Une vague mortelle de coronavirus déferle sur la Tunisie

La Tunisie a été félicitée pour sa réponse à l'épidémie initiale de Covid-19 quand elle a imposé un confinement à grande échelle. Cependant, une nouvelle augmentation des cas de variant delta submerge les hôpitaux du pays. (AFP)
La Tunisie a été félicitée pour sa réponse à l'épidémie initiale de Covid-19 quand elle a imposé un confinement à grande échelle. Cependant, une nouvelle augmentation des cas de variant delta submerge les hôpitaux du pays. (AFP)
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Publié le Jeudi 15 juillet 2021

Une vague mortelle de coronavirus déferle sur la Tunisie

  • La troisième vague de pandémie met le système de santé du pays sous une pression énorme
  • L'Arabie saoudite et d'autres pays arabes ont envoyé de l'aide pour aider les autorités à faire face à la crise

DUBAΪ: Plusieurs villes de Tunisie signalent une grave pénurie d'oxygène alors qu'une troisième vague de pandémie de coronavirus met à rude épreuve le système de santé déjà tendu du pays.

Les unités de soins intensifs (USI) sont presque pleines et le nombre de patients dépasse largement le nombre de lits disponibles.

Depuis la moitié du mois d’avril, les moyennes sur sept jours des nouvelles infections en Tunisie se situent entre 1 500 et 2 000 cas quotidiens; ces chiffres, pourtant inquiétants, sont considérés comme optimistes. Les variants Alpha et Delta de Covid-19 – qui sont plus transmissibles et potentiellement plus dangereux pour les jeunes  patients– sont signalés.

«C'est une situation très préoccupante. Si nous observons les différents indicateurs, nous constatons qu’ils sont tous dans le rouge», déclare à Arab News Yves Souteyrand, représentant de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en Tunisie.

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Un soldat aide un homme âgé à entrer dans le centre de vaccination de Kesra, en Tunisie, le 13 juillet 2021. (AP Photo/Saber Zidi)

Comme dans de nombreux autres pays, la dernière vague est susceptible de toucher des personnes privilégiées aussi bien que des citoyens ordinaires. Reuters rapporte mardi dernier que Rached Ghannouchi, âgé de 80 ans, qui est président du Parlement tunisien et chef du parti islamiste Ennahdha, a été testé positif à la Covid-19. À la fin du mois de juin, le Premier ministre du pays, Hichem Mechichi, aurait été testé positif lui aussi.

Le 13 juillet, le ministère de la Santé a annoncé 8 470 nouveaux cas et 157 décès supplémentaires, portant leurs totaux respectifs depuis le début de la pandémie à 510 396 et à 16 651.

Le nombre de nouveaux cas a presque doublé par rapport à la veille et le nombre de morts par jour est le plus élevé jamais constaté depuis le début de la pandémie.

Selon certains chiffres, c’est en Tunisie qu’il y a désormais le plus grand nombre de décès par habitant dus à la Covid-19 en Afrique. Le pays enregistre également l'un des taux d'infection les plus élevés du continent.

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La Tunisie a été félicitée pour sa réponse à l'épidémie initiale de Covid-19 quand elle a imposé un confinement à grande échelle. Cependant, une nouvelle augmentation des cas de variant delta submerge les hôpitaux du pays. (AFP)

«La Tunisie est le pays qui possède le taux de mortalité dû à la Covid-19 le plus élevé depuis le début sur le continent africain et dans le monde arabe, ce qui constitue un autre sujet de préoccupation», s’inquiète Souteyrand.

La semaine dernière, le ministère de la Santé a tiré la sonnette d’alarme. «La situation actuelle est catastrophique. Le nombre de cas a considérablement augmenté. Malheureusement, le système de santé s'est effondré», déclare son porte-parole, Nissaf ben Alaya, à une radio locale.

Souteyrand confirme ce constat: «Nous avons un taux d'occupation très élevé des lits à oxygène et des soins intensifs. Dans certains gouvernorats, le taux d'occupation est de 100%», déclare-t-il.

L'instabilité politique persistante de la Tunisie représente un obstacle aux progrès dans la lutte contre la Covid. Le pays a eu trois ministres de la Santé différents depuis le début de la pandémie. Au mois de septembre, la Tunisie a eu son troisième gouvernement en un peu moins d'un an – le neuvième depuis que les soulèvements du Printemps arabe de 2011 ont mis fin au règne de Zine el-Abidine Ben Ali, qui a duré vingt-quatre ans.

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On voit sur cette photo des médecins tunisiens et des patients dans un gymnase transformé en hôpital temporaire pendant une recrudescence des infections à la Covid-19 dans la ville tunisienne de Kairouan, le 4 juillet 2021. (Fethi Belaid/AFP)

La détérioration de la situation du coronavirus suscite une vague de soutien. La plupart des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ont envoyé du matériel médical en Tunisie; l'Égypte, l'Algérie et la Turquie se sont engagées à faire de même.

L'Arabie saoudite a envoyé 1 million de doses de vaccins contre la Covid-19, 190 respirateurs artificiels, 319 réservoirs d'oxygène, 150 lits médicaux et 50 moniteurs de signes vitaux dotés de chariots, ainsi que des masques et des gants médicaux, des oxymètres de pouls, des pompes à perfusion, des défibrillateurs, des laryngoscopes vidéo et des électrocardiographes.

