JERUSALEM : Le nouveau gouvernement israélien a décidé dimanche de retrancher plus de 150 millions d'euros des taxes perçues pour le compte de l'Autorité palestinienne, l'équivalent selon lui de l'aide palestinienne à des personnes considérées comme responsables d'attaques et à leur famille.
A l'issue d'une réunion dimanche, le cabinet de sécurité du Premier ministre Naftali Bennett, qui a succédé le mois dernier à Benjamin Netanyahou, a annoncé le gel de 597 millions de shekels (154 millions d'euros) sur les sommes transférées à l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, une décision susceptible de tendre encore davantage les relations entre les deux camps.
Selon un rapport du ministère de la Défense présenté au cabinet de sécurité, l'Autorité palestinienne a transféré cette somme à titre de "soutien indirect au terrorisme en 2020" par la voie de paiements "aux terroristes et à leur famille", a indiqué le bureau du Premier ministre dans un communiqué.
En conséquence, Israël va geler 150 millions d'euros au total sur les futurs versements aux Palestiniens. "Ces fonds seront gelés sur une base mensuelle du paiement en transfert d'Israël à l'Autorité palestinienne", ont ajouté les services du Premier ministre, sans toutefois détailler les modalités de ce gel.
Israël perçoit chaque mois 190 millions de dollars (environ 160 millions d'euros) en taxes douanières pour le compte de l'Autorité palestinienne mais retient depuis février 2019 environ 10 millions de dollars (environ 8,42 millions d'euros) de ces taxes correspondant selon l'Etat hébreu aux allocations versées aux familles de Palestiniens emprisonnés pour avoir commis des attentats anti-israéliens.
En réponse, le président palestinien Mahmoud Abbas avait décidé pendant quelques mois de n'accepter aucun versement israélien tant qu'il serait incomplet, privant ainsi momentanément de centaines de millions d'euros sa propre administration qui avait coupé de moitié le versement des salaires de ses employés.