Un laboratoire saoudien crée un test de dépistage de Covid

Depuis le début de la pandémie, le nombre de tests PCR quotidiens dans le Royaume est passé de quelques milliers à 75 000 à 110 000 par jour. La demande augmente car nombreux sont ce qui aujourd’hui reconnaissent les symptômes de la Covid-19. (Photo, Archives)
Depuis le début de la pandémie, le nombre de tests PCR quotidiens dans le Royaume est passé de quelques milliers à 75 000 à 110 000 par jour. La demande augmente car nombreux sont ce qui aujourd’hui reconnaissent les symptômes de la Covid-19. (Photo, Archives)
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Publié le Lundi 09 août 2021

Un laboratoire saoudien crée un test de dépistage de Covid

  • Depuis le début de la pandémie, le nombre de tests PCR quotidiens dans le Royaume est passé de quelques milliers à 75 000 à 110 000 par jour
  • Le premier défi des chercheurs était de développer des moyens accessibles et économiques d’en produire des versions modifiées et non brevetées

DJEDDAH : Depuis le début de la pandémie de Covid-19, les laboratoires de recherche d'Arabie saoudite travaillent d’arrache-pied dans le but d’endiguer la propagation du virus à son origine, un effort qui comprend notamment la fabrication de kits de test réactifs et fiables.

La demande mondiale croissante sur les tests, l'une des armes essentielles dans la lutte contre la maladie, a exercé en 2020 une pression importante sur les laboratoires qui produisent la transcriptase inverse, une enzyme utilisée pour générer de l'ADN à partir d'une matrice d'ARN et d'une polymérase. La technique, connue sous le nom de RT-PCR, peut détecter ne serait-ce qu'une particule virale dans un prélèvement de la bouche ou du nez.

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Le Dr Samir Hamdan et son équipe ont décidé de produire les principales composantes des kits de test RT-PCR localement (Fournie)

Les tests PCR sont spécifiques et réactifs,  et les échantillons peuvent être facilement traités, normalement dans un délai de quelques heures à un jour ou deux, tout au plus. Mais avec la demande accrue, fabriquer des trousses de test à domicile connaît aussi une demande comme moyen de plus pour atténuer le goulot d'étranglement, ce qui permet de couvrir une zone plus vaste, surtout avec la propagation rapide de la variante delta.

Depuis le début de la pandémie, le nombre de tests PCR quotidiens dans le Royaume est passé de quelques milliers à 75 000 à 110 000 par jour. La demande augmente car nombreux sont ceux qui aujourd’hui reconnaissent les symptômes de la Covid-19.

Le Dr Samir Hamdan, professeur de sciences biologiques, et son équipe de l'équipe de réponse rapide à la recherche de l'Université du roi Abdallah pour les sciences et les technologies (KAUST), comme de nombreux chercheurs du monde entier, reconnaît que les goulots d'étranglement diagnostiques constituent l'un des principaux obstacles pour lutter contre le virus. Le coût élevé des tests et leur rareté, en raison des fermetures d'aéroports et des restrictions sur le trafic postal, fragilisent les campagnes de santé publique dans de nombreux pays.

Pour s’attaquer à ce problème, Hamdan et son équipe ont décidé de produire les principales composantes des kits de test RT-PCR localement. Un an après le début du projet, la trousse est dévoilée afin d’étendre la capacité à un nombre de villes saoudiennes.

 

EN BREF

Le Dr Samir Hamdan, professeur de sciences biologiques, et son équipe de l'équipe de réponse rapide à la recherche de l'Université King Abdullah des sciences et technologies (KAUST), comme de nombreux chercheurs du monde entier, reconnaît que les goulots d'étranglement diagnostiques constituent l'un des principaux obstacles pour lutter contre le virus. Le coût élevé des tests et leur rareté, en raison des fermetures d'aéroports et des restrictions sur le trafic postal, fragilisent les campagnes de santé publique dans de nombreux pays.

Pour s’attaquer à ce problème, Hamdan et son équipe ont décidé de produire les principales composantes des kits de test RT-PCR localement. Un an après le début du projet, la trousse est dévoilée afin d’étendre la capacité à un nombre de villes saoudiennes.

 

Pour adapter ses travaux à la nouvelle crise, le groupe de Hamdan développe des réactifs du virus SARS-CoV-2 consacrés aux tests dans les laboratoires biomédicaux et cliniques.

