Définir M. Ahmad Jibril, décédé il y a quelques jours, est une tâche difficile. Il correspond mieux à la catégorie « n'était pas » qu'à « était ». Son nom, bien sûr, n'était pas lié au lancement du nationalisme palestinien de Yasser Arafat ou de ses premiers camarades. Il ne faisait pas partie de la « gauche de la résistance » comme George Habash ou Nayef Hawatmeh. Il n'a pas pu, à travers les kidnappings qu'il a effectués, reprendre le flambeau de Wadih Haddad ou de Carlos. Son respect des décisions syriennes ne provenait pas d'une position doctrinale ou partisane comme celle qu'avait occupée Zuheir Mohsen à ses débuts baasistes. Il n'a pas rivalisé avec Sabri al-Banna (Abou Nidal) pour exemplifier le meurtre pour le plaisir de tuer. Et il n'était certainement pas un leader islamiste comme Ahmad Yassin ou Khaled Meshaal.
Son Front est également difficile à définir. Existe-t-il vraiment un « Front populaire de libération de la Palestine - Commandement général » ? La présence de ce Front « parmi les masses » est certes quasi inexistante, et en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, elle est totalement inexistante, mais il en est le secrétaire général depuis sa création en 1968.
Avec cela, Jibril, qui n'était pas une personne cristallisée, était une fonction cristallisée. C'est plutôt un nom pour un travail. En plus de cela, sa loyauté envers ce travail était absolue, et cela le laissait, contrairement à Sabri al-Banna, au service d'une faction immuable : la famille Assad. La seule exception était son lien avec Mouammar Kadhafi, mais c'était une extension de l'alliance du leader libyen avec Damas.
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