MARSEILLE : Au moins 37.000 personnes, selon la police, défilent en Provence-Alpes-Côte d'Azur, de Nice à Marseille, contre le pass sanitaire dans des cortèges hétéroclites, rassemblant "gilets jaunes", pro-vaccins opposés au pass et anti-vaccins, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Ils étaient 19.000 à Toulon, près de 10.000 à Nice, au moins 6.000 à Marseille, 2.500 à Aix-en-Provence et 300 à La Ciotat dans les Bouches-du-Rhône, selon les premiers chiffres de la police et des préfectures. Les manifestants n'ont pas donné d'estimations.
"Non à la dictature sanitaire", "Pass sanitaire, mort des libertés individuelles", "Mascarade sanitaire, tyrannie sécuritaire", "Résistance!", proclamaient des banderoles et pancartes dans le rassemblement à Toulon, où les manifestants étaient 6.000 de plus que la semaine précédente, selon la préfecture.
A la tribune, Alexandre Juving-Brunet, un ancien officier de gendarmerie devenu chef d’entreprise, les a harangués, drapeau bleu, blanc rouge à la main. "Les partis, les syndicats, les associations nous ont trahis. Nous sommes seuls mais réunis, nous sommes forts. Le peuple français n’est pas mort", a lancé cet ancien proche "des premiers +gilets jaunes+".
Dans le défilé, Olivier Lacombe, kinésithérapeute de 37 ans, un collier de fleurs autour du cou pour la paix et en clin d’œil aux colliers polynésiens portés par le président Macron à Tahiti, ne comprend pas qu’on lui impose une vaccination, alors que, dit-il, "la maladie touche principalement les personnes âgées ou vulnérables". "Le vaccin doit rester un outil parmi d’autres. Il faut laisser les gens libres de choisir", insiste-t-il auprès de l'AFP.
A Nice, les manifestants ont défilé en cortège derrière une grande banderole "Anti-pass sanitaire 06, la nouvelle vague c'est nous". A Marseille, un cortège fourni est parti du Vieux-Port peu après 14H00 en direction de la préfecture.
Educatrice spécialisée à la retraite et pro-vaccination, Geneviève Zamponi s’inquiète en revanche du pass sanitaire obligatoire, qu’elle juge "vexatoire et discriminatoire". "Les prolos peuvent prendre le métro ou le RER sans pass, mais ils n’auront pas le droit d’aller boire un café (…) C’est illogique". "Je ne dis pas que nous sommes dans une dictature, mais petit à petit on nous enlève des droits".