Nouveau drame au Liban: au moins 28 morts dans l'explosion d'un réservoir d'essence

Des secouristes et des membres de l'armée libanaise sur les lieux de l'explosion d'un camion-citerne à Tleil dans le Akkar au Liban-Nord, le 15 août 2021. Photo Reuters
Des secouristes et des membres de l'armée libanaise sur les lieux de l'explosion d'un camion-citerne à Tleil dans le Akkar au Liban-Nord, le 15 août 2021. Photo Reuters
Des secouristes et des membres de l'armée libanaise sur les lieux de l'explosion d'un camion-citerne à Tleil dans le Akkar au Liban-Nord, le 15 août 2021. Photo Reuters
Des secouristes et des membres de l'armée libanaise sur les lieux de l'explosion d'un camion-citerne à Tleil dans le Akkar au Liban-Nord, le 15 août 2021. Photo Reuters
Des secouristes transportant un blessé vers un hôpital de Tripoli au Liban-Nord, le 15 août 2021. Photo Reuters
Des secouristes transportant un blessé vers un hôpital de Tripoli au Liban-Nord, le 15 août 2021. Photo Reuters
Un homme blessé durant une explosion à Tleil au Liban-Nord, ici dans un hôpital à Tripoli, le 15 août 2021. Reuters
Un homme blessé durant une explosion à Tleil au Liban-Nord, ici dans un hôpital à Tripoli, le 15 août 2021. Reuters
Capture d'écran vidéo Twitter. (Crédit @HayelKhazaal)
Capture d'écran vidéo Twitter. (Crédit @HayelKhazaal)
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Publié le Dimanche 15 août 2021

Nouveau drame au Liban: au moins 28 morts dans l'explosion d'un réservoir d'essence

  • «Nos équipes ont évacué 20 cadavres et plus de 7 blessés depuis le lieu de l'explosion d'un camion-citerne à Akkar vers les hôpitaux de la région», a tweeté la Croix-Rouge, précisant que 79 personnes avaient été blessées
  • L'explosion ravive le souvenir de celle du port de Beyrouth le 4 août 2020, qui avait fait plus de 200 morts, ravagé une partie de la capitale et entraîné la démission du gouvernement, toujours pas remplacé un an après

TRIPOLI, LIBAN : Au moins 28 personnes ont été tuées et des dizaines blessées par l'explosion dans la nuit de samedi à dimanche d'un réservoir d'essence dans le nord du Liban, nouveau drame dans un pays en plein effondrement qui souffre d'innombrables pénuries, notamment de carburants.


L'explosion ravive le souvenir de celle du port de Beyrouth le 4 août 2020, qui avait fait plus de 200 morts, ravagé une partie de la capitale et entraîné la démission du gouvernement, toujours pas remplacé un an après.


L'armée a indiqué dans un communiqué que l'explosion du réservoir d'essence avait eu lieu peu avant 02H00 locales (23H00 GMT) dans la région du Akkar, dans l'extrême nord du pays.


Le réservoir avait été auparavant "confisqué" par l'armée pour que son contenu soit distribué aux citoyens, selon le communiqué.


L'armée s'était déployée samedi dans des stations-service pour y stopper le stockage de carburant à des fins spéculatives, après la récente annonce par la Banque centrale d'une levée des subventions sur les carburants. 


Selon le ministère de la Santé, l'explosion a fait 28 morts et 80 blessés. Deux soldats ont péri tandis que 11 autres sont dans un état critique et quatre sont portés disparus, a indiqué l'armée dans un communiqué.    


Plusieurs militaires parmi les victimes n'étaient pas en service mais tentaient de se ravitailler en essence au réservoir au moment de l'explosion, ont indiqué des blessés à l'AFP.

Tests ADN

L'explosion aurait eu lieu, selon l'Agence nationale d'information (ANI), après des bagarres entre des habitants qui cherchaient à se procurer de l'essence.


Le président libanais Michel Aoun a réclamé l'ouverture d'une enquête et le gouvernement a décrété lundi journée de deuil national. 


