A Cannes, l'éducation sentimentale d'un jeune de banlieue parisienne

La réalisatrice tunisienne Leyla Bouzid (C) reçoit le prix Muhr de la meilleure fiction des mains du cheikh Mansoor bin Mohammed bin Rashid al-Maktoum lors de la cérémonie de clôture du Festival international du film de Dubaï le 16 décembre 2015 pour son film intitulé "Comme j'ouvre les yeux". (AFP/ STR)
La réalisatrice tunisienne Leyla Bouzid (C) reçoit le prix Muhr de la meilleure fiction des mains du cheikh Mansoor bin Mohammed bin Rashid al-Maktoum lors de la cérémonie de clôture du Festival international du film de Dubaï le 16 décembre 2015 pour son film intitulé "Comme j'ouvre les yeux". (AFP/ STR)
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Publié le Vendredi 16 juillet 2021

A Cannes, l'éducation sentimentale d'un jeune de banlieue parisienne

La réalisatrice tunisienne Leyla Bouzid (C) reçoit le prix Muhr de la meilleure fiction des mains du cheikh Mansoor bin Mohammed bin Rashid al-Maktoum lors de la cérémonie de clôture du Festival international du film de Dubaï le 16 décembre 2015 pour son film intitulé "Comme j'ouvre les yeux". (AFP/ STR)
  • Avec "Une histoire d'amour et de désir", présenté à Cannes, Leyla Bouzid redistribue les liens amoureux à travers l'histoire d'Ahmed, un jeune de banlieue parisienne
  • Le film décrit, avec beaucoup de sensibilité, la mécanique implacable qui empêche Ahmed de s'émanciper et d'assumer ses désirs, conduisant inéluctablement à une forme de souffrance

CANNES : Sortir des représentations stéréotypées en montrant des hommes fragiles, submergés par leurs émotions: avec "Une histoire d'amour et de désir", présenté à Cannes, Leyla Bouzid redistribue les liens amoureux à travers l'histoire d'Ahmed, un jeune de banlieue parisienne.

Projeté mercredi soir lors de la clôture de la Semaine de la critique, une des principales sections du Festival de Cannes, ce film est le second long métrage de la réalisatrice franco-tunisienne Leyla Bouzid, après "A peine j'ouvre les yeux" (2015) qui avait reçu le Prix du jury à la Mostra de Venise.

Le film traite de la rencontre d'Ahmed (Sami Outalbali), 18 ans, Français d'origine algérienne qui a grandi en banlieue parisienne, et Farah (Zbeida Belhajamor), une Tunisienne qui emménage à Paris pour poursuivre ses études de lettres. 

A rebours de ce que pourrait attendre le spectateur, c'est Farah qui va libérer Ahmed des tabous dans lesquels il est enfermé. 

Poids des traditions et de la religion, peur du qu'en-dira-t-on dans sa cité ... le film décrit, avec beaucoup de sensibilité, la mécanique implacable qui empêche Ahmed de s'émanciper et d'assumer ses désirs, conduisant inéluctablement à une forme de souffrance.

"Je voulais montrer quelque chose qu'on ne voit jamais à l'écran: ces jeunes Maghrébins, ces Français, qui grandissent en banlieue et qui subissent une forme de misère parce qu'il y a un entourage qui fait qu'ils sont très prudes", déclare à l'AFP la réalisatrice.

Comme son titre l'indique, le film convoque largement autant le désir que l'amour éprouvés par les deux jeunes, grâce notamment à l'utilisation, tout au long du film, de textes (poésies, nouvelles...) érotiques arabes datant du XIIe siècle.

Le film défend aussi une autre représentation des hommes: "Ils ne sont presque jamais représentés comme étant fragiles, timides, submergés par leurs émotions alors qu'il me semble que c'est quelque chose qui existe dans la vie en dehors de toute origine et toute identité", souligne-t-elle.

Ancré en partie en banlieue parisienne, le film, qui décrit un monde qui "enferme", avec des habitants assignés à leurs origines, bien loin de l'idéal émancipateur républicain, fait, sans outrance, écho aux débats sur l’intégration et la banlieue, omniprésents dans le débat politique français.

