Visiblement satisfait d’être considéré par la France comme un interlocuteur à part entière, au même titre que les autres protagonistes politiques libanais, le Hezbollah s’est montré déterminé à faciliter la tâche ardue que mène au Liban le président Emmanuel Macron, acceptant en vrac la majeure partie des réformes proposées par Paris mardi dernier, à l’exception des élections législatives anticipées. La feuille de route soumise par M. Macron aux chefs des formations politiques réunis mardi à la Résidence des Pins, qui s’est imposée comme une véritable déclaration ministérielle pour le gouvernement Adib en gestation, comprend une série de réformes sérieuses et urgentes. Elles visent notamment à stopper l’effondrement économique et financier, à mettre un terme à la corruption, à restructurer a minima le fonctionnement des institutions et de la justice, mais aussi à renouveler les élites politiques.
C’est sur ce dernier point que le Hezbollah – tout comme le Courant patriotique libre et les Marada d’ailleurs – s’est montré réticent, qu’une série d’autres volets, qu’on aurait crus menaçants pour lui, n’ont suscité aucune objection de sa part, à en croire des sources présentes à la réunion. C’est notamment le cas pour ce qui est de l’exigence d’une surveillance stricte des frontières, du port et de l’aéroport, et/ou de la reprise imminente des négociations avec le FMI et l’adoption de la loi sur le contrôle des capitaux.