaient fortement développés.

Depuis sa création en 2015, KSrelief a à lui seul mis en œuvre 3 881 projets d’une valeur de plus de 8,25 milliards de dollars dans 109 pays, couvrant des secteurs clés tels que la santé, la sécurité alimentaire, l’éducation et l’eau.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com