Anne Hidalgo, espoir d'un rassemblement à gauche pour la présidentielle

«Anne Hidalgo peut incarner ce que beaucoup d'électeurs de gauche attendent; concilier les enjeux écologiques (...) mais aussi sociaux». (Photo, AFP)
«Anne Hidalgo peut incarner ce que beaucoup d'électeurs de gauche attendent; concilier les enjeux écologiques (...) mais aussi sociaux». (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 02 juillet 2021

Anne Hidalgo, espoir d'un rassemblement à gauche pour la présidentielle

  • Maire de Paris depuis 2014, fille d'immigrés espagnols arrivée en France à l'âge de deux ans, elle a fait de son engagement «vert» sa marque de fabrique
  • La ligne politique, socialiste-écologiste d'Anne Hidalgo a séduit à Paris où elle a été confortablement réélue en 2020 pour un deuxième mandat

PARIS: Poussée par des élus socialistes à se présenter à la présidentielle française en 2022, la maire de Paris Anne Hidalgo pourrait tenter d'être la candidate de la délicate synthèse entre les partis de gauche, divisés et au plus bas dans les sondages. 

"Nous c'est Anne!". C'est avec ce titre, que plus de 200 élus de gauche ont appelé mercredi soir Mme Hidalgo à se lancer dans la course à la présidence française.

"Anne Hidalgo peut incarner ce que beaucoup d'électeurs de gauche attendent; concilier les enjeux écologiques (...) mais aussi sociaux", comme "les salaires, le logement, le travail", justifie l'un des signataires Michael Delafosse, maire de Montpellier (sud). 

Elle a les qualités pour "rassembler la gauche et les écologistes", renchérit son homologue à Nantes (ouest), Johanna Rolland.

Maire de Paris depuis 2014, fille d'immigrés espagnols arrivée en France à l'âge de deux ans, elle a fait de son engagement "vert" sa marque de fabrique avec l'interdiction des voitures diesel dans Paris d'ici 2024, la piétonnisation d'une partie des quais de Seine, ou la multiplication des pistes cyclables.

Rassembler

Tout l'enjeu est là pour la gauche, au plus bas dans les sondages: trouver le ou la candidate capable de rassembler les multiples courants, tâche d'autant plus ardue que la gauche française est profondément divisée depuis des années. 

À l'heure actuelle, les socialistes, les écologistes et les Insoumis (extrême gauche) obtiennent chacun entre 6 et 11% des intentions de vote selon les sondages pour le premier tour de la présidentielle. Anne Hidalgo elle-même est évaluée autour de 7% environ.

Largement insuffisant pour espérer participer au second tour et venir perturber le duel annoncé entre Emmanuel Macron et la candidate d'extrême droite Marine le Pen.

Mais avec la candidature annoncée de Jean-Luc Mélenchon chez les Insoumis et une primaire prévue chez les écologistes pour désigner un candidat, la tâche du rassemblement reste ardue. 

"Les écologistes et les socialistes savent qu'il n'y a la place que pour un candidat. La question c'est comment on départage. Ce seront les sondages qui vont départager", prédit le professeur de sciences politiques à l'université de Lille et spécialiste de la gauche, Rémi Lefebvre.  

Du côté du Parti socialiste auquel appartient Anne Hidalgo, un congrès est prévu en septembre mais la maire de Paris refuse d'avoir un "agenda imposé". 

Jeudi elle a donné rendez-vous "à la rentrée" où "nous serons dans un autre temps politique, dans un autre moment aussi par rapport à cette décision (de se présenter ou pas, NDLR) et je prendrai mes responsabilités", a-t-elle affirmé. 

"L'idée c'est de construire, que les choses montent", explique son entourage qui reconnaît que les sondages "compteront". 

"Anne Hidalgo prend date, fourbit ses armes et se déclarera sûrement candidate après la primaire écologiste", prévue fin septembre, estime Rémi Lefebvre.

Peu connue hors de Paris

La ligne politique, socialiste-écologiste d'Anne Hidalgo a séduit à Paris où elle a été confortablement réélue en 2020 pour un deuxième mandat, malgré de rudes attaques de ses rivaux sur son bilan sur la délinquance ou la saleté des rues de la capitale.

Reste désormais à se faire connaître hors des frontières de la plus grande ville de France.  

Sa série de déplacements dans une quinzaine de villes françaises et le grand rassemblement qu'elle organise le 12 juillet dans la banlieue de Lyon pour faire "des propositions", traduisent en tout cas sa volonté de se construire une stature nationale.

Et après des années difficiles, le PS est sorti revigoré des élections régionales fin juin, avec des victoires dans cinq régions, malgré une forte abstention.

"On est persuadé qu'il peut se passer quelque chose à gauche, mais avec les territoires, en étant porté par eux", explique le sénateur Rémi Féraud qui soutient la maire de Paris.

