Au milieu des catastrophes, un rapport très attendu du Giec

Des militaires sur la rivière Ahr alors que le toit d'une maison endommagée pend sur l'eau à Rech, en Rhénanie-Palatinat, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2021, après les inondations dévastatrices qui ont frappé la région. CHRISTOF STACHE / AFP
Des militaires sur la rivière Ahr alors que le toit d'une maison endommagée pend sur l'eau à Rech, en Rhénanie-Palatinat, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2021, après les inondations dévastatrices qui ont frappé la région. CHRISTOF STACHE / AFP
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Publié le Vendredi 23 juillet 2021

Au milieu des catastrophes, un rapport très attendu du Giec

  • Précédés par une avalanche de catastrophes ayant remis le réchauffement à la Une, les experts climat de l'ONU s'apprêtent à publier leurs nouvelles prévisions du dérèglement climatique
  • Depuis le dernier rapport d'évaluation des scientifiques du Giec en 2014, le monde a changé

PARIS : Précédés par une avalanche de catastrophes ayant remis le réchauffement à la Une, les experts climat de l'ONU s'apprêtent à publier leurs nouvelles prévisions du dérèglement climatique, un texte de référence à 100 jours d'une conférence climat cruciale pour l'avenir de l'humanité.

Depuis le dernier rapport d'évaluation des scientifiques du Giec en 2014, le monde a changé.

L'accord de Paris (décembre 2015) a fixé l'objectif de limiter le réchauffement "bien en deçà" de +2°C par rapport à l'ère pré-industrielle, si possible +1,5°C; les jeunes sont descendus par millions dans les rues pour réclamer à leurs dirigeants d'agir vite; les signes du dérèglement climatique n'ont jamais été aussi flagrants.

Ces dernières semaines, l'humanité a subi une canicule meurtrière sans précédent au Canada, des incendies ravageurs dans l'Ouest américain, des inondations catastrophiques en Allemagne et en Belgique, un déluge en Chine. Suscitant l'étonnement chez les populations frappées.

"Les signaux d'alarme étaient là mais j'imagine que les gens pensent que ça va arriver à quelqu'un d'autre, ailleurs, plus tard", commente Kaisa Kosonen, de Greenpeace.

Même certains scientifiques ont été pris au dépourvu.

"Le climat a changé plus vite qu'attendu", déclare Tim Lenton, de l'université d'Exeter, notant que le fonctionnement du Giec, par consensus, a aussi pu le conduire à "modérer" son message par le passé.

D'ici à 30 ans

A ce stade, la planète a gagné 1,1°C environ depuis la révolution industrielle.

Alors que chaque dixième de degré supplémentaire apporte son lot d'événements extrêmes, pourra-t-on contenir le réchauffement à +1,5°C pour limiter les dégâts?

C'est le 9 août que le Giec dévoilera ses nouvelles prévisions, après deux semaines de réunion virtuelle des 195 Etats membres qui démarre lundi.

Mais les recherches existantes, sur lesquelles se base le Giec, donnent des indices clairs.

"Si on ne baisse pas nos émissions dans la décennie qui vient, on n'y arrivera pas. Les 1,5°C vont être atteints très probablement entre 2030 et 2040, ce sont les meilleures estimations qu'on a aujourd'hui", indique à l'AFP le climatologue Robert Vautard, l'un des auteurs de ce premier volet de l'évaluation du Giec.

Les deux autres volets sont prévus pour 2022. Celui sur les impacts, dont l'AFP a obtenu une version préliminaire, montre comment la vie sur Terre sera inéluctablement transformée d'ici à 30 ans, voire plus tôt. Ce volet n'arrivera qu'après la COP26, la conférence climat de l'ONU prévue en novembre à Glasgow.

Beaucoup espèrent que le rapport dévoilé début août refasse pression sur les gouvernements pour qu'ils réhaussent leurs ambitions climatiques et mettent en oeuvre les politiques nécessaires.

"Nous sommes confrontés tous les jours à la destruction et à la souffrance (...). Il est important de reconnaître que nous parlons de l'avenir de la planète. Nous ne pouvons pas jouer avec ça", a insisté cette semaine la responsable climat de l'ONU Patricia Espinosa.

