BEYROUTH : Les coupures de courant au Liban interrompent la campagne de vaccination dans le pays et suscitent des inquiétudes quant à une recrudescence des intoxications alimentaires.
En effet, le pays est plongé dans le noir pour le deuxième jour, dans un contexte où toutes les centrales électriques ont interrompu leurs activités en raison d'un manque de carburant.
La compagnie Électricité du Liban a fait savoir qu'elle remettrait en marche la centrale de Zahrani à partir de dimanche matin, une fois qu'une cargaison de carburant serait déchargée dans les réservoirs de cette centrale.
Face à cette situation de plus en plus défavorable, plusieurs médecins mettent en garde contre une hausse des cas d'intoxication alimentaire enregistrés dans les hôpitaux en raison «de l’effondrement de la sécurité alimentaire, de la fraude et de la mauvaise conservation des aliments dans les entrepôts, les points de vente, les restaurants et même les maisons et ce, durant les longues heures de coupure d'électricité ».
Samedi, le ministère de la Santé a suspendu sa campagne de vaccination contre la Covid-19 sur fond de panne de courant et d'Internet. Toutefois, l'hôpital universitaire Rafic Hariri a nié avoir interrompu la réfrigération des vaccins stockés.
« L'hôpital Rafic Hariri, ainsi que d'autres hôpitaux gouvernementaux et privés, subissent des coupures de courant de plus de 21 heures par jour, ce qui nous a obligé à recourir aux 7 générateurs disponibles à l'hôpital », explique le ministère. « Sur les instructions du Premier ministre désigné Saad Hariri, l'hôpital a reçu une quantité de diesel qui lui permettra de poursuivre ses activités pendant une semaine entière sans devoir fermer une partie de ses unités ».
Les conditions de vie déplorables ont propulsé les gens dans la rue pour protester et bloquer la route de Corniche Mazraa.
« Aucun responsable ne répond à nos appels ni à nos cris », a confié une citoyenne à Arab News. « Nous avons faim. Nous sommes privés d'électricité, d'eau, de nourriture et de diesel. Les responsables se soustraient à leurs obligations et nous ignorent ».
EN BREF
- Le pays est plongé dans le noir pour le deuxième jour, dans un contexte où toutes les centrales électriques ont interrompu leurs activités en raison d'un manque de carburant.
- La compagnie Électricité du Liban a fait savoir qu'elle remettrait en marche la centrale de Zahrani à partir de dimanche matin, une fois qu'une cargaison de carburant serait déchargée dans les réservoirs de cette centrale.
Le propriétaire d'un magasin de matériel électrique estime que la pauvreté continue d'augmenter, que les services s'effondrent et que « les responsables nous font porter le chapeau si nous protestons ».
Vendredi, des manifestants ont envahi un restaurant dans lequel l'ancienne ministre May Chidiac dînait. Ils l'ont agressée verbalement pour avoir dîné dans un restaurant « alors que les gens meurent de faim ».
Samedi, le prix du paquet de pain est passé à 4 250 livres libanaises (3 dollars selon le taux de change officiel).
Le ministère de l'Économie attribue cette hausse à l'augmentation du taux de change du dollar américain, des prix du fuel et des frais de transport, ainsi qu'au prix du blé sur le marché international.
Pour sa part, une délégation de l'Association des industriels libanais affirme que le gouverneur de la Banque centrale, Riad Salamé leur a demandé de se préparer « à la prochaine étape et de trouver d'autres sources pour financer l'importation de matières premières, dans la mesure où la Banque centrale envisage de supprimer les subventions de toutes sortes ».
Selon M. Salamé, les crédits que la Banque centrale a alloués à l'achat de carburant au cours des 6 premiers mois de 2021 « ont permis de couvrir la consommation des années 2020 et 2019 ; il en va de même pour les médicaments et autres produits subventionnés ».
Par ailleurs, M. Salamé a attribué cette hausse de la demande d'essence et de diesel « aux citoyens qui les stockent ou les passent en contrebande, ce qui a entraîné, dans les deux cas, d'énormes préjudices pour l'économie du Liban ».
Soucieux de présenter une image différente du Liban, le comité exécutif du festival international de Baalbeck a organisé un concert sans public. « Shine on Lebanon » a été dédié aux jeunes talents et diffusé à la fois à la télévision et sur les médias sociaux.
C'est dans les sites historiques de la Bekaa dont Aïn Herché à Rachaiya, Niha, Qasarnaba et Majdel Anjar que le concert a été filmé.
Les jeunes participants n'ont pas manqué de critiquer les responsables de la crise qui sévit aujourd'hui dans le pays.
Les chansons ont traduit la souffrance des Libanais, surtout depuis la déflagration meurtrière qui a frappé Beyrouth en août dernier.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.