LONDRES: L'envoyé spécial des Nations unies pour la Syrie a appelé à la cessation immédiate des combats alarmants dans la ville de Deraa, dans le sud-ouest du pays, qui ont fait de nombreuses victimes civiles et déplacé des milliers de personnes.
Des semaines de bombardements intensifs et d'affrontements au sol ont provoqué des pénuries alimentaires et médicales, tandis que près de 18 000 personnes fuyaient la région.
L'ambassadeur des Nations unies, Geir Pederson, a déclaré: «Des milliers de civils ont été contraints de fuir Daraa al-Balad. Les civils souffrent de graves pénuries de carburant, de gaz de cuisine, d'eau et de pain. L'assistance médicale est insuffisante pour soigner les blessés.»
Il a réitéré son appel à un «arrêt immédiat de la violence» et exigé que toutes les parties respectent le principe de la protection des civils et des infrastructures civiles, «conformément au droit international».
Daraa Al-Balad est un ancien bastion de l'opposition dans le gouvernorat de Deraa. La région a connu une recrudescence des hostilités vers la fin juillet.
Le gouvernement a ensuite imposé des contrôles stricts des déplacements dans la ville, mais la trêve entre les combattants de l'opposition et les forces gouvernementales dans la région a tourné court.
Le président syrien Bachar el-Assad a renforcé ses effectifs dans la région avec des soldats et des chars supplémentaires qui ont bombardé les quartiers tenus par l'opposition, tuant au moins 8 civils, et forçant jusqu'à 18 000 personnes à fuir la zone de combat.
«Un accès humanitaire immédiat, sûr et sans entraves doit être accordé à toutes les zones et communautés touchées, notamment Daraa al-Balad, et cette situation de quasi-siège doit cesser», a ajouté Pederson.
Plus de 500 000 personnes ont été tuées en Syrie depuis que la guerre civile a éclaté en 2011. Le conflit, qui est passé par de nombreuses étapes, est maintenant en grande partie gelé, malgré les récentes reprises des combats, sachant que divers groupes armés – soutenus par des acteurs externes – gardent le contrôle sur différentes régions du pays, notamment dans le nord.
Assad a été accusé de plusieurs crimes de guerre, notamment le ciblage délibéré de civils ainsi que l'utilisation d'armes chimiques interdites contre des combattants ennemis et des civils. C’est en partie grâce au soutien de l'Iran et du Hezbollah qu’il a pu se maintenir au pouvoir.
Pederson a déclaré que lui et son équipe étaient «prêts à travailler avec toutes les parties concernées sur le terrain et au niveau international pour mettre fin à la crise».
Mais il a averti qu'à Deraa, «il existait un potentiel d'affrontements accrus et de détérioration supplémentaire de la situation, à moins qu'il n'y ait une trêve immédiate et une solution politique qui permette d’avancer».
L'envoyé a également réitéré ses appels à toutes les parties à s'engager dans un cessez-le-feu à l'échelle nationale, et à rechercher une solution politique à la guerre.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com