Le don fait par le Royaume constitue une réponse à la demande que le président tunisien, Kaïs Saïed, a formulée par téléphone la semaine dernière au prince héritier Mohammed ben Salmane.

Par ailleurs, un avion qui transportait 500 000 doses de vaccin offertes par les Émirats arabes unis (EAU) est arrivé cette semaine en Tunisie. Au mois de novembre, les EAU ont envoyé 11 tonnes d'équipement de diagnostic médical, de ventilateurs, d'unités respiratoires mobiles et d'équipements de protection individuelle.

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La Tunisie a été félicitée pour sa réponse à l'épidémie initiale de Covid-19 quand elle a imposé un confinement à grande échelle. Cependant, une nouvelle augmentation des cas de variant delta submerge les hôpitaux du pays. (AFP)

Même si la situation tunisienne apparaît préoccupante, Souteyrand estime qu'il faut considérer plusieurs facteurs lorsqu'on parle du pic des cas de Covid-19 tels que le nombre de tests effectués et la propagation du variant Delta.

«Bien sûr, la hausse [des cas] est liée au nombre de tests. Il y a une augmentation de 62% du nombre de tests en une semaine», précise-t-il à Arab News.

Le taux de résultats positifs par rapport au nombre de tests est de près de 34%, «ce qui est très élevé», observe-t-il.

Le variant Delta est décrit comme «préoccupant» par l'OMS dans la mesure où il est plus contagieux et qu’il possède une résistance plus élevée aux anticorps que les autres variants du virus.

«Le variant Delta se répand assez largement dans le pays. Il est probable que la flambée actuelle de l'épidémie soit liée à ce phénomène», indique Souteyrand.

«Aujourd'hui, il s’agit d’une course entre le variant Delta et les mesures que nous pouvons mettre en œuvre pour contrôler plus efficacement la pandémie.»

Selon Souteyrand, la transparence des rapports constitue également un facteur important.

«Il est possible que la Tunisie soit plus transparente avec nous que d'autres pays et que ce nombre élevé soit également dû au fait que les décès sont rigoureusement signalés ici», avance-t-il.

Malgré cela, de nombreux Tunisiens accusent le gouvernement de ne pas contrôler la situation et déplorent la carence des soins de santé. Certains d'entre eux font part de leur colère sur la page Facebook du ministère de la Santé, accusant les responsables de voler des fonds.

À la fin du mois de juin, Mechichi a annoncé que le fonds 18-18, créé par le gouvernement afin de collecter des dons pour faire face à la pandémie, avait reçu plus de 71 millions de dollars (1 dollar = 0,85 euro, NDLR).

«Le gouvernement est totalement absent et il n'y a pas assez de vaccination. Les gens ont collecté des millions de dinars tunisiens en dons mais nous n'en avons rien vu,» affirme Ons Hammadi.

Les taux de vaccination en Tunisie sont loin derrière de nombreux autres pays arabes. La nation nord-africaine n'a reçu son premier lot de doses que vers la mi-mars, dans le cadre du programme Covax, et la vaccination a été lente. Mardi dernier, on recensait seulement 730 000 personnes intégralement vaccinées sur un total de 11,6 millions d'habitants, selon Reuters.

On avait porté au crédit de la Tunisie le fait d'avoir réussi à freiner la première vague de Covid-19 avec des réglementations strictes et un confinement complet. Aucun nouveau résultat de test positif n'a été signalé au niveau local au 19 mai et aucun cas importé au 2 juin.

Mais ce succès n'a pas été sans revers. Le produit intérieur brut s'est contracté de 8,8% en 2020 et de 3% au premier trimestre 2021 par rapport à la même période il y a un an. Les répercussions économiques de la pandémie et la montée du chômage ont provoqué de violentes manifestations.

Naturellement, le gouvernement tunisien se montre réticent à revenir à un confinement national total.

Pour de nombreux Tunisiens, la première source d’inquiétude concerne l’application laxiste des règles de protection et les violations des réglementations. Les sondages montrent que la désinformation, l'hésitation à se faire vacciner et la faible perception du risque personnel ont aggravé la crise.

«Notre couvre-feu est à 20 heures, mais vous trouverez des gens à 23 heures en dehors de chez eux sans masque», déclare à Arab News Salma al-Khayat, étudiante en master.

«Nous ressentions les effets du ralentissement économique; nous avons donc attendu l'été. Les événements estivaux auraient pu nous permettre de nous défouler. Mais nous avons des “couvre-feux” ainsi que des restrictions sur les déplacements entre les États. Cela fait beaucoup», déplore-t-elle.

Al-Khayat souffre d'asthme; cette maladie la place dans la catégorie des personnes les plus susceptibles de tomber gravement malades en raison de la Covid-19. Bien sûr, elle espère voir ses compatriotes tunisiens devenir plus respectueux des règles, dans l'intérêt de la sécurité publique.

«Jusqu'à présent, Dieu merci, j'ai été épargnée. J'observe les mesures de protection et je pense que, jusqu'à présent, cela a fonctionné pour moi», confie-t-elle à Arab News. «Mais le fait de voir certaines personnes mourir de la Covid-19, l’économie souffrir, et de constater par ailleurs que de nombreuses personnes refusaient de faire un petit sacrifice dans leur mode de vie a été émotionnellement épuisant», explique-t-elle.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".