Hidalgo, toujours pas candidate, mais bien lancée dans la présidentielle

«Nous proposerons un projet qui nous rende notre souveraineté: souveraineté sanitaire, industrielle, énergétique et alimentaire». (Photo, AFP)
«Nous proposerons un projet qui nous rende notre souveraineté: souveraineté sanitaire, industrielle, énergétique et alimentaire». (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 13 juillet 2021

Hidalgo, toujours pas candidate, mais bien lancée dans la présidentielle

  • Dans un discours de près de 50 minutes, Anne Hidalgo a défendu «le temps du travailler mieux pour vivre mieux», affirmant que «changer la vie, c'est le moment»
  • Celle qui a pris de fortes mesures écologiques dans la capitale, a précisé que la transition écologique serait «le moteur de notre projet»

VILLEURBANNE: C'était une "réunion de travail" qui a pris des allures de campagne présidentielle: A Villeurbanne, la maire de Paris Anne Hidalgo a déroulé une partie des priorités qui l'animeront pour 2022, même si elle n'a toujours pas officialisé sa candidature.

Dans un discours de près de 50 minutes, devant plusieurs centaines de maires et d'élus de gauche, notamment issus du Parti socialiste, Anne Hidalgo a défendu "le temps du travailler mieux pour vivre mieux", affirmant que "changer la vie, c'est le moment". 

"Posons-nous les bonnes questions: l’infirmière à l’hôpital est-elle rémunérée de façon juste ? La caissière du supermarché est-elle rémunérée de façon juste ? La femme qui se lève à 4h30 du matin pour faire le ménage dans votre entreprise est-elle rémunérée de façon juste? Et au-delà, un professeur, un policier, un chercheur?" a-t-elle demandé. 

"Le projet que nous proposerons s’attaquera donc résolument aux inégalités qui minent notre pays, un projet qui permette de vivre mieux de son travail partout en France", a ajouté l'édile parisienne.

"Nous proposerons un projet qui nous rende notre souveraineté : souveraineté sanitaire, industrielle, énergétique et alimentaire", a-t-elle promis, un projet qui "s’appuie sur un service public plus fort et présent partout", qui "pose la santé comme une condition essentielle de l'égalité", qui "met l’école au cœur de tout", et garantit "la sécurité et la tranquillité publiques".

"Je veux m’engager avec vous pour redonner du sens à la promesse républicaine, qui doit être concrète, présente pour chaque enfant grandissant dans notre pays", a aussi défendu cette fille d'immigré espagnol, arrivée en France à l'age de deux ans. 

Sans surprise, celle qui a pris de fortes mesures écologiques dans la capitale, a précisé que la transition écologique serait "le moteur de notre projet, le moteur d’une nouvelle politique industrielle déployée dans toutes les régions", et s'appuyant sur les élus locaux.

«Début d'une aventure collective»

Juste avant, le sénateur Patrick Kanner, à l'origine d'un appel à sa candidature à la présidentielle, lui a remis, sous les acclamations, les 500 premières signatures d'élus.

"Nous comptons sur toi pour porter l'espoir des Français", "tu saura faire vivre l'idée qu'un autre réel est possible", "tu es la seule à pouvoir nous rassembler aussi largement", a-t-il assuré. 

"Particulièrement émue", Anne Hidalgo a salué "un moment important pour moi". 

Toute la journée, plusieurs maires et élus l'ont exhortée à être candidate, même si elle a averti qu'il faudrait encore patienter, insistant d'abord sur le projet à construire et l'équipe autour d'elle.

"C'est le début d'une aventure collective derrière notre chef de file Anne Hidalgo", "nous devons être une armée derrière celle qui porte notre projet", pour "que la gauche du réel, réformiste et écologiste puisse retrouver le pouvoir", s'est enflammée la présidente de la région Occitanie Carole Delga, appelant à "éloigner les egos, les basses manœuvres et les rancœurs", et "rassembler au-delà de nos forces". 

Elle s'est d'ailleurs vue confier par Anne Hidalgo la mission de prendre la tête d'Idées en commun, la plateforme de réflexion lancée en mars autour du projet, pour "créer une dynamique de rassemblement qui dépasse les partis".

Pour Mathieu Klein, le maire de Nancy, "des hommes et des femmes attendent qu'on leur montre qu'un autre chemin est possible". Anne Hidalgo "donnera l'espoir".

Face à la défiance des Français vis-à-vis de la politique, que le chercheur au Cévipof Bruno Cautrès est venu rappeler, "on doit partir des Français, de leurs souffrances, de leurs aspirations", a déclaré Johanna Rolland, maire de Nantes. "Je préfère parler pouvoir d'achat, logement, écologie, sécurité, plutôt que des réunions non mixtes", a-t-elle taclé.

