La glace italienne: des Dolomites à l'Autriche, histoire d'une mode viennoise

Silvio Molin-Pradel montre fièrement les variétés de glace italienne devant son glacier familial au square Schwedenplatz à Vienne en Autriche le 31 mai 2021. Archives/AFP
Silvio Molin-Pradel montre fièrement les variétés de glace italienne devant son glacier familial au square Schwedenplatz à Vienne en Autriche le 31 mai 2021. Archives/AFP
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Publié le Dimanche 01 août 2021

La glace italienne: des Dolomites à l'Autriche, histoire d'une mode viennoise

  • Il est à peine dix heures et les premiers clients se pressent pour acheter leur parfum favori chez Silvio Molin-Pradel, dont la famille propose des glaces italiennes depuis 1886 à Vienne, où la mode est née sous l'empire
  • Plusieurs mois durant défilent 5.000 clients par jour. En Autriche, un pays de moins de 9 millions d'habitants, il existe pas moins de 367 glaciers qui se partagent 100 millions d'euros de recettes annuelles

VIENNE : Il est à peine dix heures et les premiers clients se pressent pour acheter leur parfum favori chez Silvio Molin-Pradel, dont la famille propose des glaces italiennes depuis 1886 à Vienne, où la mode est née sous l'empire.

"Les couleurs doivent être pastel, c'est gage de qualité", explique à l'AFP cet héritier d'une véritable dynastie, qui supervise en arrière-boutique une fabrication restée artisanale.  Situé sur une place arborée du centre, son "Eissalon am Schwedenplatz" un brin rétro ne désemplit jamais. La saison, lancée le 19 mars sous le patronage de Saint-Joseph, protecteur des travailleurs, bat son plein en cet été brûlant.

Plusieurs mois durant défilent 5.000 clients par jour. En Autriche, un pays de moins de 9 millions d'habitants, il existe pas moins de 367 glaciers qui se partagent 100 millions d'euros de recettes annuelles. Chaque Autrichien consomme environ huit litres de glace par an, ce qui représente 21 coupes de trois boules, soit plus que dans la botte, où les Italiens n'en dégustent "que" six litres. 

L'Empire austro-hongrois a été parmi les premiers à plébisciter les glaces italiennes en dehors de la péninsule, avant qu'elles ne conquièrent toute l'Europe.

Palais sucré

L'épopée a commencé quand de nombreux habitants de la vallée de Zoldo dans les Alpes italiennes, comme Arcangelo Molin-Pradel, l'arrière-arrière-grand père de Silvio, ont émigré pour fuir la misère.  Son frère avait appris à faire des glaces sur un bateau grâce à un Sicilien et lui avait transmis son savoir-faire. Il a eu l'idée d'en vendre en déambulant au Prater, dans le grand parc de Vienne. 

Son village avait été austro-hongrois entre 1806 et 1866 et il savait que les Viennois étaient coutumiers des pâtisseries, confectionnées grâce au sucre de betterave.  "Il a contribué à démocratiser la glace, qui était alors réservée à une clientèle aisée", estime Silvio Molin-Pradel, mise impeccable et tempes grisonnantes, en servant un expresso et en déroulant son album de famille.

A base d'eau - et non d'un lait frais plus onéreux comme leurs cousines locales -, les glaces italiennes étaient à la portée des bourses de la classe ouvrière.  Au tournant du XXe siècle, les "gelatieri" obtiennent le droit d'ouvrir de véritables magasins à Vienne et petit à petit, des centaines puis des milliers d'Italiens affluent, certains poussant le chemin jusqu'à l'Allemagne voisine.

Recettes secrètes

"Ces salons étaient exploités en été, les hommes retournaient chez eux en hiver. Même quand les femmes les ont rejoints plus tard, les enfants sont restés au pays chez les grands-parents", raconte l'historienne Maren Möhring. Pendant des décennies, la saison s'est achevée début août, car la matière première - comme les fruits frais par exemple -  manquaient. Tout le monde devait être revenu à Zoldo pour le 15 du mois, jour de fête au village. Il fallait faire les foins, préparer l'arrivée des premières neiges.

