PARIS : La maire socialiste de Paris Anne Hidalgo a donné jeudi "rendez-vous à la rentrée" pour une éventuelle candidature à la présidentielle, après "des propositions" attendues lors du rassemblement d'élus de gauche le 12 juillet à Villeurbanne.
Affirmant ne pas regarder les sondages qui la placent autour de 7% d'intentions de vote à dix mois du premier tour, elle a expliqué ces scores par le fait que "pour l'instant" la "nouvelle offre politique" qu'elle "essaie" de construire avec "beaucoup de responsables politiques, d'experts et de citoyens n'est pas mesurée car elle n'est pas encore clarifiée". "C'est ce que je vais faire, que nous allons faire: être très clairs pour qu'ensuite les Français sachent qu'il y a cette proposition et qu'ils puissent se prononcer", a-t-elle dit sur France 2.
"Rendez-vous à la rentrée", a-t-elle ajouté. "A la rentrée nous serons dans un autre temps politique, dans un autre moment aussi par rapport à cette décision (de se présenter ou pas, NDLR) et je prendrai mes responsabilités".
D'ici là elle veut "travailler sur le fond, sur un projet" s'attaquant en particulier aux questions écologiques et sociales, et notamment "le fait que dans notre pays on n'arrive plus à vivre dignement de son salaire car les salaires sont trop bas, les logements ont un prix trop élevé".
Ainsi le 12 juillet à Villeurbanne "j'apporterai un certain nombre de propositions", a-t-elle dit.
Deux cent élus de gauche lui ont d'ores et déjà apporté leur soutien mercredi, l'appelant à annoncer sa candidature à l'Elysée en 2022.
Mais l'ancien ministre et actuel maire du Mans Stéphane Le Foll, qui n'a pas signé leur tribune, met en garde jeudi dans Libération: "La candidature d’Anne Hidalgo ne peut pas s’imposer uniquement par des signatures, il doit y avoir un débat".
Quant aux chances de voir émerger une candidature unique associant socialistes et écologistes, alors que Yannick Jadot et Eric Piolle viennent d'annoncer leur intention de participer à la primaire d'EELV, Anne Hidalgo dit "respecte(r) profondément cette primaire", plaide toujours pour le "rassemblement" et souligne que "la politique ce n'est pas simplement une affaire d'arithmétique, c'est une affaire de dynamique".
Interrogé dans L'Obs mercredi pour savoir si ce rassemblement pourrait prendre la forme d'un tandem les associant pour l'Elysée et Matignon, Yannick Jadot a souligné que "le vrai binôme ne sera pas avec Matignon mais avec la présidence de l'Assemblée nationale".
Une proposition qui "fait rire" Anne Hidalgo: la présidence de l'Assemblée nationale n'est "absolument pas" son "rêve". "Que chacun parle pour soi et essaie de convaincre à partir de ses idées", a-t-elle glissé sur France 2.