Avec les Jeux olympiques de 2024 qui se tiendront à Paris, elle cherche également à se construire une envergure internationale. 

Mais pour l'heure, sa notoriété hors de Paris "est très très faible. C'est une personnalité de la vie politique secondaire même si elle est maire de Paris. C'est une candidature encore fragile", tempère Rémi Lefebvre. 


1er-Mai: des milliers de personnes défilent pour les salaires ou pour la paix

Parmi les premiers cortèges, celui de Marseille a réuni environ 3.000 personnes, selon la police, et 8.000 selon la CGT  (Photo, AFP).
Parmi les premiers cortèges, celui de Marseille a réuni environ 3.000 personnes, selon la police, et 8.000 selon la CGT (Photo, AFP).
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  • Marseille, Lyon, Rennes ou Toulouse, les premiers cortèges, avec souvent des drapeaux palestiniens en plus de ceux des syndicats, se sont élancés dès la matinée
  • A l'approche des élections européennes du 9 juin, plusieurs responsables politiques étaient de la partie

PARIS: "La colère sociale, elle est bel et bien présente": des milliers de personnes manifestent en France mercredi à l'occasion du 1er-Mai, avec des revendications diverses portées par les syndicats pour les salaires, la paix, Gaza ou encore une Europe "plus protectrice".

Marseille, Lyon, Rennes ou Toulouse, les premiers cortèges, avec souvent des drapeaux palestiniens en plus de ceux des syndicats, se sont élancés dès la matinée.

A l'approche des élections européennes du 9 juin, plusieurs responsables politiques étaient de la partie comme Fabien Roussel (PCF) à Lille ou Manon Aubry (LFI) à Lyon. A Saint-Etienne, la tête de liste du PS et de Place publique Raphaël Glucksmann a été empêché de rejoindre le cortège après des jets de peinture et des invectives de quelques dizaines de militants. Une éviction que le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a dit désapprouver "totalement".

Parmi les premiers cortèges, celui de Marseille a réuni environ 3.000 personnes, selon la police, et 8.000 selon la CGT, sous un ciel gris, derrière une banderole proclamant: "Mobilisés pour la paix et le progrès social".

A Rennes, la manifestation a attiré 1.400 manifestants, selon la préfecture, tandis qu'à Nantes, ils étaient entre 4.000 et 5.000, a constaté un journaliste de l'AFP. Vers midi, de premières dégradations avaient lieu.

A Lyon aussi, entre 6.500 (préfecture) et 13.000 (CGT) ont défilé. Au moins 17  personnes ont été interpellées après des dégradations et des tensions avec les forces de l'ordre.

A Toulouse, ils étaient 3.000, selon la préfecture, 8.000, selon les organisateurs. Le défilé, sous la pluie, s'est tenu au milieu de drapeaux syndicaux, mais aussi palestiniens. "Stop à la guerre, augmentez les salaires" ou "contre la précarité", pouvait-on lire sur des pancartes.

A Paris, la manifestation doit s'élancer à 14H00 de la place de la République vers la place de la Nation. Dans une unité assez large, puisque la CFDT et l'Unsa en seront avec la CGT, FSU et Solidaires.

Avant le départ du cortège parisien, la numéro un de la CGT Sophie Binet a notamment mis en avant "le refus des politiques de casse sociale" et la défense des libertés, y compris syndicales.

La CGT, FSU et Solidaires, ainsi que des organisations de jeunesse dont l'Unef, la Fage ou le MNL (Mouvement national lycéen), ont lancé un appel commun notamment "contre l'austérité", pour l'emploi et les salaires ou encore la paix.

Le premier syndicat français, la CFDT, a de son côté appelé à "rejoindre les cortèges organisés partout en France, pour revendiquer une Europe plus ambitieuse et plus protectrice pour les travailleurs et les travailleuses". Sa numéro un Marylise Léon devait se rendre à Nancy, où elle participera à un débat sur les enjeux des élections européennes.

«plus compliqué»

Son homologue de FO, Frédéric Souillot, était à Montauban, en Occitanie, et dans la capitale les militants devaient manifester séparément depuis la place d'Italie à midi.

L'an dernier, les huit principaux syndicats français (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU) avaient défilé ensemble contre la réforme des retraites.

"Là évidemment, c'est plus compliqué", a reconnu sur BFMTV Benoit Teste (FSU), tout en soulignant comme Marylise Léon, plus tôt sur France Inter, que les appels sont signés "assez largement" localement, notamment à Paris.

Dans ce contexte, au niveau national, "120.000 à 150.000" manifestants sont attendus, selon une note des services de renseignement territoriaux, consultée par l'AFP.

C'est nettement moins que l'an dernier où la mobilisation avait rassemblé près de 800.000 manifestants, selon les autorités, et 2,3 millions, selon la CGT, bien au delà d'un 1er mai classique. A titre de comparaison en 2022, la police avait dénombré quelque 116.000 manifestants (dans la fourchette ordinaire se situant entre 100.000 et 160.000) et la CGT 210.000.

