Egypte: six militants libérés après des critiques à l'international

L'Egypte compte plus de 60 000 détenus d'opinion selon des ONG et le pays est régulièrement pointé du doigt concernant les violations des droits humains dans le pays. (Photo, AFP)
L'Egypte compte plus de 60 000 détenus d'opinion selon des ONG et le pays est régulièrement pointé du doigt concernant les violations des droits humains dans le pays. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 19 juillet 2021

Egypte: six militants libérés après des critiques à l'international

  • Dans une décision surprise, le parquet égyptien a ordonné samedi soir la libération d'Esraa Abdel-Fattah, 43 ans, à l'issue de près de 22 mois de détention provisoire sans jugement
  • En Egypte, selon la loi, les périodes de détention provisoire sans jugement peuvent être prolongées jusqu'à deux ans

LE CAIRE : L'Egypte a libéré dimanche six militants, dont la journaliste et blogueuse Esraa Abdel-Fattah, l'un des symboles de la révolution de 2011, quelques jours après que les Etats-Unis ont fait part de leurs préoccupations concernant les violations des droits humains dans le pays.

Depuis l'arrivée au pouvoir du président Abdel Fattah al-Sissi en 2014, les autorités égyptiennes mènent une impitoyable répression contre tous types d'opposition, islamiste comme libérale.

Selon des analystes, la libération de ces militants est une façon de rassurer à l'international, après que les Etats-Unis ont cette semaine mis Le Caire en garde contre le ciblage de militants des droits humains et indiqué que cela serait pris en compte lors de tractations en vue de ventes d'armes entre les deux pays alliés.

Dans une décision surprise, le parquet égyptien a ordonné samedi soir la libération d'Esraa Abdel-Fattah, 43 ans, à l'issue de près de 22 mois de détention provisoire sans jugement.

En Egypte, selon la loi, les périodes de détention provisoire sans jugement peuvent être prolongées jusqu'à deux ans.

L'avocat Khaled Ali a publié sur Facebook une photo de la militante après sa sortie de prison dimanche.

«Fausses informations»

Connue pour avoir été l'une des fondatrices du "Mouvement du 6 avril" en 2008, à l'origine trois ans plus tard de la mobilisation de millions d'Egyptiens lors de la révolte ayant provoqué la chute de Hosni Moubarak dans le sillage du Printemps arabe, elle avait été arrêtée en octobre 2019 pour "diffusion de fausses nouvelles" et "collaboration avec un groupe terroriste". Son arrestation avait provoqué de nombreuses critiques.

Opposée aux Frères musulmans à leur arrivée au pouvoir en Egypte en 2012, Esraa Abdel-Fattah avait soutenu les appels à renverser leur régime et les manifestations qui ont conduit au départ du président islamiste Mohamed Morsi.

Elle avait aussi été emprisonnée à l'époque de Hosni Moubarak, après la création du "Mouvement du 6 avril" et son appel à une grève des ouvriers dans la ville de Mahalla dans le delta du Nil la même année.

La justice égyptienne a également décidé samedi de libérer le militant Abdel Nasser Ismaïl, leader du Parti de l'Alliance populaire (gauche), arrêté en septembre 2019 pour "participation à un groupe terroriste", selon des avocats des droits humains. 

Le journaliste et opposant égyptien Gamal el-Gammal, arrêté à son retour de Turquie en février dernier, a également été libéré, tout comme l'avocat et militant des droits humains Mahienour el-Masry, ainsi que les journalistes Motaz Wadnan et Mostafa el-Asar.

Tous en détention provisoire depuis leur arrestation, ces militants étaient accusés de diffusion de "fausses informations" et de coopération "avec des terroristes" ou d'autres "groupes illégaux".

Ils ont été libérés en attendant la fin de l'enquête les concernant, selon des sources judiciaires et sécuritaires.

Impact à l'étranger

"Nous nous attendions depuis un moment à ce que des libérations aient lieu", a affirmé le rédacteur en chef du journal Al-Shorouk, Mohammed Saad Abdel Hafiz. "Déjà la semaine dernière, 150 militants peu connus avaient été libérés et certains responsables nous avaient dit que d'autres suivraient".

Ces libérations "visent à calmer les tensions dans le pays et pourraient avoir un impact positif sur l'image de l'Egypte à l'étranger", estime Moustafa Kamel al-Sayyed, professeur de sciences politiques à l'Université du Caire.

"Mais je doute que ça change la situation car il y a beaucoup de prisonniers politiques" toujours en détention, ajoute-t-il.

Un autre journaliste très connu en Egypte, Abdel Nasser Salam, a d'ailleurs été arrêté après avoir critiqué le président Sissi sur Facebook, ont indiqué dimanche des hauts responsables des services de sécurité sans fournir davantage de détails.

Ancien rédacteur en chef du journal Al Ahram, M. Salam avait accusé le président de mettre en danger les intérêts du pays en échouant à résoudre un différend avec l'Ethiopie concernant la construction d'un barrage sur le Nil, et réclamé qu'il "démissionne immédiatement".

L'Egypte compte plus de 60 000 détenus d'opinion selon des ONG et le pays est régulièrement pointé du doigt concernant les violations des droits humains dans le pays.

Mercredi, Washington a réagi à l'annonce de l'inculpation de l'influent militant égyptien Hassam Bahgat, directeur exécutif de l'Initiative égyptienne pour les droits personnels (IEDR).

"Nous avons indiqué au gouvernement égyptien notre profonde conviction que des individus tels que Hossam Bahgat ne devraient pas être pris pour cible pour avoir pacifiquement exprimé leur opinion", a affirmé le porte-parole du département d'Etat américain, Ned Price.

En mars, 31 pays -- dont la France et les Etats-Unis -- avaient appelé l'Egypte à cesser d'abuser de sa législation antiterroriste pour museler les opposants au régime, les défenseurs des droits et les journalistes et pour maintenir indéfiniment les voix critiques en détention préventive, dans une déclaration auprès des Nations unies à Genève.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.