Continuer le combat

Dans ce contexte, la présidence britannique de la COP26 réunit les ministres d'une quarantaine de pays dimanche et lundi pour "donner de l'élan" aux négociations.

Pour espérer limiter le réchauffement à +1,5°C, il faudrait réduire chaque année les émissions de 7,6% en moyenne, entre 2020 et 2030, selon l'ONU. Et si 2020 a vu une baisse de cette ampleur en raison de la pandémie, un rebond est attendu.

L'Agence internationale de l'énergie, notant la faible part des plans de relance consacrée aux énergies propres, prédit même des émissions record d'ici à 2023.

Pour inverser la tendance, il faut "réduire rapidement et drastiquement les émissions de gaz à effet de serre, sortir du charbon, du pétrole et du gaz, protéger les puits de carbone", insiste Stephen Cornelius, du WWF, qui espère des mises en garde du Giec "encore plus bruyantes" que les précédentes.

L'Organisation météorologique mondiale estime à 40% la probabilité que la température franchisse +1,5°C sur une année d'ici à 2025. Mais une seule année ne veut pas dire que l'objectif idéal de l'accord de Paris aura été durablement dépassé.

Alors il faut continuer le combat, plaident les experts.

Si nous dépassons +1,5°C, "ce n'est pas une raison pour dire +merde, on abandonne+", insiste auprès de l'AFP le climatologue Peter Thorne, l'un des auteurs du rapport.

"1,5 °C n'est pas un seuil magique qui déclenche Armageddon (...) Si on arrive à 1,7°C, c'est bien mieux que de dépasser 1,5°C, abandonner et aller jusqu'à 2,5°C".

Le Giec, l'autorité scientifique de référence sur le changement climatique

Depuis plus de 30 ans, le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec) analyse le changement climatique, ses conséquences et les stratégies d'adaptation possibles à travers le monde via des rapports d'évaluation mis à jour régulièrement.

Le Giec, créé en 1988, a déjà dressé cinq rapports d'évaluation dont le dernier a été finalisé en 2013-2014. Il entame à présent la publication de son sixième rapport qui se décompose en trois volets: le premier, sur les éléments scientifiques les plus récents concernant le changement climatique, sera publié le 9 août.

Le deuxième volet, dont une version préliminaire a été dévoilée en exclusivité par l'AFP en juin, concerne les conséquences du réchauffement climatique et les mesures d'adaptation. Il doit être publié officiellement en février 2022 et la troisième partie, consacrée aux mesures d'atténuation, le mois suivant. Un rapport de synthèse reprendra l'ensemble des éléments en septembre 2022.

Le but du Giec est de fournir aux gouvernements les éléments scientifiques utiles pour "élaborer des politiques dans le domaine du climat", ainsi que des bases pour les négociations lors des COP pour le climat.

Le Giec synthétise les travaux existants et ne diligente pas d'études. Il ne fait pas non plus de préconisations mais expose les options possibles aux décideurs politiques.

Chaque volet de ces rapports d'évaluation est composé de centaines, voire de milliers de pages, et fait l'objet de plusieurs versions soumises aux commentaires des chercheurs et des gouvernements jusqu'à aboutir à la version définitive.

Il s'accompagne d'un "résumé à l'attention des décideurs" de quelques dizaines de pages. Ce texte est approuvé ligne par ligne, par consensus, par des délégations des 195 pays membres. Cette ultime validation, plus politique, touche à la forme mais ne revient pas sur le fond, explique le Giec.

Durant son sixième cycle d'évaluation, le Giec a également produit trois rapports spéciaux, sur un réchauffement planétaire de +1,5°C, les terres émergées, l'océan et la cryosphère.

Créé par l'Organisation météorologique mondiale (OMM) et le Programme des Nations unies pour l'environnement (Pnue), son fonctionnement repose sur les contributions bénévoles de milliers de spécialistes des sciences de l'atmosphère, d'océanographes, de glaciologues, d'économistes, etc.

En 2007, le Giec avait reçu, avec l'ex-président américain Al Gore, le prix Nobel de la Paix pour son travail de diffusion des connaissances sur le réchauffement et les mesures nécessaires pour le limiter.


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.

