Arrimée au dollar depuis plus de vingt ans, la livre libanaise a entamé en août dernier une chute spectaculaire qui a contribué à accélérer l’effondrement de l’économie du pays en général, et de son système financier en particulier. Mais le cauchemar actuel combinant hyperinflation et pénuries ne pourrait en être qu’à ses débuts, juge Bank of America (BofA) dans un rapport intitulé « Le fantôme du passé de l’hyperinflation ».
BofA estime que le taux auquel la monnaie nationale s’échange pourrait atteindre plus de 46 000 livres pour un dollar d’ici à la fin de l’année – soit une augmentation de 2 223 % par rapport à la parité officielle de 1 507,5 livres pour un dollar.
S’ils évoquent d’emblée un parallèle entre la crise actuelle et la « spirale inflationniste » qu’a connue le pays entre « 1985 à 1992 », les auteurs du rapport soulignent néanmoins l’importance de la différence de contexte.
BofA critique d’ailleurs l’absence de réactivité des députés sur ce dossier. Elle évoque également la responsabilité de la Banque du Liban (BDL) concernant l’instabilité actuelle du taux de change – et donc l’inflation –, pointant principalement du doigt les nombreuses circulaires adoptées depuis fin avril et qui ont, sans l’affirmer clairement, posé les bases d’un nouveau régime de change.