A l'hôpital Al-Salam à Tripoli, grande ville du Nord, les salles d'urgence se sont remplies dès le petit matin de blessés et de proches de victimes, certains à la recherche d'une personne disparue. 


"Ne nous quitte pas !", criait une mère à côté de son fils au corps entièrement brûlé, tandis qu'un homme pleurait à chaudes larmes, priant Dieu de sauver son enfant.


Au moins sept corps et des dizaines de personnes brûlées ont été transférés dans un hôpital du Akkar, a indiqué un employé de cet établissement, Yassine Metlej.


Mais "les cadavres sont tellement carbonisés qu'on ne peut pas les identifier", a-t-il dit à l'AFP. "Certains n'ont plus de visage, d'autres plus de bras".


L'hôpital a dû refuser la plupart des blessés car il n'est pas équipé pour soigner les grands brûlés, a-t-il ajouté. 


Le ministre sortant de la Santé Hamad a dit être en contact avec notamment la Turquie, le Koweït et la Jordanie pour y transférer les brûlés graves.


"Il y a beaucoup (...) de corps que nous n'avons pas pu identifier", a confirmé une source sécuritaire à l'AFP, indiquant que des tests ADN avaient débuté.

«Le temps du jugement»

Dans plusieurs hôpitaux, des correspondants de l'AFP ont vu des dépouilles enveloppées dans des linceuls blancs. Une personne grièvement blessée a été transportée en hélicoptère vers un hôpital à Beyrouth, a constaté un photographe de l'AFP. 


Le Liban, qui connaît des pénuries en tous genre, notamment en carburants, est en plein effondrement économique depuis fin 2019. La livre libanaise a perdu plus de 90% de sa valeur face au dollar. 


La chute est accélérée par une crise politique sans fin: le pays est sans gouvernement depuis l'été dernier. La classe politique, prisonnière d'intérêts personnels et clientélistes, échoue à former un gouvernement afin de lancer des réformes indispensables au déblocage d'aides financières internationales cruciales, de plusieurs milliards de dollars.


En attendant, des hôpitaux, pharmacies, boutiques, restaurants et centres commerciaux ont dû fermer leurs portes, faute de diesel pour alimenter les générateurs privés, tandis que les pannes de courant culminent à plus de 22 heures par jour.


Samedi, l'hôpital de l'Université américaine de Beyrouth, un des principaux hôpitaux privés du pays, a prévenu qu'il serait contraint de cesser ses activités dans les 48 heures s'il n'obtenait pas de carburant. 


Et sur le terrain, la colère contre la classe dirigeante ne cesse de monter. 


"Après ce qui s'est passé, le temps du jugement va arriver", promet le proche d'une victime à Akkar sous le couvert de l'anonymat.  


Excédés, des habitants du Akkar ont incendié dimanche une maison qui appartiendrait au propriétaire du terrain où a eu lieu l'explosion, selon l'ANI.


Dans un communiqué, l'armée a indiqué avoir arrêté à Tripoli ce propriétaire. 


A Beyrouth, des habitants sont entrés de force dans l'appartement d'un député --qui était absent-- et l'ont vandalisé, selon l'ANI. D'autres ont manifesté devant le domicile du Premier ministre désigné, Nagib Mikati.


Manipulation médiatique et instrumentalisation de Forbes France au service de la propagande royale du Maroc

Le bâtiment des galeries du magazine Forbes. 62, 5th avenue, Manhattan, New York, NYC, USA. (Photo par : -/VW Pics/Universal Images Group via Getty Images)
Le bâtiment des galeries du magazine Forbes. 62, 5th avenue, Manhattan, New York, NYC, USA. (Photo par : -/VW Pics/Universal Images Group via Getty Images)
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  • Les chiffres sont accablants : sur 49 articles publiés par Forbes France sur le Maroc, près de la moitié sont des contenus payants étiquetés « Brandvoice », financés directement ou indirectement par des proches du régime marocain.
  • Dominique Busso, le PDG de l’édition française, ne cache pas que ces transactions douteuses sont monnaie courante.