Michael Delafosse, le maire de Montpellier a réclamé "la clarté du projet", pour proposer "une grande offre à gauche", et "tracer un chemin d'espérance, qui avec toi Anne, sera un chemin d'alternance".  

"Anne Hidalgo sera une excellente candidate et une excellente présidente", a affirmé à la presse le premier secrétaire du PS Olivier Faure, qui a pourtant été longtemps partisan d'une candidature d'union de la gauche, possiblement derrière les écologistes.


Sophie Binet (CGT) a déclaré que le travail le 1er mai était « hors de question »

La secrétaire générale de la Confédération générale du travail (CGT) Sophie Binet assiste à une manifestation de travailleurs du groupe de distribution français Auchan près de l'Assemblée nationale à Paris, le 22 janvier 2025. (Photo Sebastien DUPUY / AFP)
La secrétaire générale de la Confédération générale du travail (CGT) Sophie Binet assiste à une manifestation de travailleurs du groupe de distribution français Auchan près de l'Assemblée nationale à Paris, le 22 janvier 2025. (Photo Sebastien DUPUY / AFP)
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  • Sophie Binet, la leader de la CGT, s'est dite opposée au travail le 1(er) mai, en réaction à une proposition de loi visant à autoriser les établissements déjà autorisés à ouvrir le dimanche à le faire également le 1(er) mai
  • « C'est une conquête sociale et nous sommes là pour la préserver », a-t-elle insisté, faisant référence à la journée de mobilisation du 1er mai.

PARIS : Sophie Binet, la leader de la CGT, s'est dite opposée au travail le 1(er) mai, en réaction à une proposition de loi visant à autoriser les établissements déjà autorisés à ouvrir le dimanche à le faire également le 1(er) mai, notamment les boulangers et les fleuristes.

« Pas question. Il y a 364 autres jours pour ouvrir », a-t-elle réagi sur LCI. « C'est une conquête sociale et nous sommes là pour la préserver », a-t-elle insisté, faisant référence à la journée de mobilisation du 1er mai.

Une proposition de loi de sénateurs centristes, soutenue par le gouvernement, a été déposée afin que les salariés des établissements et services « dont le fonctionnement ou l'ouverture est rendu nécessaire par les contraintes de la production, de l'activité ou les besoins du public » puissent travailler le 1(er) mai. 

Cette initiative vise à répondre à la polémique de ces derniers jours concernant les boulangers, dont certains avaient subi des contrôles inopinés de l'inspection du Travail le jour de la Pentecôte l'an passé.

« Je rappelle que le 1er mai, les patrons peuvent travailler s'ils le souhaitent, mais pour les travailleurs et les travailleuses, c'est férié, chômé, et c'est un acquis de la lutte », a souligné Mme Binet.

La représentante syndicale a réfuté l'argument selon lequel les salariés seraient volontaires : « C'était exactement ce qu'on nous disait le dimanche en nous disant que, de toute manière, le dimanche était payé double, donc il fallait laisser les salariés qui le souhaitent travailler le dimanche ». 

« Le résultat, c'est qu'on a complètement libéralisé le travail du dimanche. Il y a de plus en plus d'entreprises qui appliquent des majorations de 10 % ou qui n'accordent aucune majoration du tout, et qui n'ont même pas l'air de vouloir recourir au volontariat », a-t-elle défendu.

À l'inverse, le député RN Julien Odoul a déclaré qu'il fallait « bien évidemment changer la loi parce qu'aujourd'hui on a besoin de libérer le travail, d'inciter les gens à travailler ».

« Le 1er mai, c’est la fête du travail, pas la fête de l'oisiveté ou de l'assistanat. La CGT veut nous renvoyer au XIX^e siècle, c'est une autre histoire », a-t-il souligné.


Le gouvernement français promet de procéder à un grand « ménage » au sein des agences de l'État

La ministre française en charge des comptes publics, Amélie de Montchalin, s'exprime lors d'une conférence de presse après une réunion hebdomadaire du cabinet au palais présidentiel de l'Elysée à Paris, le 16 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
La ministre française en charge des comptes publics, Amélie de Montchalin, s'exprime lors d'une conférence de presse après une réunion hebdomadaire du cabinet au palais présidentiel de l'Elysée à Paris, le 16 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « L'État (...) va faire du ménage dans notre organisation, parce que les Français le demandent », a-t-elle avancé.
  • « Aujourd'hui, on compte 180 000 personnes qui travaillent dans les agences et les opérateurs, plus que de gendarmes dans le pays », a-t-elle rappelé.

PARIS : La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a annoncé dimanche que « d'ici la fin de l'année », « un tiers des agences et des opérateurs » de l'État « qui ne sont pas des universités » allaient être « fusionnés ou supprimés ».

« C'est 2 à 3 milliards d'euros d'économies à la clé », a-t-elle indiqué sur CNews/Europe 1, précisant notamment que cela impliquerait « moins d'emplois publics ».

