Dans la Loire, la "ren'essence" d'une station-service de la Nationale 7

Une station-service réhabilitée dans la Loire-Atlantique, le 13 août 2021. AFP
Une station-service réhabilitée dans la Loire-Atlantique, le 13 août 2021. AFP
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Publié le Samedi 14 août 2021

Dans la Loire, la "ren'essence" d'une station-service de la Nationale 7

  • À l'entrée du Coteau, au sud de Roanne, une longue ligne droite bordée de platanes suit la voie ferrée. Des milliers d'automobilistes l'empruntaient dans le passé, direction la mer
  • La N7 a été déplacée depuis pour contourner l'agglomération. Et les stations ont disparu alentour, remplacées par les pompes à essence des supermarchés. Au Coteau, c'était sans compter une bande de papys déterminés à en faire ressurgir une du passé

LE COTEAU, FRANCE : Ouverte en 1957, quand Trenet chantait la Nationale 7, fermée en 1981, elle avait disparu derrière la végétation. Dans la Loire, des amoureux du patrimoine routier ont exhumé une ancienne station-service pour en faire un lieu d'animations.

À l'entrée du Coteau, au sud de Roanne, une longue ligne droite bordée de platanes suit la voie ferrée. Des milliers d'automobilistes l'empruntaient dans le passé, direction la mer.

"Pour aller sur la Côte d'Azur depuis Paris, il fallait trois jours, ça faisait partie des vacances", raconte Jean-Michel Buchet, président de l'association Car et bus et compagnie, qui mène le projet.

La N7 a été déplacée depuis pour contourner l'agglomération. Et les stations-service ont disparu alentour, remplacées par les pompes à essence des supermarchés. Au Coteau, c'était sans compter une bande de papys déterminés à en faire ressurgir une du passé.

Fermé il y a 40 ans par son dernier exploitant, le bâtiment de béton, squatté, tagué, devenu une quasi-décharge, avait cependant gardé son squelette intact, enfoui sous les arbres et les buissons.

"Quand on passait devant, on ne voyait plus que la flèche", raconte M. Buchet. Un élément typique de l'architecture de l'époque, sur lequel on distingue encore le nom d'une ancienne marque de carburant, Ozo.

«À l'identique»

Depuis le 8 juillet, les membres de l'association déblaient, cisaillent, tronçonnent. Les acacias avaient prospéré, même sur le toit. Et des mètres cubes de "saloperies" s'étaient accumulés dans les lieux au fil du temps.

Jean-Paul Kossmann, 69 ans, se souvient de la station en activité vers 1972 : il s'y arrêtait pour faire le plein de sa Renault 16 blanche, "modèle TL".

"On va la refaire telle qu'elle était, à l'identique", assure-t-il en montrant une arrivée d'électricité d'un autre âge, avec des isolateurs en verre qu'il compte conserver.

Retraités pour la plupart, les bénévoles ont l'air de bien s'amuser. Anciens du BTP, de l'exploitation forestière ou de la maçonnerie, ils ont le coup de main pour manier la brouette, la pelle mécanique ou le broyeur à végétaux.

Le patron d'un magasin de bricolage leur a proposé des matériaux. Des particuliers leur ont offert d'anciennes pompes à essence. Et l'ONG Urgences Patrimoine, séduite par ce projet "populaire", va leur fournir de la peinture pour ravaler la façade.

"Ce n'est pas une église romane, ni un château Renaissance, mais c'est une histoire humaine et c'est évidemment un élément de patrimoine car cela touche à l'affect de toute une génération", estime sa présidente, Alexandra Sobczak-Romanski.

La Fondation du Patrimoine regarde aussi le projet d'un bon œil.

Nostalgie

"On a tous connu ici les 30 Glorieuses, une belle époque, et on a l'âge de la nostalgie", confirme M. Kossmann.

Ce projet de "Ren'essence", qui vise à faire de l'endroit d'ici 2023 le siège de l'association, un lieu de rencontres et d'expositions ainsi qu'une halte pique-nique, a vite fait parler de lui sur les réseaux sociaux - la page Facebook est suivie par près de 3.000 personnes.

"Vous pouvez pas imaginer le nombre de gens qui s'arrêtent pour faire des photos, ça vient de partout. Hier, un couple de Nancy a fait le crochet exprès", indique M. Buchet.

Pour Philippe Perron, vice-président de l'agglomération de Roanne, "il se développe une forme de tourisme autour de la N7". Dans l'Allier voisin, à Lapallisse, les bouchons mythiques d'autrefois donnent lieu à une reconstitution en voitures d'époque, tous les deux ans depuis que la route a été déviée en 2006.

