GAZA: Le Hamas et Israël ont annoncé mardi un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza après trois mois de violences.
Tous deux sont convenus de respecter les termes de la trêve conclue en octobre 2018 sous l’égide de l’Égypte, du Qatar et de l’ONU.
Selon plusieurs observateurs, cet accord permettrait à Israël de concentrer ses efforts sur la lutte contre le coronavirus (Covid-19) qui se propage dans le pays, avec 117 241 cas signalés à ce jour.
« Un accord a été conclu pour contenir l'escalade et mettre fin à l'agression d’Israël » contre Gaza, a indiqué dans un communiqué le bureau du chef politique du Hamas à Gaza, Yahya Sinouar, dès que le cessez-le-feu a été annoncé.
Le Hamas a promis d’annoncer une série de projets visant à atténuer les répercussions de la Covid-19.
Dans la foulée de cette annonce, les autorités israéliennes ont confirmé la réouverture de Kerem Shalom, seul point de passage des marchandises et du carburant vers Gaza. Ces trois dernières semaines, les autorités israéliennes auraient interdit la livraison de carburant à Gaza, ce qui a entraîné une coupure du courant dans toute la région.
De même, les autorités israéliennes ont autorisé la reprise de la pêche en Méditerranée dans un espace de 15 milles marins (28 km).
Les factions palestiniennes présentes dans la bande de Gaza sont convenues de cesser les tirs de ballons incendiaires et de projectiles sur les communautés israéliennes et de renoncer aux manifestations de nuit.
De leur côté, des responsables du Hamas revendiquaient surtout l’application des termes de l’accord de 2018 et la suspension des activités de la Grande marche du retour. À l’époque, les accords comprenaient des projets vitaux pour Gaza, sponsorisés par le Qatar, qui devaient contribuer à résoudre la crise de l’électricité, à ouvrir une zone industrielle au poste-frontière d’Erez, à créer des emplois et à alléger les restrictions sur l’import et l’export.
Ossama Hamdan, membre du bureau politique du Hamas, affirme que « la résistance marque des buts » et qu’elle « n’est pas sortie perdante de la confrontation. Elle a obtenu ce qu’elle espérait: rompre le blocus ».
« Les dirigeants des factions de la résistance voulaient conclure un accord qui permettrait aux gens d’affronter la pandémie de Covid-19. Ils ne voulaient pas voir les forces de l’occupation profiter de la crise pour accentuer la pression sur notre peuple », ajoute Hamdan.
Selon Adnan Abou Amer, chroniqueur et spécialiste du dossier israélien, cet accord n’est qu’un décompte de points dont nul ne sort gagnant.
Il a expliqué que le Hamas s’était heurté à des conditions humanitaires et économiques qui se détérioraient à Gaza. L’accord permettrait d’engager des projets vitaux tout en épargnant à Israël la menace des attaques frontalières.
Pour Amer, la propagation de la Covid-19 à Gaza a accentué la pression sur le Hamas.
De son côté, le journaliste Fathi Sabah estime que l’accord n’a apporté à Gaza et au Hamas que des « promesses » de projets déjà convenus, qu’Israël refusait de mettre en place depuis 2018.
Dans une entrevue avec Arab News, Sabah affirme que « le Hamas s’est trouvé dans l’obligation de répondre aux tentatives en vue de calmer les confrontations. Il est plus conscient que d’autres que la situation à Gaza ne peut pas dégénérer en guerre et que deux millions de Palestiniens vivent dans des circonstances déplorables, que la pandémie a rendues plus dures encore ».
Ce texte est la traduction d'un article paru sur ArabNews.com