Comme un brevet protège la majorité des produits chimiques utilisés dans les trousses de test RT-PCR, le premier défi des chercheurs était de développer des moyens accessibles et économiques d’en produire des versions modifiées et non brevetées.

Une fois qu'un approvisionnement stable et à grande échelle de réactifs non brevetés est établi, l'étape suivante consiste à concevoir un kit de détection de virus dans les laboratoires de l'université.

Le kit développé par KAUST est alors soumis à des tests cliniques rigoureux, en coopération avec des laboratoires du ministère de la Santé. Il sera aussi évalué dans les installations dédiées de l’hôpital spécialisé et centre de recherche du roi Faysal et Santé publique en Arabie saoudite (Weqaya)».

«Notre kit de test viral est d’autant plus important car nous fournissons des spécificités de fabrication qui ne sont pas protégées par des brevets», a déclaré Hamdan.

Les résultats étaient prometteurs, car le groupe a pu détecter systématiquement au moins dix copies des structures d'ARN du SRAS-CoV-2. Encore mieux, le groupe a détecté avec succès le virus à l’origine de la Covid-19 dans des échantillons cliniques dans une gamme de charges virales avec une fiabilité et une sélectivité qui correspondent à celles tests commercialement approuvés.

En quelques mois, Hamdan et son équipe, en coopération avec la Food and Drug Authority du Royaume, obtiennent l'approbation réglementaire de la Saudi Food and Drug Authority (SFDA).

«À présent, le kit est utilisé pour une étude à grande échelle dirigée par NoorDx, une startup de diagnostic basée à KAUST, en collaboration avec le fabricant américain d'instruments scientifiques Thermo Fisher, un partenaire stratégique des laboratoires principaux de l'université», affirme-t-il.

«Le kit de test RT-PCR économique, à étape unique et à usages multiples, devrait permettre un plus grand accès aux diagnostics avec le temps, et contribuer aux efforts de lutte contre la propagation de la Covid-19», déclare Hamdan.

Le PDG de la SFDA, le professeur Hisham ben Saad Al-Jadhey affirme que les autorités saoudiennes appuient «fermement le développement de la biotechnologie locale et des dispositifs médicaux innovants, tels que le nouveau kit (…) développé par des laboratoires et des centres de recherche locaux. Notre soutien s'étend à toutes les applications biotechnologiques développées ici et à l'étranger, tant que leur conformité aux exigences de sécurité et d'efficacité est approuvée par l'autorité.


 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Le Premier ministre du Qatar juge le cessez-le-feu à Gaza incomplet sans "un retrait total" d'Israël

Le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar, Cheikh Mohammed bin Abdulrahman bin Jassim Al-Thani, s'exprime lors de la première journée de la 23e édition du Forum annuel de Doha, à Doha, au Qatar, le 6 décembre 2025. (Reuters)
Le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar, Cheikh Mohammed bin Abdulrahman bin Jassim Al-Thani, s'exprime lors de la première journée de la 23e édition du Forum annuel de Doha, à Doha, au Qatar, le 6 décembre 2025. (Reuters)
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  • Le Qatar affirme qu’un cessez-le-feu réel à Gaza ne peut être atteint sans un retrait total des forces israéliennes et le rétablissement de la stabilité dans l’enclave
  • Les médiateurs — Qatar, Turquie, Égypte et États-Unis — travaillent à une seconde phase incluant retrait complet, désarmement du Hamas et déploiement d’une Force internationale de stabilisation (FIS)

DOHA: Le cessez-le-feu dans la bande de Gaza reste incomplet sans un "retrait total" des forces israéliennes du territoire palestinien, a affirmé samedi le premier ministre du Qatar, pays médiateur dans le conflit.

"Nous sommes à un moment critique (...) Nous ne pouvons pas encore considérer qu'il y a un cessez-le-feu, un cessez-le-feu ne peut être complet qu'avec le retrait total des forces israéliennes, (et) un retour de la stabilité à Gaza", a affirmé Cheikh Mohammed ben Abdelrahmane al-Thani, lors d'une conférence à Doha.

Après deux ans de guerre dévastatrice entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, les pays médiateurs - Qatar, Etats-Unis et Egypte - ont arraché un accord de cessez-le-feu, entré en vigueur le 10 octobre.

La première phase prévoyait la restitution de tous les otages du 7-Octobre - les vivants comme les morts dont un dernier doit encore être remis à Israël - , en échange de la libération de centaines de prisonniers palestiniens, ainsi qu'un retrait partiel des forces israéliennes de Gaza.