L'engouement pour la vieille nationale pousse aussi des touristes à emprunter les "délaissés", ses tronçons abandonnés, comme celui du Coteau.

En juillet, une visiteuse a été particulièrement émue en revenant sur les lieux, pour y avoir grandi. "On est parti en 1965, on a vécu de belles années ici", témoigne Pascale Buson, dont les parents ont tenu la station-service en habitant le petit logement attenant.

"Un jour que je passais devant, j'ai vu des engins, j'ai cru qu'ils allaient la démolir, j'en étais malade", confie la désormais marraine du projet. 


«Effroi» du Festival de Cannes après la mort d'une photojournaliste palestinienne

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.  "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film. "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
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  • La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi
  • Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025

PARIS: Le Festival de Cannes a exprimé mercredi "son effroi et sa profonde tristesse" après la mort d'une photojournaliste palestinienne, protagoniste d'un film qui doit être présenté cette année sur la Croisette et de plusieurs membres de sa famille, tués par un missile à Gaza.

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.

"Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP.

Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025. (Elle) est l'une des trop nombreuses victimes de la violence qui embrase la région depuis des mois".

"Le Festival de Cannes souhaite exprimer son effroi et sa profonde tristesse face à cette tragédie qui a ému et choqué le monde entier. Si un film est bien peu de chose face à un tel drame, (sa projection à l'Acid à Cannes le 15 mai) sera, en plus du message du film lui-même, une manière d'honorer la mémoire (de la jeune femme), victime comme tant d'autres de la guerre", a-t-il ajouté.

La réalisatrice Sepideh Farsi a rendu hommage jeudi dernier à la jeune femme, qui lui racontait, par appels vidéo, la vie à Gaza. "Je demande justice pour Fatem (ou Fatima, NDLR) et tous les Palestiniens innocents qui ont péri", a-t-elle écrit.

Reporters sans Frontières avait dénoncé sa mort, regrettant que son nom "s'ajoute aux près de 200 journalistes tués en 18 mois".

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, laquelle a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 sont mortes, selon l'armée israélienne.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, 51.266 Palestiniens ont été tués à Gaza depuis le début de la guerre.


La danse des dauphins, vedette des îles Farasan

L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
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  • L'observation de 5 espèces de dauphins met en évidence la biodiversité
  • Il est vital de coexister avec la vie marine, déclare un pêcheur local

RIYADH : L'observation de plus de cinq espèces de dauphins a renforcé la réputation des îles Farasan en tant que lieu de visite incontournable pour les amateurs de nature et d'animaux sauvages, a récemment rapporté l'agence de presse saoudienne.

Parmi les espèces observées, les grands dauphins et les dauphins à long bec volent la vedette. Les dauphins à long bec, connus pour leur nature enjouée, s'approchent souvent des croisières de loisir, ravissant les gens par leur charme.

Le pêcheur saoudien Mohammed Fursani, qui navigue dans ces eaux depuis longtemps, y voit un lien plus profond.


Le pianiste Igor Levit va donner un concert de plus de 16 heures à Londres

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
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  • Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance"
  • "Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée

LONDRES: Le pianiste Igor Levit va donner jeudi et vendredi à Londres un concert unique, prévu pour durer plus de 16 heures, en jouant en solo "Vexations" d'Erik Satie, sous la direction de l'artiste Marina Abramovic, connue pour ses performances radicales.

Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance".

"Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée. Elle se traduit ainsi par une performance durant entre 16 et 20 heures. Habituellement, plusieurs pianistes se succèdent pour jouer ce morceau sans interruption.

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19.

C'est la première fois qu'il va jouer ce morceau en intégralité en public.

Le public va être "témoin (d'un moment) de silence, d'endurance, d'immobilité et de contemplation, où le temps cesse d'exister", a commenté Marina Abramovic, artiste serbe de 78 ans. "Igor interprète +Vexations+ avec des répétitions infinies, mais une variation constante", a-t-elle ajouté.

Le rôle de Marina Abramovic, connue pour ses performances qui poussent les spectateurs dans leurs retranchements, est de "préparer le public à cette expérience unique".

Erik Satie avait lui écrit à propos du morceau à l'adresse des pianistes: "Pour jouer 840 fois de suite ce motif, il sera bon de se préparer au préalable, et dans le plus grand silence, par des immobilités sérieuses".

Dans une interview au quotidien britannique The Guardian, Igor Levit a encouragé son public à "se laisser aller". "C'est juste un espace vide, alors plongez dedans", a-t-il dit.

Les spectateurs pourront assister au concert soit pour une heure soit dans sa totalité. Il commencera jeudi à 10H00 (09H00 GMT).