Entretien avec le roi du Raï: Le vibrant hommage de Khaled à Beyrouth

C’est devant la télévision, avec mes enfants, que j’ai découvert la catastrophe. Je me suis demandé ce que je pourrais faire pour aider? (Photo, fournie)
C’est devant la télévision, avec mes enfants, que j’ai découvert la catastrophe. Je me suis demandé ce que je pourrais faire pour aider? (Photo, fournie)
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Publié le Vendredi 04 septembre 2020

Entretien avec le roi du Raï: Le vibrant hommage de Khaled à Beyrouth

  • L’ensemble des bénéfices du titre Elle s’appelle Beyrouth sera reversé à la Croix Rouge libanaise
  • Nous sommes en train de négocier avec le gouvernement libanais la possibilité d’organiser un grand concert prochainement, à côté du site où a eu lieu la catastrophe

PARIS : Le chanteur algérien Cheb Khaled a sorti Elle s’appelle Beyrouth, un titre en hommage à la ville meurtrie par la double explosion qui a coûté la vie à 171 personnes. L’ensemble des bénéfices sera reversé à la Croix Rouge libanaise. Entretien avec le roi du Raï.

Le single et le clip sont sortis le 18 août, soit deux semaines jour pour jour après cette terrible explosion qui a une nouvelle fois touchée la ville de Beyrouth. Vous vous êtes associé au musicien libanais Rodge dont le studio a été touché par le souffle colossal de la déflagration. Racontez-nous ce cri du cœur…
C’est devant la télévision, avec mes enfants, que j’ai découvert la catastrophe. Je me suis demandé ce que je pourrais faire pour aider. Puis nous avons contacté Rodge, que j’avais rencontré sur le tournage d’un clip à Beyrouth il y a quatre ans. On a fait ce titre en quatre jours. Il m’a d’abord envoyé plusieurs beats puis nous avons construit le morceau ensemble, tout à distance. Pour les paroles, j’ai collaboré avec un poète algérien qui vit à Paris. Le destin des rencontres fait beaucoup de choses. Nous avons vraiment tous travaillé ensemble et construit une famille autour de ce soutien apporté à Beyrouth.

Que représente Beyrouth à vos yeux ?
Quand j’étais petit, je rêvais d’y aller. Pour nous les Arabes, c’était le Las Vegas du Moyen-Orient. C’était une ville de cinéma, de gaieté, de culture. J’ai vu beaucoup de films en noir et blanc, notamment des films égyptiens, tournés à Beyrouth. Ce pays, j’avais envie de le voir. J’ai été invité pour la première fois en 1993. C’était la fin de la guerre, la ville se reconstruisait lentement, il y avait des trous partout. Je me suis retrouvé dans un studio d’enregistrement au cinquième étage sous terre. Mais j’ai tellement aimé les gens là-bas !

« J’ai vu un peuple qui ressemble au mien »
         Khaled

Qu’aimez-vous chez eux ?
J’ai vu un peuple qui veut vivre. J’ai vu un peuple qui ressemble au mien, celui de chez moi, en Algérie. Comme dit ma mère, si tu n’as pas la force pour tuer ton ennemi, tue-le avec le sourire. Malgré tout ce qu’ils ont subi, j’y ai vu beaucoup de joie. Ils ne renoncent jamais.

Confirmez-vous que l’ensemble des bénéfices sera reversé à la Croix Rouge libanaise ?  
Tout le monde a laissé ses droits. Nous ne gardons absolument rien. Tous les bénéfices seront intégralement reversés à la Croix Rouge libanaise.

Suivez-vous l’évolution de la situation sur place ?
Oui, bien entendu. Je vois des gens manifester pacifiquement. C’est bien. Je pense que les Algériens leur ont notamment montré l’exemple. Ce n’est pas comme les Gilets jaunes, même si je respecte… Mais les gens ont compris que quand quelqu’un veut parler de ses droits, il y a toujours des parasites pour tout gâcher, des casseurs, des voleurs. Ils sont envoyés afin que la parole ne passe pas. Or, à l’image des Algériens, les Libanais manifestent pacifiquement, dans le calme, et contre la bêtise de l’homme.