Aujourd'hui encore, une fois la clé sous le paillasson, Silvio Molin-Pradel reprend la route de Zoldo, située à six heures de Vienne. Le commerçant dit qu'il a besoin de cette mobilité et du repos hivernal pour conserver l'inspiration.  "Les glaciers du nord de l'Italie ont veillé à préserver la qualité de leur savoir, ce qui explique leur succès", souligne Maren Möhring. "Les recettes sont souvent secrètes et transmises de famille en famille".

Dans l'ancienne capitale des Habsbourg, ils demeurent une quarantaine, bénéficiant d'une appellation garantie par un label spécifique. "Chaque Viennois vous dira que son glacier italien est le meilleur", ironise Silvio Molin-Pradel qui, preuve que son affaire est florissante, s'est lancé dans la production pour une chaîne de supermarchés en périphérie de la capitale. 

Et dorénavant, pour le grand plaisir des gourmands autrichiens, il n'est pas rare de pouvoir se payer un cornet jusqu'en octobre. 


La diva libanaise Fairouz souffle ses 90 bougies

La diva libanaise Fairuz se produit lors d'un rare concert à Beyrouth le 7 octobre 2010. (AFP)
La diva libanaise Fairuz se produit lors d'un rare concert à Beyrouth le 7 octobre 2010. (AFP)
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  • Dernière légende vivante de la chanson arabe, Fairouz a soufflé jeudi ses 90 bougies alors que son pays, le Liban qu'elle a tant célébré, est plongé dans une guerre meurtrière entre le Hezbollah et Israël
  • Les internautes ont enflammé la Toile en diffusant les chansons de la diva, rare symbole d'unité nationale dans le pays divisé, alors que les médias de tous bords lui rendaient hommage

BEYROUTH: Dernière légende vivante de la chanson arabe, Fairouz a soufflé jeudi ses 90 bougies alors que son pays, le Liban qu'elle a tant célébré, est plongé dans une guerre meurtrière entre le Hezbollah et Israël.

Les internautes ont enflammé la Toile en diffusant les chansons de la diva, rare symbole d'unité nationale dans le pays divisé, alors que les médias de tous bords lui rendaient hommage.

En 2020, le président français Emmanuel Macron, en visite à Beyrouth, s'était rendu au domicile de Fairouz et l'avait décorée de la Légion d'honneur.

"A celle qui incarne l'âme de cette région avec dignité, un bel anniversaire", a-t-il écrit jeudi sur son compte Instagram.

"La voix de Fairouz est mon pays", a pour sa part écrit sur Facebook le célèbre compositeur libanais Marcel Khalifé.

Après s'être produite pendant plus d'un demi-siècle de Beyrouth à Las Vegas, en passant par Paris et Londres, la star n'apparait plus en public depuis plus d'une décennie.

"Quand vous regardez le Liban aujourd'hui, vous voyez qu'il ne ressemble aucunement au Liban que je chante", regrettait la diva dans une interview au New York Times en 1999, en allusion aux décennies de guerres et de destructions.

Au plus fort de la guerre civile, elle avait chanté "Je t'aime, Ö Liban, mon pays" ("Bhebbak ya Lebnane"), une chanson devenue iconique.

Fairouz a exalté son Liban natal mais également l'amour, la liberté et la Palestine.

Elle a donné vie aux paroles de grands poètes arabes --les Libanais Gibrane Khalil Gibrane, Saïd Akl ou l'Egyptien Ahmed Chawki--, tandis que ses chants patriotiques se sont incrustés dans la mémoire des Libanais et du reste du monde arabe.

Nouhad Haddad de son vrai nom, elle est née en 1934 dans une modeste famille chrétienne qui habitait le quartier de Zokak el-Blatt, visé lundi par une frappe israélienne.

Engagée à la radio, le compositeur Halim al-Roumi, impressionné, lui donne son surnom.

Dans les années 1950, elle épouse le compositeur Assi Rahbani qui, avec son frère Mansour, révolutionne la chanson et la musique arabe traditionnelles en mêlant morceaux classiques occidentaux, russes et latino-américains à des rythmes orientaux, sur une orchestration moderne.

C'est après ses premiers concerts au Festival international de Baalbeck, au milieu des ruines de ce site libanais antique près duquel s'abattent actuellement les bombes israéliennes, que la carrière de Fairouz s'envole.