 


Le cercueil du pape est arrivé dans la basilique Saint-Pierre

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
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  • Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe
  • Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel

CITE DU VATICAN: Le cercueil du pape François est arrivé mercredi matin dans la basilique Saint-Pierre, où il sera exposé au public jusqu'à vendredi soir, accompagné par les applaudissements des fidèles présents sur la place.

Le cercueil a été positionné devant l'autel central de la basilique, escorté par des dizaines de cardinaux et de gardes suisses.

Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où le pape a vécu depuis son élection en 2013 jusqu'à sa mort.

Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel, surplombé de l'impressionnant baldaquin en bronze, chef d'oeuvre du Bernin.

Les chants du choeur de la Chapelle Sixtine résonnaient tout au long du cortège. Le cercueil était porté par des membres du cérémonial du Vatican en costume sombre et encadré par huit gardes suisses armés de hallebardes.

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet.

La cérémonie devrait s'achever vers 10H15 (08H15 GMT).

Ensuite, pendant trois jours, le public pourra défiler devant sa dépouille, mercredi (de 11H00 à 24H00), jeudi (de 07H00 à 24H00) et vendredi (de 07H00 à 19H00).

Dès 08H00 (06H00 GMT) mercredi, des centaines de fidèles étaient massés sur la place pour être parmi les premiers à entrer dans le majestueux édifice, qui ne sera pourtant accessible qu'à partir de 11H00 (09H00 GMT).

Des dizaines de milliers de fidèles sont attendus pour ce dernier hommage. Après le décès de son prédécesseur Benoît XVI le 31 décembre 2022, 200.000 personnes s'étaient recueillies devant sa dépouille avant son enterrement en présence de 50.000 fidèles.

Pour faire face à cet afflux, les autorités ont déployé diverses mesures: barrières métalliques pour canaliser le flot des visiteurs, distribution de bouteilles d'eau, augmentation de la fréquence des bus desservant le Vatican, et renforcement des contrôles de sécurité aux accès de la place Saint-Pierre, par laquelle on accède à la basilique.


Inde: deux insurgés tués par l'armée dans le Cachemire

Deux insurgés présumés ont été tués lors d'une fusillade dans la partie du Cachemire administrée par l'Inde, a déclaré mercredi l'armée indienne, au lendemain d'une attaque contre des civils qui a fait au moins 26 morts. (AFP)
Deux insurgés présumés ont été tués lors d'une fusillade dans la partie du Cachemire administrée par l'Inde, a déclaré mercredi l'armée indienne, au lendemain d'une attaque contre des civils qui a fait au moins 26 morts. (AFP)
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  • Depuis leur partition meurtrière en 1947 à leur indépendance, l'Inde et le Pakistan se disputent la souveraineté de tout le Cachemire, à majorité musulmane, divisé entre les deux pays
  • L'armée a indiqué avoir "éliminé deux terroristes" et saisi de grandes quantités d'armes et de munitions

SRINAGAR: Deux insurgés présumés ont été tués lors d'une fusillade dans la partie du Cachemire administrée par l'Inde, a déclaré mercredi l'armée indienne, au lendemain d'une attaque contre des civils qui a fait au moins 26 morts.

Une unité de l'armée indienne, le Chinar Corps, a fait état mercredi d'un "échange de tirs intense" avec des hommes armés, affirmant les soupçonner d'avoir "tenté une infiltration" dans le district de Baramulla, situé à une centaine de kilomètres au nord-est de Pahalgam où a eu lieu la fusillade.

L'armée a indiqué avoir "éliminé deux terroristes" et saisi de grandes quantités d'armes et de munitions.

Depuis leur partition meurtrière en 1947 à leur indépendance, l'Inde et le Pakistan se disputent la souveraineté de tout le Cachemire, à majorité musulmane, divisé entre les deux pays.

Dans la partie indienne, une rébellion séparatiste a fait plusieurs dizaines de milliers de victimes depuis 1989. New Delhi y a déployé un contingent de quelque 500.000 soldats.

Les forces de l'ordre indiennes ont lancé une vaste traque après la fusillade mardi contre un groupe de touristes à Pahalgam, une destination prisée située à environ 90 kilomètres de l'importante ville de Srinagar.

Il s'agit de la plus meurtrière contre des civils en un quart de siècle.

Les combats ont diminué depuis que le gouvernement nationaliste hindou de Narendra Modi a révoqué l'autonomie limitée de ce territoire en 2019.