PARIS: Anne Hidalgo esquisse les bases d'un projet présidentiel dans un entretien mercredi à l'hebdomadaire Le 1, estimant "qu'une femme peut changer le rapport au pouvoir", ce qui serait selon elle "la disruption totale".
Si la maire socialiste de Paris ne se prononce pas encore sur sa candidature à la présidentielle, elle évoque par petites touches ce qui pourrait s'apparenter à l'ébauche d'un programme.
"Dans le projet que j’aimerais pouvoir porter, il y a cette idée centrale que l’écologie doit être le cap qui guide la transformation de notre économie. C'est ce que je fais à Paris. Je veux promouvoir un autre rapport à la nature, mais aussi l’égalité, sans laquelle aucune vie pacifique n’est possible, aucune cohésion, les inégalités générant la violence et l’insécurité", explique-t-elle.
"Il faut offrir les perspectives qu’elles méritent aux classes moyennes et aux catégories populaires. Cela passe par des décisions très concrètes en matière de santé, d’éducation, de travail, de logement, d’aménagement du territoire, de service public. Je ne crois pas que le seul fantasme de la start-up nation nous conduira au bonheur. Il faut que la volonté s’en mêle. C’est ça, la politique", ajoute-t-elle.
Interrogée sur l'élection présidentielle, elle explique que "si des actes forts ne sont pas posés maintenant, on ne laissera ni à nos enfants ni à nos petits-enfants la capacité de dessiner le monde qu’ils veulent".
Elle note aussi que "le décrochage des classes moyennes engendre la montée des offres populistes et, en fin de compte, une fragilisation de nos démocraties. Cela m'invite à agir pour mon pays, afin de faire entendre une autre voix, de proposer une autre offre politique".
Jugeant que "dans la vision jupitérienne du pouvoir théorisée par le président, la décision n’est pas partagée, ni discutée, ni élaborée de façon collective, au mépris même des institutions", elle estime que "l’exercice du pouvoir de ces dernières années a suscité une grande déception. D’un jeune président, on pouvait s’attendre à ce qu’il ne soit pas simplement disruptif, mais qu’il soit constructif. Cela n'a pas été le cas".
Anne Hidalgo note que les femmes politiques de sa génération "trop souvent considérées comme illégitimes", ont "bâti des stratégies différentes, développé des aptitudes pour provoquer l’adhésion par la raison", analyse-t-elle.
"Je suis convaincue qu’une femme peut changer le rapport au pouvoir. Ce serait ça la disruption totale!", affirme-t-elle.