DUBAÏ : L'Arabie saoudite pourrait devenir un centre mondial pour les nouvelles technologies de drones dans le cadre des plans avancés par le Centre pour L'industrie 4.0 récemment inauguré à Riyad en partenariat avec le Forum économique mondial (FEM).
Mansour Al-Saleh, directeur du centre, a déclaré à Arab News que la technologie des drones de transport lourd avait été priorisée par le Royaume comme l'un de ses projets de l'industrie 4.0. «L'Arabie saoudite peut être un pays leader dans le développement du cadre réglementaire pour les drones de transport lourd. Elle peut avoir beaucoup d’avance sur le monde», a-t-il affirmé.
La technologie des drones de transport lourd a atteint un stade où elle nécessite un cadre réglementaire plus sophistiqué, non seulement dans le Royaume, mais dans le reste du monde, a-t-il indiqué. Cette technologie est développée en partenariat avec l'Autorité générale saoudienne de l'aviation civile, le ministère des Transports et Aramco. «Les applications de telle technologie sont interminables », a signalé Al-Saleh.
Des drones avancés ont été utilisés pour livrer des vaccins en Afrique au cours de la pandémie, et les fabricants de drones américains ont également accéléré leurs efforts pour transporter de lourdes charges, jusqu'à 500 kg selon la technologie, vers des endroits difficilement accessibles. L'amélioration de l'infrastructure logistique du Royaume a été identifiée comme un domaine prioritaire de la Vision stratégique 2030, et les drones sont considérés comme un rehausseur essentiel des systèmes de transport existants.
«En intégrant ces deux composants complémentaires de la transformation réglementaire et des tests pilotes, l'Arabie saoudite peut être un modèle pour le reste du monde tout en soutenant son propre développement industriel et ses objectifs sociaux», a soutenu le FEM dans un rapport récent dont Al-Saleh était un coauteur.
Al-Saleh a aussi signalé que le Royaume avait identifié 70 opportunités d'appliquer les technologies de l'industrie 4.0 et priorisait les plans dans cinq autres domaines, en dehors de la technologie des drones à l’instar de l’intelligence artificielle (IA), l’internet des objets (IdO), la blockchain, les systèmes de données gouvernementaux, et les «villes intelligentes» comme NEOM.
Chaque projet potentiel passe par quatre étapes, a-t-il expliqué : l’identification et la sélection; l'élaboration d'un cadre en partenariat avec d'autres parties prenantes; prototypage et test; et la mise à l'échelle dans un cadre réglementaire.
Lors du récent événement de deux jours organisé à Riyad pour célébrer l'inauguration du centre de l'industrie 4.0, de nombreux orateurs ont souligné la nécessité d'un partenariat entre le gouvernement et d'autres secteurs de l'économie et de la société. Al-Saleh a aussi confirmé ce point de vue. «Nous recherchons un écosystème, impliquant le secteur public et réglementaire, ainsi que l'industrie privée, le domaine de la recherche et le monde universitaire. Il s'agit ici d'avoir la bonne combinaison entre ces domaines», a-t-il élucidé.
L'un des défis consistait à identifier la technologie à un stade précoce et à l'amener à travers les phases de «sandboxing» et de test en vue d'un développement ultérieur, au moment même où un cadre réglementaire était en cours d'élaboration. «Parfois, il faut juste prendre le risque», a-t-il reconnu. Certains experts ont mis en garde contre les défis associés au développement technologique rapide, tels que la vulnérabilité aux cyberattaques et les préoccupations concernant la confidentialité des données, mais Al-Saleh était convaincu que ces problèmes pourraient être résolus et contrôlés. «Il n'existe donc pas de recette unique pour résoudre ces défis, nous devons les aborder un par un. Mais si nous nous concentrons davantage sur les avantages qui découleront de la technologie de l'industrie 4.0, cela vous aidera à surmonter les défis. Nous devons minimiser les risques liés aux technologies émergentes», a-t-il assuré.
L'impact des technologies de l'industrie 4.0 touche tous les aspects de l'activité sociale et économique humaine, a maintenu Al-Saleh. «Vous ne pouvez pas le limiter à un secteur en particulier, il est partout. Si vous ne suivez pas le rythme et devenez un adoptant précoce, vous prendrez du retard », a-t-il expliqué, soulignant la nécessité de trouver un équilibre entre les phases «explorer» et «exploiter» d'un projet de l'industrie 4.0. Mais il a réitéré que les technologies de l’internet des objets (Ido) et de l’intelligence artificielle (IA) avaient une grande valeur marchande et pouvaient être utilisées dans plusieurs applications différentes. «On ne sait jamais ce qui façonnera l'avenir», a-t-il illustré.
Il y avait également des domaines cruciaux où la technologie de l'industrie 4.0 pouvait être utilisée dans la campagne contre le changement climatique. «Nous avons l'initiative de l'économie circulaire du carbone. Pour effectuer une transition énergétique propre, l'industrie 4.0 doit être au cœur de cela », a soutenu Al-Saleh.
Les technologies avancées ont été primordiales pour aider à faire face aux grands problèmes présentés par la pandémie, et certains changements, tels que le travail à distance via des systèmes de communication virtuels, peuvent devenir une caractéristique permanente du monde postpandémique.
L'Arabie saoudite est l'un des 13 centres de l'industrie 4.0 dans le monde, et Al-Saleh a noté que les avantages auraient incontestablement un impact mondial.
«Des organisations telles que le FEM et l'industrie 4.0 s'adressent à tout le monde. Tout est accessible et tout le monde peut bénéficier de ces avantages», a-t-il témoigné.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com