BEYROUTH: Trois personnes ont été tuées lundi lors de deux disputes distinctes concernant l'approvisionnement en essence dans le nord du Liban, selon deux sources sécuritaires et l'Agence nationale de l'information (Ani).
Le Liban connaît depuis des mois des pénuries de carburant, et les files d'attente s'allongent devant les stations-service où les disputes --impliquant parfois l'usage d'armes-- se multiplient.
"Une dispute a eu lieu lundi entre deux personnes concernant la priorité de remplissage d'essence alors qu'ils faisaient la queue devant une station-service dans la localité de Bakhoun (nord)", a indiqué à l'AFP une source sécuritaire.
Les deux hommes en sont venus aux mains, puis l'un d'eux a tiré à deux reprises sur son adversaire, qui est mort des suites de ses blessures. Un autre individu a été blessé, selon l'Ani.
L'agence a aussi rapporté un autre incident similaire, cette fois dans la localité de Beddawi, également dans le nord du pays.
Selon une source sécuritaire contactée par l'AFP, une "dispute s'est produite, il y a quelques jours, entre un jeune homme accompagné de personnes armées voulant faire le plein d'essence de force dans une station de Tripoli (nord), et deux personnes".
Le jeune homme et ses acolytes armés ont ensuite poursuivi pendant quatre jours les deux personnes s'étant opposées à eux jusqu'à Beddawi, où ils les ont tuées lundi, a précisé la source. Le principal tireur s'est ensuite livré à la police.
Tandis que leur pays traverse la pire crise économique de son histoire, les Libanais doivent faire face à de très nombreuses pénuries, dont celle de carburant, essentiel entre autres pour alimenter les générateurs électriques privés.
L'électricité est coupée désormais jusqu'à 22 heures par jour et les propriétaires de générateurs privés, qui prennent habituellement le relais, ont été contraints de rationner leurs clients face à la hausse des prix du carburant en raison d'une baisse des subventions étatiques.
Ces coupures ont entraîné des perturbations alarmantes des activités commerciales, mais aussi des hôpitaux et des services publics.
De hauts fonctionnaires ont imputé la crise actuelle au stockage d'importantes quantités de carburants par des commerçants, mais aussi à la croissance de la vente sur le marché noir, ainsi qu'à l'essor de la contrebande vers la Syrie voisine.