Vous reverra-t-on sur scène prochainement ou est-ce complexe en raison de la crise sanitaire ?
Nous sommes en train de négocier avec le gouvernement libanais la possibilité d’organiser un grand concert prochainement, à côté du site où a eu lieu la catastrophe. Nous cherchons activement des sponsors et souhaitons inviter tous les artistes intéressés, du Liban, de France et d’ailleurs. J’espère que notre rêve se réalisera. 


 


«Effroi» du Festival de Cannes après la mort d'une photojournaliste palestinienne

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.  "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film. "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
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  • La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi
  • Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025

PARIS: Le Festival de Cannes a exprimé mercredi "son effroi et sa profonde tristesse" après la mort d'une photojournaliste palestinienne, protagoniste d'un film qui doit être présenté cette année sur la Croisette et de plusieurs membres de sa famille, tués par un missile à Gaza.

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.

"Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP.

Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025. (Elle) est l'une des trop nombreuses victimes de la violence qui embrase la région depuis des mois".

"Le Festival de Cannes souhaite exprimer son effroi et sa profonde tristesse face à cette tragédie qui a ému et choqué le monde entier. Si un film est bien peu de chose face à un tel drame, (sa projection à l'Acid à Cannes le 15 mai) sera, en plus du message du film lui-même, une manière d'honorer la mémoire (de la jeune femme), victime comme tant d'autres de la guerre", a-t-il ajouté.

La réalisatrice Sepideh Farsi a rendu hommage jeudi dernier à la jeune femme, qui lui racontait, par appels vidéo, la vie à Gaza. "Je demande justice pour Fatem (ou Fatima, NDLR) et tous les Palestiniens innocents qui ont péri", a-t-elle écrit.

Reporters sans Frontières avait dénoncé sa mort, regrettant que son nom "s'ajoute aux près de 200 journalistes tués en 18 mois".

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, laquelle a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 sont mortes, selon l'armée israélienne.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, 51.266 Palestiniens ont été tués à Gaza depuis le début de la guerre.


La danse des dauphins, vedette des îles Farasan

L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
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  • L'observation de 5 espèces de dauphins met en évidence la biodiversité
  • Il est vital de coexister avec la vie marine, déclare un pêcheur local

RIYADH : L'observation de plus de cinq espèces de dauphins a renforcé la réputation des îles Farasan en tant que lieu de visite incontournable pour les amateurs de nature et d'animaux sauvages, a récemment rapporté l'agence de presse saoudienne.

Parmi les espèces observées, les grands dauphins et les dauphins à long bec volent la vedette. Les dauphins à long bec, connus pour leur nature enjouée, s'approchent souvent des croisières de loisir, ravissant les gens par leur charme.

Le pêcheur saoudien Mohammed Fursani, qui navigue dans ces eaux depuis longtemps, y voit un lien plus profond.


Le pianiste Igor Levit va donner un concert de plus de 16 heures à Londres

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
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  • Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance"
  • "Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée

LONDRES: Le pianiste Igor Levit va donner jeudi et vendredi à Londres un concert unique, prévu pour durer plus de 16 heures, en jouant en solo "Vexations" d'Erik Satie, sous la direction de l'artiste Marina Abramovic, connue pour ses performances radicales.

Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance".

"Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée. Elle se traduit ainsi par une performance durant entre 16 et 20 heures. Habituellement, plusieurs pianistes se succèdent pour jouer ce morceau sans interruption.

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19.

C'est la première fois qu'il va jouer ce morceau en intégralité en public.

Le public va être "témoin (d'un moment) de silence, d'endurance, d'immobilité et de contemplation, où le temps cesse d'exister", a commenté Marina Abramovic, artiste serbe de 78 ans. "Igor interprète +Vexations+ avec des répétitions infinies, mais une variation constante", a-t-elle ajouté.

Le rôle de Marina Abramovic, connue pour ses performances qui poussent les spectateurs dans leurs retranchements, est de "préparer le public à cette expérience unique".

Erik Satie avait lui écrit à propos du morceau à l'adresse des pianistes: "Pour jouer 840 fois de suite ce motif, il sera bon de se préparer au préalable, et dans le plus grand silence, par des immobilités sérieuses".

Dans une interview au quotidien britannique The Guardian, Igor Levit a encouragé son public à "se laisser aller". "C'est juste un espace vide, alors plongez dedans", a-t-il dit.

Les spectateurs pourront assister au concert soit pour une heure soit dans sa totalité. Il commencera jeudi à 10H00 (09H00 GMT).