Crise sanitaire: un collectif budgétaire à 20 milliards au menu des députés

L'Assemblée nationale débat vendredi des quelque 20 milliards d'euros supplémentaires posés sur la table par le gouvernement dans son budget rectificatif pour 2021. Thomas SAMSON / AFP
L'Assemblée nationale débat vendredi des quelque 20 milliards d'euros supplémentaires posés sur la table par le gouvernement dans son budget rectificatif pour 2021. Thomas SAMSON / AFP
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Publié le Vendredi 11 juin 2021

Crise sanitaire: un collectif budgétaire à 20 milliards au menu des députés

  • L'Assemblée nationale débat vendredi des quelque 20 milliards d'euros supplémentaires posés sur la table par le gouvernement dans son budget rectificatif pour 2021
  • Ce projet de loi de finances rectificative prolonge au moins jusqu'à fin août les aides d'urgence à destination des entreprises, avec une rallonge de 15,5 milliards d'euros pour financer leur sortie progressive

PARIS: L'Assemblée nationale débat vendredi des quelque 20 milliards d'euros supplémentaires posés sur la table par le gouvernement dans son budget rectificatif pour 2021, afin d'éviter que le déconfinement ne rime avec déconfiture pour certaines entreprises et salariés.

Ce projet de loi de finances rectificative prolonge au moins jusqu'à fin août les aides d'urgence à destination des entreprises, avec une rallonge de 15,5 milliards d'euros pour financer leur sortie progressive. 

Dernière étape du "quoi qu'il en coûte"? C'est ce qu'a promis le ministre de l'Economie Bruno Le Maire qui défend un "texte de transition entre protection maximale (...) et retour à la normale" avec des aides plus "ciblées et dégressives".

Mi-mai, l'exécutif avait déjà été puiser 7,2 milliards de crédits, grâce à un décret d'avance. Un montant exceptionnel.

En continuant à maintenir sous perfusion l'économie française, l'exécutif creuse le taux d'endettement public qui atteindrait 117,2% du PIB à la fin de l'année.

Deuxième force de la majorité, le Modem s'est inquiété de "l'énorme déficit" de la France, avec environ "220 milliards" prévus dans le budget rectificatif 2021, à 9,4% du PIB. 

"On ne peut pas se permettre d'avoir un déficit comme celui-là en 2022. On est prêt à travailler sur la dépense publique", insiste le centriste Christophe Jerretie.

Dans les Echos, Bruno Le Maire a promis de "définir une stratégie de désendettement claire", tandis que dans l'opposition, le député LR Eric Woerth, président de la commission des Finances, s'inquiète d'une "ambiance dépensière". 

Avec ce premier budget rectificatif pour 2021 - en 2020 les parlementaires en avaient voté quatre, un record - l'exécutif joue aussi la prudence alors que l'économie de l'Hexagone, suspendue au progrès de la vaccination de la population, espère éviter une 4e vague épidémique.

Le gouvernement n'a d'ailleurs pas relevé sa prévision de croissance, attendue à 5% cette année.

Sur les 15,5 milliards d'euros supplémentaires destinés aux dispositifs d'aide d'urgence, 6,4 milliards sont programmés pour le maintien de l'activité partielle, 3,4 milliards pour le fonds de solidarité et 4 milliards iront à la compensation d'exonérations de charges.

Gazole et cultes

Certains secteurs comme l'hôtellerie-restauration mais aussi les voyagistes, le transport aérien ou l'événementiel ont été durement éprouvés par des mois de confinement et ressortent économiquement lessivés, avec des perspectives de reprise très variables.

A ces dépenses s'ajoutent 1,4 milliard d'euros pour financer plusieurs annonces récentes. Dont 700 millions d'euros pour le maintien des places d'hébergement d'urgence, près de 400 millions d'euros pour les indemnisations d'agriculteurs, notamment ceux touchés par le gel début avril, ainsi que 400 millions d'euros pour le "Pass'Sport" à destination des jeunes, une aide à la collectivité de Nouvelle Calédonie ou encore le financement de l'opération "Quartiers d'été", destinée à animer les quartiers défavorisés.

