PARIS : Le président d'Engie a annoncé lundi qu'il étudierait attentivement un « nouveau projet » de Suez si le spécialiste de la gestion de l'eau et des déchets, dont Veolia veut acheter à Engie les 29,9% qu'il possède, parvenait à lui présenter rapidement « une offre alternative ».
« Comme je l'ai dit à Bertrand Camus (le patron de Suez, ndlr), si l'équipe de Suez souhaite, veut, désire développer un nouveau projet, nous le regarderons avec la même attention », a déclaré Jean-Pierre Clamadieu, le président du Conseil d'administration d'Engie, sur Franceinfo.
Veolia souhaite racheter son concurrent historique Suez, en commençant par la reprise de l'essentiel des parts détenues par Engie, qui a reçu une offre à 2,9 milliards d'euros valable jusqu'au 30 septembre. Si ce rachat se concrétisait, Veolia prévoit de lancer ensuite une OPA sur le reste des actions.
« S'il apparaît nécessaire d'apporter une extension, nous le demanderons à Veolia mais il faut que nos amis de Suez ne perdent pas de temps et qu'il se mettent au travail pour nous présenter une offre alternative si elle est possible », a ajouté M. Clamadieu.
Le patron du géant de l'énergie estime toutefois que l'offre de Veolia « a une réelle logique, des points forts et des questions qu'il faut regarder avec attention » même s'il a également « l'impression » que l'offre proposée est « un petit peu sous-estimée ».
Si une vente se concrétise, Engie a ensuite l'intention avec ces nouvelles ressources financières « d'investir plus dans les renouvelables » pour se rapprocher des « meilleurs acteurs mondiaux » que sont Enel ou Iberdrola, et également dans « les infrastructures urbaines, les réseaux de chaleur, de froid, les réseaux de charge de véhicules électriques ».
Les relations actionnariales entre Suez et Engie font l'objet de spéculations récurrentes, souvent pour prêter à Engie la volonté de reprendre le contrôle de son ancienne filiale, ou alors de s'en désengager totalement.
Engie n'a plus le contrôle du spécialiste de la gestion de l'eau et des déchets depuis juillet 2013 avec la rupture du pacte d'actionnaires de l'entreprise.