Selon les remontées de la CGT, la mobilisation est "un petit peu plus élevée que le 1er mai 2022. (...) La colère sociale, elle est bel et bien présente", a affirmé Sophie Binet.

A Paris entre 15.000 et 30.000 personnes sont attendues par les autorités, dont 400 à 800 manifestants radicaux.

Mais les autorités s'attendent globalement à des manifestations "plus apaisées" que l'an dernier. De source policière, 12.000 policiers et gendarmes seront mobilisés dont 5.000 à Paris.


Visite du chef de la diplomatie française au Caire mercredi

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  • Stéphane Séjourné, qui s'est rendu ces derniers jours au Liban, en Arabie Saoudite et en Israël, rencontrera son homologue Sameh Choukri à la mi-journée
  • La France presse depuis des mois Israël de cesser son offensive durablement pour permettre la libération des otages et à l'aide humanitaire d'affluer

 

PARIS: Le ministre français des Affaires étrangères a décidé de prolonger sa tournée au Moyen-Orient par une visite au Caire mercredi "dans le cadre des efforts de l'Egypte pour obtenir la libération des otages et une trêve à Gaza", a indiqué son entourage à l'AFP.

Stéphane Séjourné, qui s'est rendu ces derniers jours au Liban, en Arabie Saoudite et en Israël, rencontrera son homologue Sameh Choukri à la mi-journée pour porter "le sujet des trois otages français et la coopération humanitaire".

Cette visite intervient alors qu'une médiation qatarie, égyptienne et américaine de longue haleine a fait naître un espoir de trêve entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, associée à la libération d'otages, après près de sept mois de combats et de bombardements quasi quotidiens dans la bande de Gaza.

La France presse depuis des mois Israël de cesser son offensive durablement pour permettre la libération des otages et à l'aide humanitaire d'affluer alors que la population manque de tout.

Israël a donné "jusqu'à mercredi soir" au Hamas pour répondre à son offre de trêve discutée au Caire.

L'Egypte avait affirmé lundi avoir "bon espoir" concernant une trêve. Mais Zaher Jabareen, un des négociateurs du Hamas, a déclaré à l'AFP qu'il était "trop tôt pour parler d'une atmosphère positive dans les négociations".

Quelque 250 personnes ont été enlevées par le mouvement palestinien le 7 octobre lors de son attaque sans précédent dans le sud d'Israël et 129 restent captives à Gaza, dont 34 sont mortes, selon des responsables israéliens.

L'attaque menée depuis Gaza en Israël le 7 octobre a entraîné la mort de 1.170 personnes, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. L'opération militaire menée en représailles par Israël dans la bande de Gaza a fait 34.535 morts, majoritairement des civils, d'après le Hamas.


Ecrans: Macron donne un mois au gouvernement pour dégager des mesures

Cette photographie d'illustration prise le 14 février 2024 montre un enfant regardant un écran à Paris. (AFP)
Cette photographie d'illustration prise le 14 février 2024 montre un enfant regardant un écran à Paris. (AFP)
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  • «Déterminer le bon usage des écrans pour nos enfants, à la maison comme en classe» : c’est l'objet du rapport
  • La commission préconise d'interdire l'usage des écrans et des téléphones portables aux plus jeunes et d'en limiter drastiquement l'accès pour les adolescents

PARIS: Le gouvernement a un mois pour dégager des mesures à partir du rapport remis par une commission mandatée pour plancher sur l'usage des écrans et des téléphones portables chez les enfants et adolescents, a annoncé mercredi Emmanuel Macron.

"Déterminer le bon usage des écrans pour nos enfants, à la maison comme en classe : c’est l'objet du rapport qui m'a été remis par la commission d'experts sur l'impact de l'exposition des jeunes aux écrans que j’avais lancée. J’ai donné un mois au gouvernement pour examiner ses recommandations et les traduire en actions", a écrit sur X le chef de l'Etat.

Dans ce rapport d'une centaine de pages, la commission préconise d'interdire l'usage des écrans et des téléphones portables aux plus jeunes et d'en limiter drastiquement l'accès pour les adolescents. Elle alerte en particulier sur "les effets négatifs, directs et indirects, des écrans", notamment sur le sommeil, la sédentarité ou encore la myopie.

Les dix experts dépeignent également les réseaux sociaux comme "facteurs de risque" de dépression ou d'anxiété en cas de "vulnérabilité préexistante", et jugent "alarmant" le niveau d'exposition des enfants à des contenus violents. Ils proposent donc par exemple de pouvoir donner un smartphone sans accès aux réseaux sociaux à partir de 13 ans seulement, puis d'ouvrir cet accès à partir de 15 ans, uniquement sur des réseaux "éthiques".