"L'émancipation d'un jeune garçon qui est français d’origine algérienne, forcément il y a quelque chose de politique là-dedans même s'il est avant tout question d'un homme qui s'ouvre progressivement à la vie", insiste la réalisatrice.


«Effroi» du Festival de Cannes après la mort d'une photojournaliste palestinienne

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.  "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film. "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
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  • La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi
  • Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025

PARIS: Le Festival de Cannes a exprimé mercredi "son effroi et sa profonde tristesse" après la mort d'une photojournaliste palestinienne, protagoniste d'un film qui doit être présenté cette année sur la Croisette et de plusieurs membres de sa famille, tués par un missile à Gaza.

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.

"Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP.

Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025. (Elle) est l'une des trop nombreuses victimes de la violence qui embrase la région depuis des mois".

"Le Festival de Cannes souhaite exprimer son effroi et sa profonde tristesse face à cette tragédie qui a ému et choqué le monde entier. Si un film est bien peu de chose face à un tel drame, (sa projection à l'Acid à Cannes le 15 mai) sera, en plus du message du film lui-même, une manière d'honorer la mémoire (de la jeune femme), victime comme tant d'autres de la guerre", a-t-il ajouté.

La réalisatrice Sepideh Farsi a rendu hommage jeudi dernier à la jeune femme, qui lui racontait, par appels vidéo, la vie à Gaza. "Je demande justice pour Fatem (ou Fatima, NDLR) et tous les Palestiniens innocents qui ont péri", a-t-elle écrit.

Reporters sans Frontières avait dénoncé sa mort, regrettant que son nom "s'ajoute aux près de 200 journalistes tués en 18 mois".

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, laquelle a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 sont mortes, selon l'armée israélienne.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, 51.266 Palestiniens ont été tués à Gaza depuis le début de la guerre.


La danse des dauphins, vedette des îles Farasan

L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
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  • L'observation de 5 espèces de dauphins met en évidence la biodiversité
  • Il est vital de coexister avec la vie marine, déclare un pêcheur local

RIYADH : L'observation de plus de cinq espèces de dauphins a renforcé la réputation des îles Farasan en tant que lieu de visite incontournable pour les amateurs de nature et d'animaux sauvages, a récemment rapporté l'agence de presse saoudienne.

Parmi les espèces observées, les grands dauphins et les dauphins à long bec volent la vedette. Les dauphins à long bec, connus pour leur nature enjouée, s'approchent souvent des croisières de loisir, ravissant les gens par leur charme.

Le pêcheur saoudien Mohammed Fursani, qui navigue dans ces eaux depuis longtemps, y voit un lien plus profond.


Le pianiste Igor Levit va donner un concert de plus de 16 heures à Londres

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
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  • Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance"
  • "Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée

LONDRES: Le pianiste Igor Levit va donner jeudi et vendredi à Londres un concert unique, prévu pour durer plus de 16 heures, en jouant en solo "Vexations" d'Erik Satie, sous la direction de l'artiste Marina Abramovic, connue pour ses performances radicales.

Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance".

"Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée. Elle se traduit ainsi par une performance durant entre 16 et 20 heures. Habituellement, plusieurs pianistes se succèdent pour jouer ce morceau sans interruption.

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19.

C'est la première fois qu'il va jouer ce morceau en intégralité en public.

Le public va être "témoin (d'un moment) de silence, d'endurance, d'immobilité et de contemplation, où le temps cesse d'exister", a commenté Marina Abramovic, artiste serbe de 78 ans. "Igor interprète +Vexations+ avec des répétitions infinies, mais une variation constante", a-t-elle ajouté.

Le rôle de Marina Abramovic, connue pour ses performances qui poussent les spectateurs dans leurs retranchements, est de "préparer le public à cette expérience unique".

Erik Satie avait lui écrit à propos du morceau à l'adresse des pianistes: "Pour jouer 840 fois de suite ce motif, il sera bon de se préparer au préalable, et dans le plus grand silence, par des immobilités sérieuses".

Dans une interview au quotidien britannique The Guardian, Igor Levit a encouragé son public à "se laisser aller". "C'est juste un espace vide, alors plongez dedans", a-t-il dit.

Les spectateurs pourront assister au concert soit pour une heure soit dans sa totalité. Il commencera jeudi à 10H00 (09H00 GMT).