« L'État (...) va faire du ménage dans notre organisation, parce que les Français le demandent », a-t-elle avancé.

« Aujourd'hui, on compte 180 000 personnes qui travaillent dans les agences et les opérateurs, plus que de gendarmes dans le pays », a-t-elle rappelé.

« Ces 180 000 personnes ont toutes un métier, une mission. Notre rôle est de considérer que les choses ne sont pas immuables », a-t-elle ajouté.

La ministre des Comptes publics n'a pas spécifié quelles agences et opérateurs allaient être fusionnés ou supprimés, si ce n'est que ces fusions et suppressions n'incluaient pas les universités. 

En début d'année, plusieurs agences étaient dans le collimateur du gouvernement et de la droite, notamment l'Agence bio, menacée un temps de disparition après le vote, mi-janvier au Sénat, d'un amendement auquel la ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, ne s'était pas opposée.

Interrogée sur la façon dont les suppressions d'emplois publics pourraient se faire, Amélie de Montchalin a répondu : « Vous avez des gens qui partent à la retraite, vous avez des gens que vous pouvez mettre ensemble, on a plein de moyens sans faire dans la casse sociale. »

« Je serai auditionnée mi-mai par une commission du Sénat, je ferai des annonces à ce moment-là », a ajouté Amélie de Montchalin.

En 2024, le déficit public s'est creusé pour atteindre 5,8 % du produit intérieur brut (PIB). Le gouvernement espère le ramener à 5,4 % cette année, au prix d'un effort budgétaire d'une cinquantaine de milliards d'euros, renforcé récemment par 5 milliards supplémentaires.

Il entend ensuite le réduire à 4,6 % en 2026 grâce à un nouvel effort chiffré à 40 milliards d'euros. 


Le gouvernement annule 3 milliards d'euros de crédits dans le cadre de l'effort budgétaire

La ministre française en charge des comptes publics Amélie de Montchalin (G) et le ministre français de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique Eric Lombard tiennent une conférence de presse après une réunion hebdomadaire du cabinet au palais présidentiel de l'Elysée à Paris, le 16 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
La ministre française en charge des comptes publics Amélie de Montchalin (G) et le ministre français de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique Eric Lombard tiennent une conférence de presse après une réunion hebdomadaire du cabinet au palais présidentiel de l'Elysée à Paris, le 16 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, avait alors expliqué que ces 5 milliards d'euros devaient permettre de respecter les objectifs de déficit public cette année, dans un contexte de croissance moindre.
  • « Ces 5 milliards d'euros que nous allons soit annuler, soit reporter, soit réorienter, c'est notre réponse à un monde instable. C'est la manière de faire face quoi qu'il arrive à ce monde instable », avait-elle déclaré.

PARIS : Le gouvernement a acté dans le Journal officiel des annulations de crédits à hauteur de 3,1 milliards, dans le cadre de l'effort supplémentaire de 5 milliards d'euros déjà annoncé par Bercy début avril.

La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, avait alors expliqué que ces 5 milliards d'euros devaient permettre de respecter les objectifs de déficit public cette année, dans un contexte de croissance moindre.

« Ces 5 milliards d'euros que nous allons soit annuler, soit reporter, soit réorienter, c'est notre réponse à un monde instable. C'est la manière de faire face quoi qu'il arrive à ce monde instable », avait-elle déclaré.

Une partie de cette somme a été concrétisée par le décret publié au Journal officiel.

« Afin de prévenir une détérioration de l'équilibre budgétaire sur le budget de l'État », selon le Journal officiel, « le présent décret porte des annulations de crédits à hauteur de 3,1 milliards d'euros en autorisations d'engagement ». 

« Cet effort porte essentiellement sur les crédits hors masse salariale mis en réserve en début d'année », est-il précisé, « ces annulations ne devraient ainsi pas remettre en cause de façon significative la capacité d'exécution des politiques publiques, selon les termes de la loi de finances initiale pour 2025 ».

Parmi les annulations de crédits, sont concernées la mission « écologie, développement et mobilité durable » (549,6 millions d'euros), la mission « économie » (517,7 millions d'euros), la mission « recherche et enseignement supérieur » (493,3 millions d'euros) ou encore la mission « agriculture, alimentation et affaires rurales » (140 millions d'euros).

« La dégradation récente des perspectives macroéconomiques conduit à anticiper de moindres recettes publiques, en lien notamment avec une révision à la baisse de la prévision de croissance à 0,7 %. Ces risques sont également renforcés par le contexte géopolitique incertain », souligne le décret.

« Dans ce cadre, un effort supplémentaire de maîtrise de la dépense est nécessaire pour respecter la trajectoire de redressement des comptes publics sur laquelle le gouvernement s'est engagé », ajoute le décret.