BEYROUTH: Une des principales centrales électriques du Liban doit être remise en marche dimanche, deux jours après sa mise à l'arrêt pour cause de pénurie de carburant, au moment où les délestages électriques atteignent jusqu'à 22 heures par jour dans ce pays en crise.
Electricité du Liban (EDL) avait annoncé vendredi la suspension des opérations de la centrale de Zahrani, une des quatre principales, située dans le sud du pays, en raison d'un paiement attendu par le fournisseur pour décharger une cargaison de gazole.
Dans un communiqué, l'entreprise publique a annoncé samedi que des banques étrangères avaient « procédé au paiement » et que les préparations étaient « en cours pour décharger (d'un bateau) le gazole dans l'après-midi ».
« La centrale électrique de Zahrani sera remise en route dimanche matin », a précisé EDL, sans donner d'informations sur la centrale de Deir Ammar, dont les opérations ont aussi été suspendues vendredi.
Ces deux centrales fournissent normalement 40% de l'électricité du pays, qui fait face à l'une des pires crises économiques au monde depuis 1850, selon la Banque mondiale.
La livre libanaise a perdu 90% de sa valeur face au dollar sur le marché noir, plus de la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté et le pays, à court de devises, fait face à de nombreuses pénuries (médicaments, carburant, etc.).
Les délestages électriques atteignent désormais jusqu'à 22 heures par jour et les propriétaires de générateurs privés, qui prennent habituellement le relais, ont été contraints de rationner leurs clients face à la hausse des prix du carburant en raison d'une baisse des subventions étatiques.
Ces coupures ont entraîné des perturbations des activités commerciales, des hôpitaux et des services publics.
Le comité gouvernemental chargé de la vaccination contre le coronavirus a indiqué vendredi avoir annulé un plan de vaccination de masse durant le week-end en raison de coupures d'électricité dans la plupart des centres.
La réforme complète du secteur de l'électricité, qui a coûté plus de 40 milliards de dollars à l'Etat depuis la fin de la guerre civile (1975-1990), fait partie des demandes de longue date de la communauté internationale pour débloquer des aides cruciales.
Mais le pays est géré par un gouvernement démissionnaire depuis les jours qui ont suivi l'explosion meurtrière au port de Beyrouth le 4 août 2020, en raison des interminables tractations des partis politiques qui n'arrivent pas à former une nouvelle équipe.