RAMALLAH: Le ministre palestinien du Travail, Nasri Abou Jeich, qui avait annoncé qu'il démissionnerait après la mort d'un militant des droits humains ayant suscité l'indignation en Cisjordanie occupée, restera finalement en poste, a-t-il annoncé dimanche.
Son parti politique, dont il est le seul représentant au sein du gouvernement palestinien, avait annoncé fin juin son intention de se retirer de l'équipe gouvernementale "en raison de son manque de respect des lois et des libertés publiques".
Cette annonce était intervenue alors que des manifestations avaient éclaté dans plusieurs villes de Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, après la mort du militant des droits humains Nizar Banat alors qu'il était détenu par l'Autorité palestinienne.
Mais selon Nasri Abou Jeich, le Premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh a refusé à deux reprises sa démission, ne lui laissant d'autre choix que "de continuer au sein du gouvernement palestinien en tant que ministre du Travail", explique-t-il dans un communiqué.
L'Autorité palestinienne a annoncé une enquête sur la mort de Nizar Banat, décédé le 24 juin à 43 ans, mais les manifestations continuent depuis, appelant notamment le président Mahmoud Abbas à quitter le pouvoir.
Nizar Banat était connu pour ses vidéos postées sur les réseaux sociaux critiquant l'Autorité palestinienne de M. Abbas, qu'il accusait de corruption.
Il avait été arrêté fin juin chez son oncle, puis conduit en détention, selon sa famille, qui accuse les forces de sécurité palestiniennes de l'avoir "assassiné".
"Nous resterons dans la rue tant que justice ne sera pas rendue", a affirmé Maher Akhras, un manifestant présent dimanche à Ramallah, siège de l'Autorité palestinienne, aux côtés de centaines d'autres personnes.
Il a accusé l'Autorité palestinienne d'avoir "tué Nizar Banat et agressé des manifestants".
Banat avait été candidat sur une liste d'indépendants aux législatives palestiniennes qui devaient se tenir en mai avant d'être reportées sine die par Mahmoud Abbas, 86 ans, dont le mandat devait se terminer en 2009.
"Nous avons droit à des élections, le droit d'élire nos représentants et d'élire un président", a affirmé un autre manifestant, Omar Assaf, soulignant la nécessité selon lui de "reconstruire entièrement le système politique palestinien".