Quelque 480 amendements ont été déposés sur le projet de loi. 

L'un d'eux déposé par le gouvernement devrait faire grincer quelques dents à l'heure où Emmanuel Macron tente de verdir son bilan. 

Il s'agit de décaler du 1er juillet 2021 au 1er janvier 2023 la hausse des tarifs du gazole non routier, utilisé principalement dans le bâtiment et les travaux publics, afin de tenir compte des conséquences de la crise sanitaire.

Autre point de crispation, un inédit geste fiscal pour les dons aux cultes. La déduction fiscale sur les dons passera de 66 % à 75 % jusqu'à fin 2022, dans une limite de 554 euros. 

"Les cultes ont particulièrement souffert" dans la période" "parce qu'ils n'ont pas été aidés au nom de la séparation des églises et de l'Etat", a expliqué le patron du groupe LREM Christophe Castaner pour justifier cette modulation de la déduction fiscale. 

La disposition sera combattue par la gauche de l'hémicycle: LFI, le PS mais aussi le groupe Libertés et Territoires ont déposé des amendements de suppression.

De leur côté, les LR mettront sur la table les pertes colossales de La Poste en raison du déficit du service universel postal que la crise n'a fait qu'accroître. Les élus de droite proposeront une importante exemption fiscale.


A Marseille, Notre-Dame de la Garde, symbole de la ville, se refait une beauté

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  • "C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David
  • Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle

MARSEILLE: Cent mètres carrés de feuilles d'or à appliquer derrière un échafaudage surplombant la baie de Marseille, dans le sud de la France: un chantier monumental s'apprête à démarrer à Notre-Dame de la Garde pour redonner son éclat à la "Bonne Mère", statue de la vierge à l'enfant emblématique de la ville.

"C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David.

"On est enfin arrivé au plus haut, au plus précieux, au plus important", ajoute-t-il à propos de la redorure de la statue haute de 11,2 mètres et dont la couronne, à 225 mètres au-dessus de la Méditerranée, est le point culminant de la deuxième ville de France.

Pour évaluer avec précision les travaux, prévus de février à décembre, Xavier David a notamment descendu en rappel les quatre versants de la vierge dorée.

"Il faut voir aussi avec la main, on ne peut pas seulement voir avec l'oeil", explique celui qui arpente depuis plusieurs décennies l'étroit escalier en colimaçon situé dans les entrailles de la "Bonne-Mère", au sommet duquel on peut observer, par une trappe au milieu de la couronne de la statue, toute la ville de Marseille, sa baie et ses collines.

Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle.

"La redorure de la statue a lieu à peu près tous les 30 ans", explique à l'AFP le père Olivier Spinosa, recteur du sanctuaire.

"Peu de personnel" 

Et de rappeler que la "Bonne Mère" est "véritablement une statue qui rassemble parce que, quand on arrive à Marseille, on la voit de loin, parce que, un jour ou l'autre, beaucoup de Marseillais se sont tournés vers elle, pour retrouver un peu de souffle, un peu d'espérance, de la joie".

"La vierge, c'est la mère, c'est l'enfant, c'est très méditerranéen, c'est l'amour, donc voilà, je crois que rien que pour ça, il faut la redorer", s'enthousiasme Nicole Leonetti, une retraitée marseillaise en visite à la basilique.

En amont de ce chantier de près de 2,5 millions d'euros, le diocèse de Marseille, propriétaire de l'édifice, a lancé une campagne de dons, proposant aux particuliers de financer une des 30.000 feuilles d'or nécessaires.

Le diocèse a également reçu le soutien de mécènes, comme l'armateur CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé, basé à Marseille, ou encore le club de foot Olympique de Marseille et le groupe de spiritueux Pernod Ricard.

Lors du lancement de la campagne en mai, le cardinal de la ville, Jean-Marc Aveline, avait insisté sur "l'importance symbolique de Notre-Dame de la Garde", assurant que la "Bonne Mère" évoquait aux Marseillais des valeurs d'accueil et de dignité.

Marseille est "une ville où la population, pour la plupart, est arrivée d'ailleurs (...) à cause de divers problèmes de guerre, de famine, de misère, de corruption", avait détaillé le cardinal.

