A Bagdad, Macron soutient la souveraineté de l'Irak face aux « ingérences »

En provenance de Beyrouth, le chef de l'Etat ne passera que quelques heures à Bagdad, où il sera reçu par les principaux responsables du pays. (Photo AFP).
En provenance de Beyrouth, le chef de l'Etat ne passera que quelques heures à Bagdad, où il sera reçu par les principaux responsables du pays. (Photo AFP).
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Publié le Jeudi 03 septembre 2020

A Bagdad, Macron soutient la souveraineté de l'Irak face aux « ingérences »

  • « Ces défis se jouent dans un contexte régional extraordinairement tendu, avec une présence et une influence très forte de l'Iran et avec des incursions répétées et une volonté accrue de la Turquie d'intervenir davantage dans la vie domestique irakienne »
  • M. Kazimi devrait se rendre à Paris « dans un mois » pour approfondir ces questions, a indiqué Emmanuel Macron

BAGDAD: Le président français Emmanuel Macron a affirmé mercredi à Bagdad son soutien à « la souveraineté » de l'Irak face aux « ingérences étrangères » qui fragilisent ce pays, soumis aux vives tensions entre ses deux alliés, Washington et Téhéran.

En provenance de Beyrouth, le chef de l'Etat a également assuré que la France continuerait « à agir au côté » de l'Irak dans la lutte contre les jihadistes, qui « n'est pas terminée même si nous avons vaincu le califat » du groupe Etat islamique (EI) en 2017.

« L'Irak traverse une période de défi depuis plusieurs années, marquée par la guerre et le terrorisme », a déclaré Emmanuel Macron en entamant sa première visite dans ce pays depuis son élection en 2017

« Vous avez une transition à mener » et la France souhaite « pleinement » la soutenir, a-t-il ajouté après un entretien avec le président irakien Barham Saleh.

Le président français n'a passé que quelques heures à Bagdad, le temps de rencontrer les principaux responsables politiques, parmi lesquels le nouveau Premier ministre Moustafa al-Kazimi. Outre les relations bilatérales entre les deux pays, il a discuté des moyens pour « accompagner la démarche de souveraineté » de l'Irak.

Bagdad est confronté au « défi des ingérences extérieures multiples, qu'elles datent de plusieurs années ou soient plus récentes », a précisé le président français.

Face à ces ingérences, « le défi des autorités est de renforcer l'Etat irakien, d'apporter des réponses éducatives, économiques et sociales, de poursuivre la réforme de l'armée et d'y intégrer toutes les composantes militaires et milices aujourd'hui présentes en Irak », a-t-il développé.

« Ces défis se jouent dans un contexte régional extraordinairement tendu, avec une présence et une influence très forte de l'Iran et avec des incursions répétées et une volonté accrue de la Turquie d'intervenir davantage dans la vie domestique irakienne », a dénoncé M. Macron. 

« Nous ne voulons pas être un espace de confrontation, mais de stabilité et de modération », a affirmé M. Kazimi.

- En étau -

L'Irak est pris en étau depuis des années entre ses deux partenaires les plus influents, Washington et Téhéran, une position qui est devenue encore plus difficile à tenir à partir de 2018 avec la campagne de « pression maximale » exercée par les Etats-Unis de Donald Trump contre l'Iran.

Ces dernières années, les Etats-Unis se sont progressivement désengagés d'Irak. Le président Donald Trump a réaffirmé le 21 août sa volonté de retirer les troupes américaines d'Irak, mais sans préciser de calendrier. Quelque 5.000 soldats et diplomates américains y sont encore déployés.

Le grand voisin iranien dispose sur le sol irakien du soutien crucial du Hachd al-Chaabi, une coalition de paramilitaires intégrée à l'Etat et qui réclame au Parlement l'expulsion des troupes américaines.

La relation entre Bagdad et Téhéran doit se faire « d'Etat à Etat et non via des milices », a récemment déclaré M. Kazimi.

Pour Emmanuel Macron, la communauté internationale a « intérêt » à soutenir « le projet » du gouvernement irakien de mener des réformes et diversifier son économie afin de répondre au puissant mouvement de contestation populaire. M. Kazimi devrait se rendre à Paris « dans un mois » pour approfondir ces questions, a indiqué Emmanuel Macron.

Deuxième plus important producteur de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), l'Irak a été fortement touché par la chute des prix du pétrole, et la pandémie de nouveau coronavirus a encore aggravé les difficultés.

M. Kazimi a indiqué que son pays pourrait demander à la France de l'aider à développer son énergie nucléaire civile.

Emmanuel Macron a par ailleurs réitéré la doctrine française concernant les jihadistes présumés français emprisonnés en Irak. « Ceux qui ont fait le choix libre d'aller combattre en Irak ont vocation à être judiciarisés dans cet Etat », a-t-il rappelé. « Cela a été comme ça par le passé, ce sera comme ça pour l'avenir », selon lui.

Parmi les 150 Français arrêtés pour avoir appartenu à l'EI, presque tous sont dans les camps et prisons sommaires des Kurdes du nord-est de la Syrie. Onze Français sont détenus en Irak, où ils ont été condamnés à mort.


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".