JÉRUSALEM: Faute de motifs suffisants pour engager une action disciplinaire dans un premier temps, l'armée israélienne a par la suite ouvert une enquête sur un bombardement d'artillerie qui a fait six morts parmi les civils palestiniens, dont un nourrisson, dans la bande de Gaza au mois de mai dernier.
À ce jour, aucune sanction n'a été prise à l'encontre de soldats ou d'officiers supérieurs pour ces tirs isolés, menés sans avertissement, selon des témoins.
Cela fait longtemps que les groupes de défense des droits de l'homme accusent l'armée israélienne de manquer de rigueur dans les enquêtes qu'elle mène sur la conduite de ses troupes. La semaine dernière, le quotidien Haaretz a accusé l'armée de couvrir l'incident.
La nuit du 13 mai a vu se dérouler les derniers bombardements de la guerre entre Israël et les militants du Hamas à Gaza. Ils sont intervenus peu avant qu'Israël ne cible le réseau de tunnels souterrains du Hamas. En amont des frappes sur les tunnels, l'artillerie israélienne a bombardé le nord de la bande de Gaza, visant notamment un quartier situé à proximité de maisons délabrées appartenant à une communauté bédouine, aux abords de la ville de Beit Lahia.
Nasser Abou Fares, 50 ans, un habitant du village, raconte que ses proches lui rendaient visite pour célébrer l'Aïd et qu'il se trouvait tout près de sa maison lorsque les bombardements ont éclaté. «Le premier obus a atterri sur ma maison dans cette zone, ce qui a soulevé un nuage de poussière; nous nous sommes abrités à une centaine de mètres de là», explique-t-il.
Si l'armée israélienne avertit souvent les résidents avant de lancer des opérations de grande envergure, Nasser Abou Fares affirme que «personne ne nous a prévenus».
Ces bombardements ont fait six morts, parmi lesquels trois des filles de M. Fares ainsi que son petit-fils qui n'avait que neuf mois.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.