La deuxième étape du plan, qui n'a pas encore été approuvée, prévoit le retrait total de l'armée israélienne, le désarmement du Hamas, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale de stabilisation (FIS).

"En ce moment, nous (...) le Qatar, la Turquie, l'Égypte, avec les États-Unis, nous nous réunissons pour faire avancer la prochaine phase", a relevé le premier qatari. "Et cette prochaine phase est également temporaire de notre point de vue" dans l'attente d'une "solution durable", a-t-il ajouté.

Des discussions sur la structure de la FIS et les pays qui pourraient y participer sont en cours, a affirmé de son côté le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan.

Mais le premier objectif de cette force doit être "de séparer les Palestiniens des Israéliens", a-t-il souligné. "Cela doit être notre objectif principal. Ensuite, nous pourrons aborder les autres questions en suspens".

Ankara a indiqué qu'elle souhaitait participer à la FIS, mais Israël l'accuse d'être trop proche du Hamas, dont l'attaque sans précédent sur Israël le 7 octobre 2023 a déclenché la guerre à Gaza.

"La seule manière viable de terminer cette guerre est de s'engager sincèrement et fermement dans des pourparlers de paix", a également affirmé M.Fidan.

Egalement présent à Doha, le ministre des Affaires étrangères égyptien, Badr Abdelatty, a rencontré son homologue qatari, en marge de la conférence.

Les deux hommes ont appelé à "la formation rapide de la FIS pour lui permettre de remplir son mandat", a indiqué le ministère égyptien.

Ils ont également "souligné l'importance de poursuivre les efforts visant à mettre en oeuvre l'accord de paix (...) dans toutes ses étapes, à consolider le cessez-le-feu".


Le Liban assure ne pas vouloir de guerre avec Israël, après de premières discussions directes

Le Premier ministre Nawaf Salam a souligné la nécessité d'une force internationale pour soutenir l'armée lorsque la FINUL mettra fin à son mandat dans le sud du Liban. (Fourni)
Le Premier ministre Nawaf Salam a souligné la nécessité d'une force internationale pour soutenir l'armée lorsque la FINUL mettra fin à son mandat dans le sud du Liban. (Fourni)
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  • Le Liban, par la voix du président Joseph Aoun, réaffirme qu’il ne veut pas d’une nouvelle guerre avec Israël et mise sur la diplomatie pour faire cesser les frappes israéliennes dans le sud du pays
  • Le Hezbollah soutient l’approche diplomatique de Beyrouth mais critique l’inclusion d’un civil libanais dans le comité de surveillance du cessez-le-feu

BEYROUTH: Le Liban ne veut pas d'une nouvelle guerre avec Israël, a assuré vendredi son président, Joseph Aoun, deux jours après de premières discussions directes, depuis plusieurs décennies, entre des représentants des deux pays.

Le Hezbollah pro-iranien a de son côté assuré soutenir l'approche diplomatique de Beyrouth "pour faire cesser l'agression" israélienne. Mais il a  qualifié d'"erreur" l'inclusion, pour la première fois, d'un civil libanais dans le comité de surveillance du cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à sa dernière guerre avec Israël.

Alors qu'Israël a multiplié ces dernières semaines ses frappes aériennes au Liban, disant viser le Hezbollah, des responsables civils libanais et israélien ont participé mercredi à une réunion de cet organisme, une rencontre inédite depuis plusieurs décennies entre les deux pays, toujours en état de guerre.

Israël justifie ses frappes en accusant le Hezbollah de se réarmer en violation du cessez-le-feu, ce que le mouvement chiite dément.

Beyrouth pour sa part accuse régulièrement Israël de violer la trêve en poursuivant ses raids et en maintenant une présence militaire dans cinq positions dans le sud du Liban.

Les Libanais "ne veulent pas d'une nouvelle guerre, ils ont assez souffert et il n'y aura pas de retour en arrière", a déclaré M. Aoun à une délégation du Conseil de sécurité de l'ONU en visite dans son pays, selon un communiqué de la présidence.

- "Sous les bombes" -

Auprès de ses interlocuteurs, il "a insisté sur la nécessité de faire pression sur la partie israélienne pour mettre en oeuvre le cessez-le-feu et son retrait" du sud du Liban.

Mettant en avant "l'engagement de la partie libanaise à appliquer les résolutions internationales", il a aussi appelé la communauté internationale à "soutenir l'armée libanaise dans sa mission" de désarmement du Hezbollah.

