PARIS: Le budget de l'Élysée en 2020 a été maîtrisé en raison des contraintes imposées par l'épidémie de covid qui a drastiquement réduit les déplacements présidentiels, relève la Cour des comptes selon un bilan dévoilé lundi.
L'exercice de contrôle annuel sur les finances de la présidence a été également l'occasion pour les magistrats d'adresser un satisfecit à la réforme de la sécurité de l'Élysée qui avait constitué l'une des toiles de fond de l'affaire Benalla.
Selon le bilan de la Cour, la dotation inscrite dans le budget de l'État de 105,3 millions d'euros et les produits réalisés (1,7 M) ont été suffisants pour couvrir les dépenses qui se sont élevées à 106,8 millions d'euros.
Bien que le montant soit minime au regard du total des produits réalisés, la Cour des comptes note que la vente de produits dérivés par la Présidence a permis de recueillir une recette de 113 962 euros hors taxe en 2020 contre 77 635 euros en 2019.
L'année 2020 marquée par la covid s'est traduite par une "forte réduction des déplacements", passant de 108 en 2019 à 67 en 2020.
Elle a notamment permis un redéploiement de 3,1 millions d'euros en faveur de la transformation numérique, la réalisation de travaux immobiliers et l’acquisition d’équipements de sécurité.
La masse salariale n’a pas progressé en 2020, principalement en raison d’une baisse considérable des heures supplémentaires (-34 %), pointe la Cour des comptes.
7 530,67 euros ont par ailleurs été remboursés par le président en 2020 au titre des frais de bouche et déplacements privés.
L'épouse du chef de l'État Brigitte Macron a reçu plus de 25 000 courriers en 2020, en augmentation de 20 % par rapport à 2019, ce qui mobilise sept équivalents temps plein (ETP) de l’unité correspondance. Ce service emploie en tout 55 ETP en 2020 pour traiter l’ensemble des courriers et messages électroniques reçus, soit 300 000 en 2020.
Enjeu de pouvoir du temps d'Alexandre Benalla, la création de la direction de la sécurité de la présidence de la République (DSPR) constitue une "avancée", selon les magistrats.
La Cour fronce cependant les sourcils sur la gestion des heures supplémentaires des policiers du Groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR), en charge de la protection rapprochée.
En moyenne, chaque agent a cumulé 7 140 heures supplémentaires, pour un stock global de 278 457,93 heures sup'.
Ils les cumulent avec une indemnité propre au travail en cabinet ce qui mériterait d'être "revu et clarifié", selon la Cour.