Deux nouvelles djihadistes françaises expulsées de Turquie et écrouées

L'une des deux Françaises détenues qui ont fui la dernière poche du groupe État islamique en Syrie s'entretient avec un journaliste de l'AFP au camp de personnes déplacées d'al-Hol dans le gouvernorat d'al-Hasakeh, dans le nord-est de la Syrie, le 17 février 2019. (Photo, AFP)
L'une des deux Françaises détenues qui ont fui la dernière poche du groupe État islamique en Syrie s'entretient avec un journaliste de l'AFP au camp de personnes déplacées d'al-Hol dans le gouvernorat d'al-Hasakeh, dans le nord-est de la Syrie, le 17 février 2019. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 30 juillet 2021

Deux nouvelles djihadistes françaises expulsées de Turquie et écrouées

  • Henen Ben Chaieb, une Niçoise de 32 ans, et Selma Tahar Aouidate, 29 ans, originaire de Roubaix (Nord), ont été mises en examen respectivement mardi et jeudi à Paris pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle »
  • Leurs trois et quatre enfants, selon Mediapart, dont certains nés sur place, ont été confiés, comme d'usage pour les revenants du djihad, aux services de l'Aide sociale à l'enfance

PARIS : Le retour progressif de Français partis rejoindre les groupes djihadistes en Syrie se poursuit: deux femmes parties en 2014 ont été expulsées de Turquie avec leurs enfants et incarcérées en France cette semaine, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.

Henen Ben Chaieb, une Niçoise de 32 ans, et Selma Tahar Aouidate, 29 ans, originaire de Roubaix (Nord), ont été mises en examen respectivement mardi et jeudi à Paris pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle", selon cette source qui a confirmé des informations du journal Nice Matin et du site d'investigation Mediapart.

Leurs trois et quatre enfants, selon Mediapart, dont certains nés sur place, ont été confiés, comme d'usage pour les revenants du djihad, aux services de l'Aide sociale à l'enfance.

Selma Tahar Aouidate, qui avait emmené avec elle deux enfants nés en France, est également mise en examen pour "soustraction d'un parent à ses obligations légales", selon la source judiciaire.

La jeune femme est la sœur de Fodil Tahar Aouidate, dit "Abou Mariam", l'un des onze Français condamnés à mort en Irak en 2019 et toujours détenus là-bas.

Aîné de sa fratrie, Fodil Tahar Aouidate, 35 ans, avait rejoint la Syrie avec sa soeur et 21 autres membres de leur famille. Décrit comme un "combattant" du groupe Etat islamique, il était connu du renseignement pour ses liens avec Abdelhamid Abaaoud, le coordinateur des attentats du 13 novembre 2015.

Deux des sœurs de la famille ont été condamnées en France pour "financement du terrorisme", car elles ont, selon le tribunal, envoyé 15.000 euros en Syrie, notamment des allocations familiales perçues par des membres de leur famille après leur départ.

Quant à Henen Ben Chaieb, elle avait quitté la France avec dix membres de sa famille le 26 septembre 2014. Une grand-mère, ses trois enfants et leurs conjoints ainsi que quatre petits-enfants (âgés de 6 mois, 22 mois, 4 ans et 6 ans) étaient partis ce jour-là depuis Nice à bord de deux voitures de location.

Selon Mediapart, les deux femmes mises en examen tentaient de "se cacher en Turquie" quand elles ont été arrêtées près de la frontière turco-syrienne.

Depuis 2014, près de 300 personnes ont été renvoyées en France, comme ces deux femmes, depuis la Turquie, en vertu du "protocole Cazeneuve".

Cet accord de coopération, du nom de l'ex-ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, a été signé en 2014 par les deux pays pour organiser le retour sur le territoire des djihadistes français qui sont entre les mains des autorités turques.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.