Beyrouth a choisi "la diplomatie pour faire cesser l'agression israélienne" et "nous soutenons cette approche", a de son côté déclaré le chef du Hezbollah, Naïm Qassem dans une allocution télévisée.

Le groupe invoque notamment le maintien par Israël de cinq postes dans le sud du Liban pour s'opposer à son désarmement, pour la mise en oeuvre duquel les Etats-Unis et Israël exercent une forte pression sur Beyrouth.

Arrivée de Damas, la délégation des 15 diplomates onusiens doit rencontrer plusieurs responsables libanais vendredi. Elle se rendra samedi dans la région frontalière du sud, accompagnée de l'émissaire américaine pour le Proche-Orient Morgan Ortagus.

Le Liban a qualifié de "positives" les discussions directes avec Israël, mais le pays voisin a de nouveau bombardé le lendemain, jeudi, le sud du Liban, disant viser des infrastructures militaires du Hezbollah.

"Il est inacceptable de négocier sous les bombes", a souligné le président du Parlement Nabih Berri, proche allié du Hezbollah, après avoir rencontré la délégation onusienne.

L'issue de ces pourparlers "dépend principalement de la position d'Israël, qui déterminera si les négociations aboutiront à des résultats concrets ou échoueront", a prévenu M. Aoun.

La commission chargée de superviser le cessez-le-feu tiendra de nouvelles sessions avec la participation de délégués civils libanais et israélien à partir du 19 décembre.


L’Arabie saoudite et ses partenaires régionaux rejettent tout déplacement forcé des Palestiniens de Gaza

Les ministres des Affaires étrangères d'Arabie saoudite, d'Égypte, de Jordanie, des Émirats arabes unis, d'Indonésie, du Pakistan, de Turquie et du Qatar ont exprimé vendredi leur profonde inquiétude face aux déclarations israéliennes concernant l'ouverture du passage de Rafah dans un seul sens. (AFP)
Les ministres des Affaires étrangères d'Arabie saoudite, d'Égypte, de Jordanie, des Émirats arabes unis, d'Indonésie, du Pakistan, de Turquie et du Qatar ont exprimé vendredi leur profonde inquiétude face aux déclarations israéliennes concernant l'ouverture du passage de Rafah dans un seul sens. (AFP)
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  • Les ministres ont exprimé une profonde inquiétude face aux déclarations israéliennes sur l’ouverture du passage de Rafah dans un seul sens

RIYAD : Les ministres des Affaires étrangères d’Arabie saoudite, d’Égypte, de Jordanie, des Émirats arabes unis, d’Indonésie, du Pakistan, de Turquie et du Qatar ont exprimé vendredi une profonde inquiétude face aux déclarations israéliennes concernant l’ouverture du passage de Rafah dans un seul sens, rapporte l’Agence de presse saoudienne.

Dans une déclaration conjointe, les ministres ont estimé que cette mesure pourrait faciliter le déplacement des Palestiniens de la bande de Gaza vers l’Égypte.

Ils ont fermement rejeté toute tentative de forcer les Palestiniens à quitter leurs terres, soulignant la nécessité d’une pleine application du plan proposé par le président américain Donald Trump, qui prévoyait l’ouverture du passage de Rafah dans les deux sens et garantissait la liberté de circulation sans coercition.

Les ministres ont insisté sur la création de conditions permettant aux Palestiniens de rester sur leurs terres et de participer à la reconstruction de leur pays, dans le cadre d’un plan global visant à restaurer la stabilité et à répondre à la crise humanitaire à Gaza.

Ils ont réitéré leur appréciation pour l’engagement de Trump en faveur de la paix régionale et ont souligné l’importance de la mise en œuvre complète de son plan, sans entrave.

La déclaration a également mis en avant l’urgence d’un cessez-le-feu durable, de la fin des souffrances des civils, de l’accès humanitaire sans restriction à Gaza, ainsi que du lancement d’efforts de relèvement et de reconstruction précoces.

Les ministres ont en outre demandé la mise en place de conditions permettant à l’Autorité palestinienne de reprendre ses responsabilités dans l’enclave.

Les huit pays ont réaffirmé leur volonté de continuer à coordonner leurs actions avec les États-Unis et les partenaires internationaux pour assurer la pleine mise en œuvre de la résolution 2803 du Conseil de sécurité de l’ONU et des autres résolutions pertinentes, en vue d’une paix juste et durable fondée sur le droit international et la solution à deux États, incluant la création d’un État palestinien indépendant selon les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com