Le chantier ne concernera pas seulement la surface de la statue, mais aussi sa structure métallique ou encore les anges du clocher.

"Il y aura peu de personnel, seulement des compagnons très pointus, très compétents qui vont travailler sur la pierre, d'autres sur le fer, avant l'arrivée des doreurs" au mois d'août, explique Xavier David.

Une douzaine de doreurs travailleront "dans une sorte d'atmosphère stérile" à l'intérieur de l'échafaudage recouvert de la bâche.

La statue a été réalisée au XIXe siècle en "galvanoplastie", qui consiste à plonger un moule en plâtre dans un bain de cuivre.

Elle est la plus grande au monde réalisée avec cette technique, "qui donne en sculpture le travail le plus fin et le plus pérenne, puisque 140 ans plus tard, cette statue est encore parfaitement intacte", explique l'architecte. "A la condition qu'on lui apporte un soin particulier tous les 25-30 ans."


Paris appelle les forces rwandaises à «quitter instamment la RDC»

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  • "La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa
  • Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame

PARIS: Paris appelle les forces rwandaises à "quitter instamment" la République démocratique du Congo et le groupe armé M23 qu'elles soutiennent à "se retirer immédiatement des territoires dont il a pris le contrôle", a affirmé jeudi le ministère des Affaires étrangères.

"La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa.

Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame.

Comme l'avait fait Emmanuel Macron lors d'un échange téléphonique avec son homologue rwandais il y a quelque jours, le chef de la diplomatie française, "redira cette position: le retrait des troupes rwandaises" du territoire de la RDC, selon Christophe Lemoine.

La démarche diplomatique française s'inscrit "en soutien aux processus" de Luanda et de Nairobi", des médiations conduites par l'Angola et le Kenya, respectivement au nom de l'Union africaine et de la Communauté des États d'Afrique de l'Est, a-t-il précisé.

Le groupe armé antigouvernemental M23 a pris le contrôle de Goma, grande ville de plus d'un million d'habitants, à l'issue d'une offensive éclair de quelques semaines au côté de troupes rwandaises. Il a indiqué jeudi qu'il continuerait sa "marche de libération jusqu'à Kinshasa".


Larcher au PS: «censurer à nouveau le gouvernement» serait «irresponsable»

Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
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  • Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable"
  • Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi

PARIS: Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable", alors qu'une réunion cruciale pour trouver un compromis entre Assemblée et Sénat sur le projet de budget de l'État doit s'ouvrir à 9h30.

"Il faut qu'ils mesurent leur responsabilité vis-à-vis du pays", a déclaré Gérard Larcher sur France 2. "Est-ce qu'on peut continuer à être sans budget, avec les conséquences que ça a au quotidien pour les citoyens, pour les collectivités territoriales, pour le monde économique?", a-t-il interrogé.

Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi. Dans la chambre basse, le Premier ministre François Bayrou devrait faire usage du 49 alinéa 3 de la Constitution, pour le faire adopter sans vote et donc s'exposer à une motion de censure des députés.

"Est-ce qu'on peut continuer à jouer de cette manière? Je pense que les socialistes sont des gens responsables et qu'à un moment ou un autre, ils marqueront  clairement qu'ils ne sont pas d'accord avec ce budget", a défendu le président du Sénat. "Mais l'idée de censurer à nouveau le gouvernement m'apparaît une idée irresponsable".

Interrogé sur le point d'achoppement spécifique de l'aide médicale d'État (AME) avec la gauche mais aussi les macronistes, qui appartiennent à la coalition gouvernementale, Gérard Larcher a souhaité que la réduction de son enveloppe par le Sénat ne soit pas "caricaturée".

"Bien entendu, les soins d'urgence, les grossesses, la prévention, les vaccins, tout ceci est maintenu", a-t-il assuré, "mais nous réduisons l'enveloppe de l'aide médicale d'État et nous mettons sous condition d'avis médical un certain nombre d'interventions".

La droite souhaite diminuer de 200 millions les crédits alloués à l'AME réservée aux étrangers en situation irrégulière. In fine, la version commune proposée devrait acter cette réduction, selon une source parlementaire.