Un navire militaire grec «nous a coupé la route», nouvel épisode de refoulement de migrants

Dans un communiqué du 11 juin, les garde-côtes turcs confirment avoir récupéré les 31 migrants la veille vers 12h55. (AFP)
Dans un communiqué du 11 juin, les garde-côtes turcs confirment avoir récupéré les 31 migrants la veille vers 12h55. (AFP)
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Publié le Mardi 13 juillet 2021

Un navire militaire grec «nous a coupé la route», nouvel épisode de refoulement de migrants

  • Depuis plusieurs mois, médias et ONG publient des enquêtes sur les renvois forcés de migrants présents sur le territoire grec ou dans les eaux grecques vers la Turquie
  • «Lorsque nous voyons une barque arriver nous allons faire tout ce que nous pouvons pour que cette barque retourne d'où elle vient»

ATHENES: A quelques minutes seulement du rivage de l'île grecque de Kos, Tchinda, un migrant camerounais, raconte avoir été intercepté avec 30 demandeurs d'asile, puis refoulé vers la Turquie par des garde-côtes grecs "armés", lors d'un nouvel épisode de refoulements illégaux dont la Grèce est accusée.


"Un premier navire militaire nous a barré la route, puis il a été rejoint par deux plus petits bateaux, de type Zodiac. Les garde-côtes (grecs) étaient armés et nous criaient de rentrer chez nous", raconte Tchinda, interrogé à plusieurs reprises entre le 1er et le 8 juillet par téléphone. 


Le Camerounais de 39 ans et sa compagne Benita ont été bloqués le 10 juin dernier à l'approche de l'île égéenne de Kos, avec vingt-neuf autres migrants, et renvoyés vers Datça dans la province turque de Muğla.


Sur des vidéos d'une durée d'environ 20 minutes, transmises par l'exilé camerounais, des garde-côtes armés de mitraillettes et barres de fer entourent le canot. "Ils ont vu que nous les filmions et n'ont pas osé nous frapper", estime Tchinda. 


"Ensuite, les bateaux ont créé des vagues pour nous éloigner vers les eaux turques. Heureusement, personne n’est tombée à l’eau mais cela aurait pu être très dangereux", confie-t-il. 


Dans un communiqué du 11 juin, les garde-côtes turcs confirment avoir récupéré les 31 migrants la veille vers 12h55. 


Depuis plusieurs mois, médias et ONG publient des enquêtes sur les renvois forcés de migrants présents sur le territoire grec ou dans les eaux grecques vers la Turquie.


Le gouvernement grec n'a cessé de nier ces accusations. 


Entre janvier 2020 et mars 2021, le Haut-Commissariat aux Réfugiés de l'ONU (HCR) a documenté environ 300 incidents signalés d’expulsions illégales autour des îles de la mer Égée et de la frontière terrestre de l’Evros.

Expulsée après son arrestation à Lesbos 
Le 29 novembre 2020, Ange, une jeune Burundaise racontait avoir été renvoyée de force en Turquie sur un radeau de survie, avec 28 autres migrants, depuis l'île grecque de Lesbos, sans pouvoir déposer sa demande d'asile.


Son témoignage avait été recueilli par plusieurs ONG, dont le Greek Helsinki Monitor, qui ont porté plainte le 21 mai auprès de la Cour de justice européenne contre Frontex, l'agence de surveillance des frontières de l'UE, qu'elles accusent aussi de "violations graves et persistantes des droits fondamentaux".


Ange et un mineur congolais ont dit avoir été "agressés, volés", "détenus" à leur arrivée sur l'île de Lesbos, puis "expulsés collectivement et finalement abandonnés sur des radeaux, sans moteur, ni eau, ni nourriture".


Le 6 juillet dernier, Ange est parvenue à regagner la Grèce, cette fois en débarquant sur l'île de Samos avec une vingtaine d'autres personnes, selon son avocat Panayote Dimitras. 


Après s'être cachée dans les bois pendant plusieurs heures, la jeune Burundaise a contacté son avocat qui a écrit au HCR, à la direction du camp et à la police, pour s'assurer que cette fois elle ne serait pas renvoyée de force vers la Turquie. 


Après une période de quarantaine dans le camp, Ange "sera enregistrée auprès des autorités et pourra déposer sa demande d'asile", a précisé Me Dimitras. 


"Le danger pour les demandeurs d'asile qui arrivent actuellement en Grèce est d’être refoulés vers la Turquie juste après leur arrestation par les forces de l'ordre qui peuvent les cacher quelques heures et prétendre ainsi qu'ils n'ont jamais été sur l’île" poursuit l'avocat. 


«Je rejette le concept de refoulement»


Le 3 mai, la commissaire aux droits de l'Homme du Conseil de l'Europe Dunja Mijatovic a exhorté le gouvernement grec, à mettre fin "instamment" aux refoulements en violation de "l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme" et de la Convention des Nations unies sur les réfugiés.


Démentant à nouveau catégoriquement les allégations de retours forcés de migrants, le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a "rejeté le concept de refoulement. Ce mot n'existe pas dans mon vocabulaire", a-t-il dit début juillet dans un entretien au journal grec Kathimerini. 


"Lorsque nous voyons une barque arriver (...) nous allons faire tout ce que nous pouvons pour que cette barque retourne d'où elle vient", a ajouté le Premier ministre. 


"Les garde-côtes grecs ne sont pas un service d'accueil des réfugiés et des migrants. Ils sont là pour garder nos frontières", a-t-il conclu. 


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.