Assaillis par les cataclysmes, 195 pays se penchent sur les prévisions climatiques

Si certains doutent que le défi puisse être relevé, d'autres – parfois par peur de décourager – insistent pour dire que ce n'est pas impossible. (Photo, AFP)
Si certains doutent que le défi puisse être relevé, d'autres – parfois par peur de décourager – insistent pour dire que ce n'est pas impossible. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Lundi 26 juillet 2021

Assaillis par les cataclysmes, 195 pays se penchent sur les prévisions climatiques

  • Le rapport du Giec, qui doit être publié le 9 août, dont le «résumé pour les décideurs» va être négocié ligne par ligne à huis clos en virtuel pendant deux semaines
  • Ce nouveau rapport tombe au milieu d'une avalanche de catastrophes qui ont remis les impacts du dérèglement climatique au premier plan

PARIS: Alors que déluges et incendies ravageurs font la Une à travers le monde, 195 pays commencent lundi l'adoption des nouvelles prévisions des experts climat de l'ONU, un rapport de référence qui devrait conforter les appels à agir plus vite et plus fort contre le changement climatique.

Sept ans après la dernière évaluation, ce nouveau rapport du Giec tombe au milieu d'une avalanche de catastrophes qui ont remis les impacts du dérèglement climatique au premier plan, des précipitations exceptionnelles en Chine et en Allemagne aux températures délirantes au Canada.

Mais malgré le choc des images, certains craignent que ce regain d'intérêt ne soit que passager alors que des actions cruciales pour l'avenir de l'humanité sont réclamées aux dirigeants de la planète qui doivent se réunir en novembre pour la conférence climat COP26 à Glasgow (Écosse).

"En ce moment, tout le monde parle de l'urgence climatique, et à juste titre. Mais dès que ces tragédies seront terminées, nous oublierons probablement à nouveau et continuerons comme avant", s'est inquiétée sur Twitter la militante Greta Thunberg, qui a entraîné des millions de jeunes dans les rues ces dernières années pour réclamer aux gouvernements de réduire drastiquement et immédiatement les émissions de gaz à effet de serre.

Le rapport du Giec, qui doit être publié le 9 août, dont le "résumé pour les décideurs" va être négocié ligne par ligne à huis clos en virtuel pendant deux semaines, doit mettre à jour son évaluation et ses prévisions climatiques: hausse de la température mondiale, augmentation du niveau des océans, intensification des événements extrêmes. 

Deux autres volets doivent être publiés début 2022. Celui sur les impacts, montre comment la vie sur Terre sera inéluctablement transformée d'ici à trente ans, voire plus tôt. Mais il n'arrivera qu'après la COP26.

"Les chiffres et les statistiques sont inestimables mais ce dont le monde a besoin maintenant, plus que tout, c'est d'action climatique. Les peuples à travers le monde l'exigent", a plaidé la semaine dernière la responsable climat de l'ONU Patricia Espinosa.

"Ils veulent un leadership audacieux et courageux qui nous éloigne du chemin actuel de destruction pour nous amener sur le chemin résistant au changement climatique que l'accord de Paris nous a promis", a-t-elle ajouté.

En signant cet accord en 2015, la quasi totalité des pays de la planète se sont engagés à réduire les émissions de CO2 pour limiter le réchauffement "bien en deçà" de +2°C par rapport à l'ère pré-industrielle, si possible +1,5°C.

Rester sous +1,5°C?

Alors que la planète s'est déjà réchauffée d'environ 1,1°C et que chaque fraction de degré en plus apporte son lot d'événements extrêmes supplémentaires, ce seuil de +1,5°C est depuis devenu l'objectif prioritaire de nombreux militants et responsables politiques.

Mais peut-on y arriver? C'est l'une des questions auxquelles devrait répondre l'évaluation par le Giec de milliers d'études scientifiques les plus récentes.

Si certains doutent que le défi puisse être relevé, d'autres – parfois par peur de décourager – insistent pour dire que ce n'est pas impossible.

"Limiter le réchauffement à +1,5°C est encore physiquement, techniquement et économiquement possible. Mais pas pour longtemps si nous continuons à agir trop peu et trop tard", estime Kaisa Kosonen, de Greenpeace.

Pour espérer ne pas franchir ce seuil, il faudrait réduire chaque année les émissions de 7,6% en moyenne, entre 2020 et 2030, selon l'ONU.

Et si 2020 a vu une baisse de cette ampleur en raison de la pandémie de Covid-19, un rebond est attendu. Et l'Agence internationale de l'énergie prédit même des émissions record d'ici 2023, vu la faible part des plans de relance consacrée aux énergies propres.

"Mais si on n'y arrive pas, si on peut arriver à 1,6°C c'est mieux que 1,7°C, et 1,7°C, c'est mieux que 1,8°C", note le climatologue Robert Vautard, un des auteurs du Giec.

"Les confinements sur l'année 2020 ont donné une baisse d'émissions de 6 à 7%, si on veut arriver à une baisse des émissions de 40 ou 50% en 2030, on voit le travail qui reste à faire. C'est presque un Covid de plus par an, c'est évidemment pas comme ça qu'on le souhaite", indique-t-il à l'AFP. "Cet effort est colossal mais le jeu en vaut la chandelle".


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

Short Url

JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Short Url
  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
Short Url
  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.