RIYAD : L’enquête explosive menée par Marianne, complétée par les révélations incisives d’Africa Intelligence, lève le voile sur un système d’influence sophistiqué dans lequel le Maroc, sous couvert de soft power, orchestre une propagande méthodique via des relais médiatiques internationaux.

Forbes France, autrefois symbole d’excellence journalistique, apparaît aujourd’hui comme un instrument docile entre les mains des autorités marocaines.

Les chiffres sont accablants : sur 49 articles publiés par Forbes France sur le Maroc, près de la moitié sont des contenus payants étiquetés « Brandvoice », financés directement ou indirectement par des proches du régime de Mohammed VI.

Ces textes déguisés en journalisme peignent un portrait idyllique du royaume, occultant sciemment la répression des libertés individuelles, les inégalités criantes et les réalités économiques sombres du pays. Il s'agit d'une véritable mascarade qui sape l’intégrité journalistique et trompe délibérément les lecteurs.

Forbes France : un média au service de la propagande royale

Plus qu’un simple complice passif, le magazine semble s’être vendu au plus offrant, troquant son indépendance contre des millions d’euros provenant des cercles de pouvoir marocains.

Dominique Busso, le PDG de l’édition française, ne cache pas que ces transactions douteuses sont monnaie courante. Pire, selon des sources internes, le Maroc achète régulièrement des articles pour redorer l’image de son régime monarchique, tout en évitant toute transparence sur les financements réels.

Abdelmalek Alaoui, présenté comme un analyste ou un économiste, mais qui n'est en réalité qu'un agent de la Direction générale des études et de la documentation (DGED), est identifié comme un rouage clé de cette machinerie propagandiste.

Des courriels internes obtenus par Marianne montrent comment Alaoui et d’autres agents influencent directement la ligne éditoriale de ces articles en faveur de la monarchie marocaine. Forbes France ne serait rien d’autre qu’un outil au service de cette désinformation orchestrée depuis Rabat.

Un documentaire sous influence : glorification du règne de Mohammed VI

Les tentacules de cette stratégie de manipulation s’étendent bien au-delà de la presse écrite. Africa Intelligence révèle qu’un documentaire diffusé sur Public Sénat à l’approche d’une visite officielle d’Emmanuel Macron au Maroc a été conçu comme une véritable opération de communication. 

Réalisé par des proches de l’élite politique marocaine et française, ce film, présenté comme un travail journalistique, n’est rien d’autre qu’une glorification du roi Mohammed VI.

Tout en vantant les prétendus succès du roi, notamment en matière de condition féminine et de développement économique, le documentaire escamote les critiques concernant les inégalités sociales et la répression des libertés. Il s'agit là d'une manipulation éhontée, à peine voilée, où les consignes éditoriales semblent avoir été dictées par Rabat pour protéger l’image royale.

Le Maroc : un État stratège du mensonge médiatique

Ce qui se dévoile ici est bien plus qu’un simple scandale médiatique. Il s’agit d’une stratégie délibérée et agressive de soft power, dans laquelle le Maroc utilise des moyens financiers considérables pour infiltrer et manipuler les récits médiatiques internationaux.

En contrôlant la narration sur des plateformes influentes telles que Forbes France, le royaume impose une version réécrite et aseptisée de la réalité, tout en muselant les voix dissidentes.

Ces pratiques immorales révèlent la complicité choquante de médias qui, en échange d'avantages financiers, renoncent à leur devoir d'informer honnêtement. Ce brouillage systématique de la frontière entre journalisme et propagande constitue une attaque directe contre l’intégrité de l’information.

Un appel urgent à l’éthique journalistique

Les révélations de Marianne et d’Africa Intelligence mettent en lumière le manque de diligence de la part d'acteurs tels que Forbes France.

Il est désormais impératif de mener une enquête indépendante sur ces pratiques. En effet, tant que des médias accepteront de se vendre au plus offrant, les citoyens continueront à être trompés par des récits soigneusement fabriqués pour servir des intérêts politiques. 

L’intégrité de la presse n’est pas à vendre, il est temps de le rappeler.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).