Iran: Un partisan de la ligne dure antioccidentale à la tête du ministère des Affaires étrangères

Le président iranien a nommé Hossein Amir Abdollahian au poste de ministre des Affaires étrangères dans le cadre des pourparlers avec les puissances mondiales visant à sauver l’accord nucléaire. (AFP)
Le président iranien a nommé Hossein Amir Abdollahian au poste de ministre des Affaires étrangères dans le cadre des pourparlers avec les puissances mondiales visant à sauver l’accord nucléaire. (AFP)
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Publié le Jeudi 12 août 2021

Iran: Un partisan de la ligne dure antioccidentale à la tête du ministère des Affaires étrangères

  • Si le ministère des Affaires étrangères reste en charge du dossier nucléaire iranien, Téhéran adoptera une ligne très dure dans les pourparlers, selon un négociateur nucléaire iranien
  • Alors qu'il a défendu les droits des femmes pendant sa campagne, Raïssi n'a nommé aucune femme dans son gouvernement

DUBAÏ: Le nouveau président iranien, Ebrahim Raïssi, a nommé mercredi un diplomate antioccidental au poste de ministre des Affaires étrangères, alors que l'Iran et six puissances mondiales cherchent à rétablir leur accord nucléaire de 2015.

Raïssi, partisan de la ligne dure, sous sanctions occidentales pour des allégations de violations des droits de l’homme lorsqu'il était juge, a prêté serment le 5 août avec les dirigeants religieux de la République islamique, alors qu’ils font face à des crises croissantes dans le pays et à l'étranger.

Le religieux chiite a remplacé le pragmatique Hassan Rohani à la présidence, après une élection en juin au cours de laquelle la plupart des principaux concurrents, notamment les modérés et les réformistes, ont été empêchés de se porter candidats.

Présentant son cabinet au Parlement pour un vote de confiance attendu, Raïssi a choisi Hossein Amir Abdollahian à la tête du ministère des Affaires étrangères, et Javad Owji, ancien vice-ministre du Pétrole et directeur général de la compagnie nationale de gaz, à la tête du ministère du Pétrole.

«Amir Abdollahian est un diplomate de la ligne dure... Si le ministère des Affaires étrangères reste en charge du dossier nucléaire iranien, Téhéran adoptera de toute évidence une ligne dure dans les pourparlers», a affirmé un négociateur nucléaire iranien sous couvert d’anonymat.

Des informations parues dans des médias iraniens semi-officiels indiquaient que le Conseil suprême de sécurité nationale, qui dépend directement du Guide suprême de la ligne dure, l'ayatollah Ali Khamenei, serait en charge des négociations nucléaires à Vienne, remplaçant le ministère des Affaires étrangères, qui était dirigé par des personnes relativement modérées sous l'administration Rohani.

L'Iran et les puissances mondiales sont en négociations depuis avril pour relancer l’accord sur le nucléaire, abandonné en 2018 par le président américain alors en fonction, Donald Trump, qui a également imposé à nouveau des sanctions qui ont anéanti l'économie de Téhéran en réduisant ses exportations de pétrole.

Un sixième cycle de pourparlers a eu lieu le 20 juin, des responsables iraniens et occidentaux affirmant que des questions importantes restaient à résoudre pour que Téhéran et Washington se conforment pleinement à l’accord. L'Iran a dépassé depuis 2019 les limites de son enrichissement d'uranium, voie possible vers les armes nucléaires.

Les parties impliquées dans les pourparlers n'ont pas encore fixé de date pour le prochain cycle de négociations.

Amir Abdollahian aurait des liens étroits avec les membres importants des Gardiens de la révolution iraniens, le puissant mouvement libanais du Hezbollah, ainsi que d'autres représentants de l’Iran au Moyen-Orient.

«Le choix de Raïssi montre qu'il accorde de l'importance aux questions régionales dans sa politique étrangère», a affirmé un ancien responsable iranien.

Ancien ambassadeur à Bahreïn, Amir Abdollahian a occupé le poste de vice-ministre des Affaires étrangères chargé des affaires arabes et africaines entre 2011 et 2016, après avoir été chef de mission adjoint à l'ambassade d'Iran à Bagdad de 1997 à 2001.

Le Parlement iranien dominé par la ligne dure ne devrait pas contester les choix de Raïssi pour les ministères sensibles tels que les Affaires étrangères et le Pétrole, car les présidents ne les nomment qu'avec l'approbation de Khamenei.

En Iran, le pouvoir du président est limité par celui du Guide suprême, qui est le commandant en chef des forces armées. C’est également lui qui nomme le chef du pouvoir judiciaire et décide des grandes lignes politiques de la République islamique.

Alors qu'il a défendu les droits des femmes pendant sa campagne, Raïssi n'a nommé aucune femme dans son gouvernement.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".