PARIS : Si la programmation chrétienne de C8 fait débat pour le 15 août, la diffusion d'émissions religieuses est un fait ancien en France, où les chaînes publiques ont des obligations en la matière.
Plus vieille émission de France, "Le jour du Seigneur" a vu le jour le 24 décembre 1948 dans la cathédrale de Notre-Dame-de-Paris, où une messe était pour la première fois au monde retransmise en direct. L'émission s'est pérennisée dès 1949 tous les dimanches matins.
Côté audiences, l'émission s'est distinguée durant la crise sanitaire, en l'absence de messe dans les églises. Ses audiences ont triplé durant le premier confinement, réunissant jusqu'à 2,3 millions de téléspectateurs lors de la messe de Pâques en avril 2020, contre 510.000 en moyenne sur la saison 2019-2020.
Au fil des décennies, l'émission a été rejointe par d'autres programmes cultuels : "Présence protestante" (1955), "La source de vie" (1962) pour le judaïsme, devenue depuis "A l'origine", "Orthodoxie", "Chrétiens orientaux" (1965), "Islam" (1983), "Sagesses bouddhistes" (1997).
Tous sont actuellement regroupés au sein de l'émission "Les chemins de la foi" diffusée le dimanche matin sur France 2, comme prévu par la loi du 30 septembre 1986.
Le groupe audiovisuel public France Télévisions a la charge de diffuser des "émissions à caractère religieux consacrées aux principaux cultes pratiqués en France" et de les réaliser "sous la responsabilité des représentants de ces cultes".
Les autres chaînes ne sont pas soumises à de telles obligations et ne sont pas non plus tenues de demander une autorisation spécifique pour diffuser un programme à caractère religieux, explique à l'AFP le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA).
Ainsi, la chaîne TMC, dans le giron du groupe TF1, propriété de la famille Bouygues, diffuse traditionnellement la messe de minuit célébrée au Vatican.
En revanche, toutes les chaînes doivent respecter les obligations légales, réglementaires et conventionnelles auxquelles elles sont soumises. En cas de manquement, ces dernières s'exposent à des mises en demeure et, en cas de répétition, à l'engagement de procédures de sanctions de la part du régulateur, rappelle celui-ci.