Adulée par les aînés, elle devient l'icône des jeunes lorsque son fils Ziad, enfant terrible de la musique libanaise, lui composera des chansons influencées par des rythmes de jazz.


Message of Love: un concert évènement à Dubaï au profit du Liban

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  • Avec les prestations de Tania Kassis, Joseph Attieh, DJ Rodge, Michel Fadel et Anthony Touma, le concert présentera une panoplie de succès populaires tels que « Lebnan Rah Yerja3 »
  • Le présentateur Wissam Breidy sera également de la partie, dans le cadre d'une apparition spéciale

DUBAI: Message of Love, en collaboration avec One Lebanon, est un concert qui rassemble des stars libanaises pour une soirée mémorable de musique dédiée au Liban.
Avec les prestations de Tania Kassis, Joseph Attieh, DJ Rodge, Michel Fadel et Anthony Touma, le concert présentera une panoplie de succès populaires tels que « Lebnan Rah Yerja3 », « Watani », « Elle s'appelait Beirut » et « Waynik Beirut », ainsi que des chansons libanaises qui réchauffent le cœur et qui trouveront un écho profond auprès du public.

Le présentateur Wissam Breidy sera également de la partie, dans le cadre d'une apparition spéciale.

 


Spike Lee présidera le jury du Festival international du film de la mer Rouge

Le cinéaste Spike Lee, lauréat d'un Oscar et connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge. (AFP)
Le cinéaste Spike Lee, lauréat d'un Oscar et connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge. (AFP)
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  • Le cinéaste Spike Lee, connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge
  • La quatrième édition du festival aura lieu à Djeddah, en Arabie saoudite, du 5 au 14 décembre, dans la vieille ville de Djeddah, Al Balad

DUBAÏ: Le cinéaste Spike Lee, connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge.

La quatrième édition du festival aura lieu à Djeddah, en Arabie saoudite, du 5 au 14 décembre, dans la vieille ville de Djeddah, Al Balad.

La compétition Red Sea: Features présentera les plus grandes réalisations d'un large éventail de cinéastes de la région arabe, d'Asie et d'Afrique. Seize longs métrages ont été sélectionnés pour présenter les œuvres les plus convaincantes, uniques et impressionnantes de l'année écoulée. Les gagnants seront sélectionnés par Lee et le reste du jury pour recevoir les très convoités Yusr Awards.

En 2023, le Yusr d'or du meilleur long métrage a été décerné à "In Flames", réalisé par Zarrar Khan.

Lee participera également au volet In Conversation du festival, qui accueille des sommités du secteur venues du monde entier pour partager leurs points de vue et avoir des discussions constructives sur leurs pratiques, leurs passions et leurs histoires.

Jomana Al Rashid, présidente de la Red Sea Film Foundation, a déclaré dans un communiqué: "En vue de notre quatrième édition, nous sommes honorés d'accueillir le légendaire Spike Lee en tant que président du jury du festival cette année. Spike est un réalisateur pionnier dont l'œuvre emblématique a eu un impact durable sur le cinéma en tant que média et sur la culture en général. Son énergie, sa perspicacité et son engagement sincère en faveur de la créativité et des nouvelles voix font de lui le candidat idéal pour diriger notre jury cette année - nous avons hâte qu'il s'engage avec les talents naissants de notre compétition".
 
Lee a ajouté: "Ayant eu la chance d'expérimenter directement l'incroyable réalisation de films, l'atmosphère et la créativité du Festival international du film de la mer Rouge en 2022, c'est un privilège de revenir cette année en tant que président du jury. En plus de créer un creuset où les cultures se rassemblent pour célébrer notre importante forme d'art, il est vital de continuer à mettre en avant les jeunes cinéastes émergents qui trouvent leur voix dans l'industrie, et il est passionnant de voir des réalisateurs débutants de toute la région arabe, d'Asie et d'Afrique dans le cadre de la compétition de cette année. J'ai hâte de me plonger dans le programme et de prendre des décisions qui, j'en suis sûr, seront très difficiles à prendre aux côtés des éminents membres du jury".

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com