Veolia à la conquête de Suez pour créer un géant de l'environnement

Un transporteur de déchets du géant Véolia conduit à travers un dock de containers (Photo, Tolga AKMEN/AFP).
Un transporteur de déchets du géant Véolia conduit à travers un dock de containers (Photo, Tolga AKMEN/AFP).
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Publié le Lundi 31 août 2020

Veolia à la conquête de Suez pour créer un géant de l'environnement

  • « Cette opportunité historique permettra de construire le super champion mondial français de la transformation écologique », a commenté Antoine Frérot, le PDG de Veolia
  • « Sur un marché mondial, la taille est capitale pour financer toutes les solutions encore à imaginer » dit-il, et il faut « rassembler nos forces, plutôt que les disperser »

PARIS : Le géant du traitement de l'eau et des déchets Veolia ambitionne de constituer un « super champion mondial » en intégrant son concurrent Suez. Il a pour cela remis dimanche à Engie, grand actionnaire de Suez, une offre ferme à 2,9 milliards d'euros, portant sur l'essentiel de sa participation.

Selon son communiqué, l'offre concerne 29,9% de Suez, dont Engie détient au total 32%. Si cette transaction aboutit, Veolia a l'intention de déposer par la suite une offre publique d'achat pour le reste des actions. Le rachat de l'ensemble est estimé à quelque 10 milliards, auxquels s'ajoute la dette de Suez.

« Cette opportunité historique permettra de construire le super champion mondial français de la transformation écologique », a commenté Antoine Frérot, le PDG de Veolia.

Suez, qui avait présenté en octobre un plan stratégique visant à détrôner son rival de sa place de numéro un, a pris « acte », dans un communiqué séparé. « La démarche de Veolia n'a pas été sollicitée et n'a fait l'objet d'aucune discussion avec Suez », qui réunira son conseil d'administration « dans les plus brefs délais afin d’étudier l'opération et ses impacts envisagés, sous le prisme de l'intérêt de la société, de ses actionnaires, ses salariés et l'ensemble de ses parties prenantes », a-t-il ajouté.

Engie a pour sa part fait savoir dimanche soir qu'il allait « étudier la proposition dans les prochaines semaines » et « privilégiera la solution la plus attractive pour ses actionnaires, dans le respect des parties prenantes et après prise en considération de la qualité du projet industriel », selon son communiqué.

Le géant de l'énergie avait annoncé en juillet sa volonté de recentrer son activité, en cédant des actifs jugés non stratégiques et des participations minoritaires. « Concernant Suez, je dirais que tout est ouvert », avait déclaré alors le président du conseil d'administration, Jean-Pierre Clamadieu.

Pour le PDG de Veolia, « la déclaration d'Engie crée l'occasion », mais « ce projet a la force de l'évidence » et va dans « le sens de l'histoire ».

« Nous créons le groupe pour le monde d'après », a-t-il assuré dimanche dans un échange avec la presse, évoquant « le besoin de solutions pour la transformation écologique » partout dans le monde.

« Rassembler les forces »

La réunion de Veolia, déjà numéro un mondial du secteur, et Suez, numéro deux, faisait l'objet de spéculations régulières. Les deux groupes affichaient l'an dernier un chiffre d'affaires cumulé de quelque 45 milliards d'euros, dans un domaine de plus en plus concurrentiel à l'international, marqué notamment par la montée en puissance de groupes régionaux.

Le secteur reste très émietté, et la nouvelle entité représenterait encore moins de 5% de parts de marché au niveau mondial, souligne M. Frérot.

Mais « la concentration a commencé », prévient-il, relevant l'intérêt croissant de fonds d'investissement pour le secteur, ou la montée d'acteurs venus de Chine.

« Sur un marché mondial, la taille est capitale pour financer les installations, et aussi financer toutes les solutions encore à imaginer, y compris les innovations de rupture comme la capture du carbone, ou le recyclage de matières pas encore recyclables », a argué le dirigeant, pour qui il faut « rassembler nos forces, plutôt que les disperser ».

Si les deux parties tombent d'accord, la transaction devra cependant obtenir l'aval des autorités de la concurrence.

M. Frérot évoque des « problèmes de concurrence importants » surtout en France, mais à l'étranger rarement et une « complémentarité forte ».

Veolia indique avoir déjà identifié un acquéreur pour les activités de Suez Eau France, en la personne de Meridiam, entreprise française de gestion d’infrastructures, qui s’est engagée à cette acquisition, pour un montant non divulgué.

Selon M. Frérot, une réunion des deux groupes n'aurait aucun impact négatif sur l'emploi en France, y compris pour l'eau côté Meridiam.

« Ce projet s'inscrit dans une approche amicale, tant nous partageons avec Suez les mêmes métiers, la même culture et les mêmes valeurs », a-t-il assuré.

L'ensemble de l'opération serait financé « par les moyens habituels » selon M. Frérot : « nos ressources financières, et nous solliciterions le marché pour une augmentation de capital à définir encore ».

Concernant d'éventuels contacts avec Engie, « nous avons juste répondu à cette sollicitation indirecte (exprimée en juillet, ndlr). Nous en sommes là, pas plus, pas moins », a dit M. Frérot.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com